Chapitre 14 :

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Le lever du jour est sûrement pire que celui d'hier. Je ne pense pas être en retard, contrairement aux deux dernières fois, mais cette fois-ci je suis dans une fatigue horrible. Ça fait longtemps que je n'avais pas fait de soirée veille de cours, et même si celle-là s'est terminée très tôt, le réveil a tout de même été bien plus qu'épouvantable.

J'ai juste envie de passer la journée au lit, surtout me rappelant tout ce qu'il s'est passé hier. Mon conflit avec Cameron, la façon dont il m'a embrassé, puis la tendresse de mes échanges avec Nate, avec qui je prends réellement conscience qu'il faut ralentir le pas, sinon je risque de finir mariée et trois enfants au bout de deux ans comme ces stars de télé-réalité américaines toutes plus ridicules les unes que les autres.

En arrivant en cuisine je salue tout le monde, et remarque que je suis la dernière levée, et qu'ils sont déjà tous prêts à partir. Qu'est-ce que j'avais dit à propos du fait d'être à l'heure ?

-Pas trop tôt ! S'exclame Nate au moment où je m'assieds. Tu veux des œufs brouillés et du bacon ?

Il est bien gentil mais ça n'a pas l'aire très ragoûtant. Entre l'épisode du barbecue de l'autre jour et ça, je peux bien dire que si il y a une personne sur cette terre qui cuisine moins bien que moi, c'est lui.

Heureusement qu'il est beau...

Mes pensées ironiques me font sourire béatement. J'ouvre le frigo puis les placards avant de me rendre compte qu'il n'y a vraiment rien de bon ici, comme dans la plupart des colocs étudiantes me direz vous. Tant pis, je mangerais quelque chose en arrivant au lycée, comme tous les jours de toute façon.

-Tu penses pouvoir nous emmener sur la route ? Questionne Blair, ce qui n'est clairement pas une mauvaise idée puisque le lycée est à plus d'une trentaine de minutes de marche d'ici.

-Pas de problème, on part dans cinq minutes, si Mademoiselle Maxence se décide à s'habiller.

J'adore quand il utilise des mots français, avec son accent parfait et sa façon de les rendre sexys. Je lui fais signe que je me dépêche et quitte la pièce.

Je me prépare rapidement et on prends la route tous les trois vers le lycée. Je suis explosée de fatigue et je dois en plus supporter des petites nausées, le mélange de la veille ne m'a vraiment pas réussi, même si je n'en ai pris que quelques gorgées, alors je n'ose à peine m'imaginer l'état de Nate.

Je me retrouve ainsi à prier tous les dieux que mon café fasse effet rapidement, pour ne pas arriver au lycée dans le même état que si j'avais dormis dix minutes -même si c'est en partie vrai.

Une fois arrivée, je remercie beaucoup Nate pour le transport mais surtout pour la soirée, avant de sortir de toute vitesse de la voiture étant donné mon retard conséquent.

Je pars jusqu'à mon casier où je retrouve comme d'habitude Andrew, et comme d'habitude sa présence me met directement de bonne humeur et me fait sourire. Seulement, alors qu'il me raconte sa vie comme tous les matins, je me remets à penser à Nate. J'ai vraiment envie de passer du temps avec lui ce soir, mais j'avoue avoir vraiment peur que ça dérape et qu'on aille beaucoup trop vite.

Est-ce que je devrais en parler à Andrew pour avoir un regard masculin ou est-ce que ça risque d'être bizarre ? Surtout étant donné qu'on n'a jamais défini notre relation, et que si de mon côté la question ne se pose pas, je n'ai aucune idée de ce qu'il se passe du sien. Je me reconcentre rapidement sur ce qu'il me dit, pour ne pas paraître égocentrique.

Une fois en classe je m'assieds sur ma chaise, et me retrouve à nouveau totalement perdue dans mes pensées, oubliant tout autours. Je repense à ma magnifique soirée avec Nate, qui me fait sourire, puis de la décharge ressentie avec Cameron, qui me fait me mordre ma lèvre, même inconsciemment.

American DreamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant