Hide In The Dark Room [Terraink]

19.

J'ouvre lentement les yeux , la pièce est encore plongée dans l'obscurité. Thomas dort encore comme un bébé , collé contre moi. J'ai soif , il me faut un verre d'eau. Dans mon sac je n'en ai pas et il n'y en a pas non plus dans la chambre. Je vais devoir descendre. 
J'essaie de m'extirper de l'étreinte de Thomas sans le réveiller. J'y parviens , non sans mal. Je marche à pas de loup vers la porte et l'ouvre. Il ne faut pas que je me fasse repérer en descendant. Je descend les escaliers en veillant à faire le moins de bruit possible. Je m'éclaire grâce à la lampe torche intégrée dans mon téléphone. Je gagne la cuisine rapidement et ouvre le frigo. J'ai tellement eu l'habitude de faire comme chez moi ici que me servir sans accord ne me gêne même plus. Je prend un bouteille d'eau puis un verre. Je pose mon verre , plein , sur le comptoir de la cuisine. Je ferme le frigo après y avoir rangé la bouteille.
Je tire un tabouret et m'assoie , seul dans le noir. Heureusement que tout le monde dort à cette heure ci. Il est presque quatre heure du matin , voilà pourquoi. Je soupire , pose mon téléphone. 
Si je me fait chopper par le père de Thomas , je suis foutu. Là on prend vraiment des risques. Ce n'est pas qu'il me fait peur , je ne veux juste pas que Thom ait des ennuis de ma faute. 
Mon téléphone se met à vibrer et à sonner. Par peur de réveiller toute la maison je le saisi rapidement et raccroche l'appel qui venait de se lancer. En prenant mon téléphone je renverse mon verre d'eau sur un tas de feuille posé dans un coin du comptoir. Je jure intérieurement et serre les poings. Je retire brusquement les feuilles , essayant de les éponger comme je le peux avec ce que j'ai sous la main. Je les pose sur la table basse du salon et reviens dans la cuisine. Je prend l'éponge et nettoie les dégâts. Une fois fini je retourne chercher les feuilles.
Je sais que ce n'est pas bien mais je veux tellement savoir ce que c'est. Nan. Je ne dois pas.
Je les tend devant moi , soupirant. Elles sont toutes gondolées. Merde. Comment je vais faire...Est-ce qu'elles sont si importantes que ça ?
Machinalement je regarde autour de moi pour voir si il n'y a personne. Une fois cette inspection ridicule faite je lis les premières phrases. 

"Madame , Monsieur

J'ai l'honneur de vous annoncer que votre enfant Thomas Itturalde , élève de Terminale , pourra désormais continuer sa scolarité dans notre établissement. Une fois la désinscription terminée dans son lycée d'origine je vous prie de nous tenir au courant de tout changements. 

Proviseur adjoint du lycée *******"

La lettre est suivie d'une photocopie de formulaire d'inscription. Ce lycée...C'est le lycée privé du centre-ville...  Ils vont le faire changer de lycée...C'est pas vrai..Je soupire et me frotte le front. Je repose les feuilles à leur place , agacé. Je les froisse un peu , sans m'en rendre compte et reprend mon téléphone. Je me dirige à l'étage. Sur le chemin je vois que l'appel reçu tout à l'heure provient de Thomas. Je me dépêche de grimper les escaliers. J'entre dans la chambre. Thomas est assis en tailleur sur le lit et me regarde entrer. Je m'approche de lui et me remet sous les draps. Il tourne la tête vers moi. 

"-Je te cherchais. 
  -Je sais. T'as failli réveiller tout le monde. 
  -Pardon...
  -C'est rien...
  -J'avais froid sans toi. C'était vide.
  -T'es adorable..."
 
Je le tire dans mes bras , il soupire d'aise et s'allonge contre mon torse. Je caresse doucement sa tête , passant tendrement ma main dans ses cheveux.

"-Thomas...Promets moi de te faire de nouveaux amis. 
  -...Hein ?
  -...Rien...Je suis crevé laisse tomber." 

Je prend doucement sa main dans la mienne , l'apporte à mes lèvres et y dépose un baiser, il sourit et caresse ensuite ma légère barbe. Il me regarde amoureusement , cela me fait craquer. 

"-Dans une heure on est debout. On ferait mieux de dormir...
  -Ouais Thom."

Il passe son bras sur mon torse et se serre contre moi. Je le laisse faire. Je fixe le plafond , totalement dans l'obscurité. Des petites étoiles lumineuses égaient cette nuit , qui avait si bien démarré. J'ai tellement peur de le perdre , mais je dois rester fort pour lui.