Chapitre 38 :

193 14 0
                                    

La journée de samedi a été plutôt calme : on l'a passé à visiter un peu ce que San Diego a à offrir culturellement parlant, et je me suis forcée à rester loin de Cameron, me rendant bien compte que celui-ci est trop dangereux pour moi, que je m'ouvre bien trop à lui. Ce n'est même plus par rapport à Nate, c'est devenu personnel : m'ouvrir à quelqu'un comme je l'ai fait vendredi soir à Cameron me semble un exercice difficile et casse-gueule.

Lui même a passé la journée éloigné de son père en trouvant toutes les excuses valables pour ne pas sortir avec lui, qu'elle soit celle de la fatigue le matin ou le projet universitaire en coalition avec Nate l'après-midi. Pour les repas, il s'est débrouillé pour faire croire à sa mère qu'il n'avait pas l'appétit, mais à vrai dire, vu tous les souvenirs qui ont dû remonter en quelques heures, il ne feignait peut être pas d'être rassasié. Je peux comprendre, je suis moi-même mal à l'aise en présence d'une personne ayant battu sa femme. Et puis Owen, quant à lui, a agit normalement, tout comme Ella.

Hier, ça a été la même histoire, si bien que moi même je me suis résolue à le forcer à manger, mais étant donné qu'il m'a proposé de le faire si seulement je mangeais moi aussi, je me suis dit que ça ne valait pas le coup de devenir obèse pour lui, en tout cas pour le moment.

Cette nouvelle facette d'un Cameron beaucoup plus vulnérable et triste me peine, mais à la fois ça me rassure de voir qu'il a un cœur.

Aujourd'hui, soit le dernier jour sur place, je me lève non seulement fatiguée d'avoir passé la nuit à appeler Léa, mais également énervée par la présence proche du père de famille, me rappelant continuellement le mien, ses propres erreurs, nombreuses et coûtant beaucoup à notre famille, encore aujourd'hui.

Je descends et je vois alors Owen et Ella dans la cuisine, bras dans les bras, ce qui me cause un profond malaise. Je remonte alors discrètement tant qu'ils ne me voient pas en espérant que le temps que je prenne une douche et me prépare, un des trois enfants se sera levé.

Ce n'est malheureusement pas le cas, alors je me décide à appeler Nate. On rentre dans quelques heures et on a prévu de se voir, afin que je lui parle de certaines choses qui me semblent bizarre entre nous, histoire d'éclaircir tout ça une bonne fois pour toutes et pouvoir reprendre la route sur un terrain lisse.

-Au revoir, oublie pas que je tiens à toi, soupiré-je à Nate en raccrochant.

-Tu tiens à qui ? Questionne une voix dans mon dos en riant.

Cameron.

Je ne me retourne pas, je ne l'aime pas, mais je sais que j'aime par contre trop son contact physique pour lui résister.

-A mon copain. Tu sais, ton ami !

Je le sens dès ce moment s'approcher de mon lit pour s'écraser à côté de moi, sur le ventre, ignorant ses sœurs qui dorment dans le lit d'à côté.

-Ah, celui qui te trompe ?

Je ne comprendrais décidément jamais la solidarité masculine.

-Ferme-la toi.

-Non, j'aime bien trop t'emmerder.

Il me pousse des épaules me déséquilibrant légèrement, alors que je me force à être froide.

-Ma mère m'envoie pour vous dire qu'on part dans trente minutes ! Crie Cameron, réveillant ses sœurs, à qui le message est sûrement aussi destiné.

-Où ?

-Pas toi. Répond-t'il avec un regard dur.

-Tu racontes quoi encore ?

American DreamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant