Chapitre 52 :

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En arrivant à la maison, je me sens bien, vidée dans le bon sens. Je sais ce que je dois faire pour rester et aussi que je ne risque pas d'avoir du mal à le faire, connaissant très bien Alison qui va être assez fière de ce qu'elle a accompli pour s'en vanter.

Il est seulement midi et je devais attendre encore cinq heures avant de retrouver mon « copain », alors j'ai officiellement toute la journée à consacrer à moi seule.

Je me prépare un petit repas et me plante devant une série toute la journée, redoutant l'annonce que je vais devoir faire à Nate ainsi que celle qu'il va me conter. Mon esprit se bat pour trouver ce que je vais bien pouvoir lui sortir, puisque je veux pouvoir lui réciter une tirade bien ficelée, il n'est pas le moment de m'emporter et de révéler quelque chose que je ne veux pas. Ma série tourne mais je ne regarde pas, préoccupée et stressée par l'échéance qui approche. Je reste jusqu'à 16h30 avachie avant de me décider à me préparer pour pouvoir partir une dizaine de minutes plus tard, mon discours bien ancré dans ma tête.

Enfin, c'est ce qui était prévu avant que Cameron passe le pas de la porte en furie.

-C'est quoi ce bordel avec Alexie ?

-Le fait qu'elle vous croit en couple ou qu'elle m'ait gifflé ?

-Le fait que tu lui aies raconté qu'il fallait qu'elle arrête de me baiser puisque nous étions en couple et que lorsqu'elle t'as demandé d'arrêter de me coller au cul comme un chien et qu'elle t'as confronté à la réalité, tu lui as sauté dessus.

Je pouffe comme un enfant à cette révélation.

Cette fille est pas croyable...

En tout cas, elle fait une bonne distraction, il faut l'avouer.

-Elle ne manque pas de culot ta copine. D'ailleurs t'étais au courant que vous étiez en couple ?

-J'ai passé une bonne nuit. Faut le dire. Mais on n'est vraiment pas ensemble, j'espère que tu le sais.

Je ne peux m'empêcher d'à nouveau pouffer.

-T'inquiètes que si il y a une personne avec qui je suis sûre de ne pas vouloir être, jamais, c'est bien toi...

Je rigole mais me résilie vite en voyant que lui fronce les sourcils.

-Attends, t'es sérieux ? Je t'ai vexé ?

Je suis assez perturbée par cette révélation.

-Non, pas pour ça ! Je suis le dernier mec à vouloir me poser sur cette terre... mais tout ce que je dis c'est que je n'espère pas forcément que tu partes. Et puis jamais, c'est plutôt définitif...

Je fronce à mon tour les sourcils, plongée dans un état second, entre choc et incompréhension, puis en sors brusquement me rendant compte de mon retard.

-Je... j'y vais, balbutié-je avant de sortir, perturbée de tant de révélations.

Je ne sais pas du tout quoi en penser. Cameron a révélé récemment qu'il peut être « gentil » - à sa manière du moins - et j'avoue que cette révélation me provoque une sensation bizarre dans le ventre, même si j'essaye de me rappeler qu'il n'est pas quelqu'un pour moi.

Au moment de toquer à la porte de Nate, le stress est à son paroxysme, mais lorsque je le vois m'ouvrir la porte, il s'évapore presque instantanément.

-Ça va, souffle-t'il, la voix frêle.

-Oui, et toi ?

Il ne répond pas mais prend un regard grave. Je sens que je risque de ne pas aimer l'annonce qu'il s'apprête à me faire. Il s'assied sur le canapé et m'invite à faire pareil, face à lui.

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