Chapitre 7 :

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Insomnie, quand tu nous tiens...

Je ne sais pas si c'est le stress d'être au lycée dans quelques heures ou si je suis juste en pleine forme parce que j'ai passé toute la fin de l'après-midi à ne rien faire, mais il est 2h du matin et je ne me suis toujours pas endormie.

Moi qui avais tenté de me coucher dès 22h30 histoire d'avoir mes huit heures de sommeil obligatoires pour ne pas arriver épuisée à mon premier jour de lycée, c'est quelque peu raté.

Après plusieurs longues heures de lutte pour m'endormir, j'ai bien compris que c'est inutile et me décide à appeler mon petit frère, avec qui je n'ai pu échanger que quelques textos depuis mon arrivée aux États-Unis, et, il faut le dire, il me manque quand même. Je jette un coup d'œil à l'horloge française, déjà 10h, l'heure parfaite pour Gabriel qui ne fait sa rentrée quant à lui que l'après midi.

Sa rentrée en sixième... il grandit si vite. Je n'arrive pas à me rendre compte que ce petit bout a maintenant 11 ans... c'est mon frère mais j'ai le regard comme d'une mère sur lui. Après tout, c'est presque comme si je l'ai élevé, et à vrai dire, je me sens coupable de l'abandonner un an comme ça, surtout si je compte m'éloigner de Lille faire mes études l'année prochaine et les suivantes.

-Hey Gab' !

-Salut sis', comment c'est aux USA ?

-C'est génial, mais ça serait tellement mieux avec toi ! Tu me manques vraiment.

Si il y a une chose, une seule, à laquelle je tiens en France, c'est lui. Tout le reste est superflu.

-T'es pas trop stressé ?

-Non, j'ai absolument hâte, me confie-il.

-Eh ! Oublies pas. Si quelqu'un se moque de toi je rentre en nageant si il le faut... ça sera pas facile, ils aiment pas les gens qui ne sont pas comme eux, mais c'est simplement parce qu'ils sont cons à cette âge, mais c'est ça qui fera ta force plus tard... et si ils sont pas d'accord, tu leurs roules dessus.

Il rit. Je me surprends à penser que j'ai toujours aimé son rire, c'est malheureux que je ne m'en rendre compte que maintenant..

-J'ai encore du mal à grimper sur des aussi grosses surfaces, mais d'ici ton retour, je te promets de maîtriser l'art du fauteuil roulant !

Il marque une pause, me faisant absolument mal au coeur, parce que je sais que derrière sa joie se cache un immense mal-être.

-T'es mon champion, l'oublies pas...

Je l'entends sourire depuis mon téléphone, ce qui me fais instantanément un bien fou. Mon dieu je l'aime ce petit bout ! Je fonds littéralement comme glace au soleil, alors que mon coeur se desserre pour chauffer délicatement.

-Je vais devoir y aller, je suis désolé de pas pouvoir rester parler plus longtemps de ton année et des souvenirs que j'attends que tu le ramènes, mais je dois être en cours pour onze heure. Tu veux que je te passe papa ?

Je secoue la tête. Hors de question.

-Non, faut que j'aille me coucher de mon côté. On se reparle ce soir ?

-Faudra que tu lui reparles un jour. Un an et demis que ça dure, je pense qu'il est temps que ça cesse. J'ai passé l'éponge moi !

Cette discussion me tends vraiment et je n'arrive à masquer mon agacement, que mon frère sent d'ailleurs sûrement de l'autre côté de l'Atlantique étant donné qu'il lâche un soupire de son côté.

-Oui, mais... je veux dire, tu es un peu obligé de lui parler ! Moi non, et même si tu as été le plus touché dans l'affaire...

Je commence à sentir une larme couler sur mon visage alors je décide de ne pas poursuivre. Ça n'est plus le temps de pleurer.

American DreamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant