American Dream

Chapitre 27 :

Les jours passent et mon carnet se remplit de façon inversement proportionnelle à mon estomac. J'ai faim, très faim, mais je ne peux m'empêcher d'être heureuse de voir mon corps maigrir, ressembler de plus en plus à ce que je veux, et même si ça n'est pas pour lui que je maigris, je ne peux pas ignorer que si ça contente Nate, ça m'arrange.

On est maintenant le 15 septembre et cela fait donc un mois et un jour que je suis ici, aux États-Unis. Je n'arrive pas à croire tout ce qui s'est passé en ce court laps de temps, entre mon couple avec Nate, tous mes frittages avec Cameron ainsi qu'avec Alison, ou encore les nombreux souvenirs enfouis qui se sont réveillés assez brusquement.

-On part ! Crie Ella du bas de l'escalier.

Je suis fixée, les yeux sur le plafond et sur mon lit, étalée. Je n'ai aucune envie de bouger, et je sais que cet énième brunch va se passer comme les autres : je subirais la bipolarité de Cameron, la jalousie insensée de Nate, ainsi que les regards d'Alison et Alexie... youhou !

Je me décide tout de même à me lever et à partir jusqu'à la maison des jumelles, je n'ai pas réellement le choix dans tous les cas.

-Tu pèses combien maintenant ? Me demande Cameron, les saladiers dans les mains.

Je souffle. On est partis pour avoir cette discussion encore une nouvelle fois.

-Tu sais, le poids d'une femme, ça ne se demande pas !

-Et toi tu sais très bien que je m'en fiche de ce qui se fait ou pas, dit-il avec un sourire malicieux, comme ironique, qui n'a que l'effet inverse en m'irritant.

-Eh ben tu devrais peut être t'en soucier plus.

-Et toi tu sais très bien de quoi tu devrais te soucier.

Je sais quoi il fait allusion. Je ne comprends pas comment il peut savoir tout ça, mais je ne suis pas prête à renoncer à ce régime, bien que peut-être radical, uniquement pour. Heureusement pour moi, on est maintenant arrivés au brunch, le cinquième depuis mon arrivé.

Cinquième brunch ou pas et si de nombreuses choses ont changés, le talent culinaire de Nate fait exception au reste. A peine arrivée, je l'aperçois en train de cramer une nouvelle fois des saucisses.

-Je crois tu devrais abandonner l'idée de jouer au chef cuisto, tu te rends compte du nombre de saucisses mortes par ta faute ?

-T'es belle aujourd'hui...

Il me regarde en se mordant la lèvre inférieure. Je lui dépose un bisou sur la bouche et on part rejoindre les autres dans le coin habituel pour commencer à jouer. Je les vois chacun leur tour arriver pour former le cercle, toujours avec leur assiette de frites, grillades, salades froides... les brunch du dimanche sont la petite habitude, et je commence à vraiment l'apprécier, malgré les petits conflits et ma non motivation avant le départ.

Seulement, depuis l'anniversaire de Matthew, je ne prends plus à manger avec moi. C'est fini.

-Je commence. Affirme Cameron. Maxence, Action ou Vérité ?

-Action.

-Mange.

Tout le monde s'interroge, riant, et je fais mine d'être aussi étonnée qu'eux. Je suis étonnée, mais pas pour les mêmes raisons.

-Tu m'as bien entendue.

Tout le monde échange un nouveau un regard étonné. Je le fais vite parce que je ne veux pas que les autres se posent plus de question, mais je prends le temps de lancer un regard noir à Cameron.

Je prends une frite pour la manger, le plus rapidement possible en la mâchant juste le minimum avant de la gober d'un coup, comme lorsqu'on mange quelque chose d'infâme dont on veut se débarrasser rapidement. J'ai l'impression que cette frite va me tuer, me faire prendre des tonnes, mais elle me fait à la fois tant de bien ! Je mange à peine en ce moment, alors l'orgasme culinaire en avalant cette frite ne peux être caché.