Chapitre 29

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La mère de Dylan commence à hurler.

« - Madame, euh, Madame ? Calmez-vous, je ne vais rien vous faire ! je bégaye plus fort qu'elle.

- Qui-es-tu ?

- Ah, euh, je... je suis la petite amie de Dylan.

- La petite amie de Dylan ? demande-t-elle, étonnée.

- Oui et, euuuh...

- Que fais-tu là, tu ne devrais pas être en cours ?

- Ah. Euh... Techniquement, oui ?

- Alors, que fais-tu dans ma maison ?

- Je... je cherchais Dylan, je crois."

Mais c'est à ce moment que mes yeux commencent à s'humidifier. Je suis tellement débile. Qu'est-ce que je fous là ?

« - Mon enfant, quel est ton prénom ?

- Cameron.

- Eh bien, Cameron, ravale ces larmes, tu ruines ton joli visage et viens avec moi en bas.»

Je réponds par l'affirmative en baissant la tête. Je me sens tellement nulle.

Je descends donc, avec la mère de Dylan dans le salon et elle me dit que je peux attendre Dylan ici, si je le souhaitais. Gemma –je lui ai demandé son prénom après m'être assise – me demande si je veux des cookies. Elle en avait préparé pour Dylan, mais, apparemment, je semble plus en avoir besoin que lui. Sa demande amplifie ma crise de larmes, mais j'acquiesce tout de même. Ma mère en faisait quand mon frère et moi n'étions pas au mieux de notre forme lorsque l'on était plus petit.

Le temps passe assez vite vu que j'avais quitté le lycée vers le début de l'après-midi, et qu'il est à présent dix-sept heures. Dylan a fini à seize heures trente. Il devrait donc bientôt arriver. Justement, voilà la porte qui claque. Gemma se précipite à sa rencontre et lui fait un câlin.

« - Maman...souffle-t-il. Tu es revenue ? Et papa ? »

Il demande ça comme s'il n'y croyait pas. Elle secoue la tête, il ne reviendra pas aujourd'hui.

« - Dylan. Tu pleures ? demande sa mère.

- Mais, nan, pff... Tu crois vraiment que je pleure ? rigole-t-il. T'es trop marrante. Sinon, tu reviens pour combien de temps ?

- Deux jours, lâche-t-elle après un silence. »

Il ne prend pas la peine de répondre, blessé je suppose. Je pense que sa mère lui manque réellement mais qu'il a trop de fierté pour lui avouer.

« - Tu as de la visite, annonce sa mère, après un silence gênant.

- C'est qui ?

- Je t'en prie va voir. Dans le salon. »

Il traverse l'entrée et quand il me voit, il cligne plusieurs fois des yeux.

« - Cameron, souffle-t-il comme soulagé. Viens, on monte. »

Une fois sa porte de chambre fermée, il observe les livres de son bureau étalés par terre.

« - Tu es entrée par la fenêtre ? demande-t-il en haussant un sourcil, moqueur.

J'acquiesce, il s'assoit sur son lit et je m'allonge en posant ma tête sur ses jambes. Je ferme les yeux et je sens sa respiration devenir plus rapide. Il renifle. Après quelques minutes, je souffle :


« - Tu devrais lui dire.

- De quoi ?

- Qu'elle te manque. Peut-être qu'elle resterait. Peut-être qu'elle s'arrêterait de voyager pour toi. Ton père aussi. Dis-lui que tu l'aimes. La vie est courte. Mes parents... mes parents sont plus là, Dylan. Mon frère non plus. Je regrette tous les jours, absolument tous les jours de ne pas leur avoir dit. I-ils sont partis sans que je leur dise au revoir. Ils n'avaient pas le droit. Non. Ils n'ont jamais eu le droit de partir impunément me laissant toute seule face au monde. Mais ils l'ont fait. Comme le feront un jour tes parents. Alors dis-leur que tu les aimes.

- Tu as raison. Mais, Cameron, dis-moi, ce n'est pas bien plus simple d'oublier ? D'oublier qu'ils existent ? D'oublier qu'ils ne sont plus là ?

- Je crois bien que si.

- Alors, oublions. Ensemble.

- Tu as raison. Oublions."


CameronOù les histoires vivent. Découvrez maintenant