Hide In The Dark Room [Terraink]

45.

Il est parti. Depuis maintenant une semaine. Et je n'ai plus de nouvelles. Aucunes. Pas un seul message. Pas un seul coup de fil. Par contre des coups...J'en ai pris. Des gifles.
Parce que je suis amoureux. Amoureux d'un mec. Et ça , ça le dégoûte. Mais je suis comme ça. Il ne pourra rien changer.

Je me lève , m'approche du miroir. Des cernes, le teint pâle. Je soulève mon t-shirt. Mes os ressortent. Super. Je ne suis même pas sûr qu'il voudrait encore de moi comme ça.
Je passe mes doigts sur des traces rougeâtre dans le haut de mon cou. Elles , elles ne sont pas parties au moins. Je soupire. Je m'appuie sur mon bureau , ma plante fane. Et bien qu'elle fane avec moi. Je l'emporte dans ma chute.
Mon téléphone est posé là. Toujours pas de nouvelles. J'en suis malade. Mais quel connard. Pas foutu de m'envoyer un message. Dans un élan de rage je le saisi et le jette sur le sol. L'écran de fissure. Il restera là pour la journée. De toute façon c'est la reprise des cours. Je me lave et m'habille en vitesse.
Je marche jusque l'arrêt de bus. Il y a des mecs de mon lycée. Ils me fixent en riant. Je ne cherche même pas à savoir pourquoi. Ils font partie de la bande du blondinet prétentieux. Je monte dans le bus et me trouve une place seul , au calme. Je ne peux même pas écouter de musique. Quelle journée déprimante. Comme celle d'hier. Et comme le sera celle de demain.
Nous arrivons bien vite au lycée même si le trajet me semble durer une éternité.

Ce lycée de cons. Génial. Je ne sais même pas si mon groupe d'amis acceptera de rester avec moi. On ne se parle qu'ici. Je ne leur donne jamais de nouvelles après les cours.
Je passe les grilles de l'établissement. Je n'ai même pas envie de faire semblant de sourire. Ça ne servirait à rien.
Je sens des tas de regards se poser sur moi. Certains rient. D'autres me regardent du coin de l'oeil essayant d'être discret. Je ne sais pas ce qu'ils ont avec moi aujourd'hui. D'habitude je suis presque invisible. Mais là c'est différent. Et c'est loin d'être agréable.

"Bah alors Itturalde ? On se retrouve tout seul ?"

Oh non. Pas cette voix. Je vous en supplie. Pas cette voix.
Je me retourne. Anthony est là. Devant moi ,un sourire en coin scotché sur le visage.

"-Qu'est ce que tu me veux encore ?
-Oh rien rien ! Comment vas ton mec ?"

J'aime pas du tout cette question. Encore moins la tête qu'il fait quand il me la pose.
Je soupire.

"-Bien. Mais ça te regarde pas.
-Ah il va bien ? Je pensais qu'il s'était cassé et t'avait laissé seul comme une merde."

Et là c'est comme si tout s'effondrait autour de moi. Comment ce connard peut-il être au courant de ça...

"-...De quoi tu parles ?
-Oh Itturalde ! On le sait tous. Figure toi que quand vous vous êtes dit au revoir , moi et ma bande de potes étions dans le coin. Maintenant on sait que tu pleures comme une fillette. Et que l'autre grand con sait pas se battre. C'est vraiment un minable ce mec ! Un peu comme toi ! De toute façon les PD ça mérite pas de vivre."

Ah non. Le seul qui peut le traiter de con c'est moi. Moi et moi seul.
Je me jette sur Anthony. Nous tombons tous les deux sur le sol. Je le chope par le col et rapproche son visage du miens.

"Je t'interdis de l'insulter. Je t'interdis de parler de lui. Jamais son prénom ne doit sortir de ta putain de gueule."

Et là je perd totalement le contrôle. Je ne peux plus rien maîtriser. Je suis en rage. Mon poing heurte son visage une fois.
Deux fois.
Trois fois.
Puis quatre.
Je sens quelqu'un me tirer en arrière et m'éloigner de lui.

"Thomas !! Il en vaut pas la peine ! Stop !"

Pierre-André.
Je me débats. De toutes mes forces. J'ai besoin de passer mes nerfs sur quelqu'un. Et lui , il l'aura mérité.

"PUTAIN MAIS LÂCHES MOI ! ...Il a pas le droit de parler de lui comme ça...Il a pas le droit..."

Je ne peux plus me retenir. Mes larmes coulent. Mon cœur se serre. Et bientôt mes jambes vont me lâcher.
Il essaie tant bien que mal de me retenir. Il me serre contre lui. Me frotte doucement le dos.

"Chhht...Thomas...Ça ira...Ça ira..."

Je savais que malgré lui, il mentait.

NDA : Merci aux rares personnes qui suivent encore cette fiction.