Chapitre 6 :

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Le lendemain, après un réveil à 8h, je pars courir, le meilleur moyen pour moi de me défouler et me retrouver avec moi-même pendant quelques instants, penser à moi et à ma vie. C'est une habitude que j'ai depuis six petits mois maintenant, et j'ai de plus en plus de mal à commencer ma journée du bon pied si elle ne débute pas par un running matinal qui m'énergise me permet de tout garder en contrôle.

Je pars tôt et à jeun pour être à l'heure au brunch hebdomadaire des Cruz, des amis d'Ella et Owen, même si cette sensation de vide dans mon estomac me perturbe beaucoup.

-Hey Maxence ! Crie une voix derrière moi.

Je me demande de qui il peut s'agir, même si je reconnais une voix masculine, et aussi si ça vaut le coup que je me retourne ou si mes écouteurs suffisent d'excuse pour ne pas saluer.

Même si j'avais l'habitude d'utiliser cette excuse régulièrement en France, c'est décidé : nouvelle année, nouvelles résolutions. Je prends mon courage à deux mains et me retourne.

Nate, plutôt bonne surprise.

-Hey, tu cours toi aussi ? Me demande-il.

-Apparemment, répliqué-je en continuant de trottiner sur place pour ne pas perdre mon élan.

-On court un coup ensemble ?

-J'ai bientôt fini, mais si tu veux tu me raccompagner.

On trottine ensemble pendant mes dix dernières minutes, discutant du brunch auquel il participe lui aussi - plutôt rassurant pour moi, ainsi que du lycée... il a été à Santa Monica Catholic, et m'a dit que c'était bien. Il m'a aussi conseillé pour les quelque profs dans les matières qu'il a eu et on a continué en parlant des études, de UCLA et de sa majeure en droit international, ce qui nous fait un gros point commun puisque c'est plus ou moins ce vers quoi je me dirige.

Ces dix dernières minutes ne sont pas très intensives puisque j'aurais normalement dû boucler ma course en moins de huit, mais il faut avouer que sa présence ne m'est pas désagréable. Je le connais à peine, mais on a toujours quelque chose à se dire, et je n'ai même pas l'impression que la barrière de la langue se fasse plus ressentir que ça.

En rentrant à la maison, je prends une bonne douche et m'habille, une tenue toute simple comme tous les jours depuis cette soirée. Je ne me maquille jamais, du moins plus, car bien que j'apprécie le faire, je n'aime pas sortir avec, sûrement dû au regard des autres, je décide donc de ne pas changer mes bonnes habitudes.

Je descends et je remarque que je suis la dernière prête et que toute la famille, excepté Owen qui n'est toujours pas rentré, m'attend. Alison, qui ne manque pas de m'ignorer lorsque je m'approche pour la saluer, n'oublie par contre pas de regarder ma tenue de haut en bas, en hochant les sourcils, histoire de bien me faire remarquer qu'elle ne l'aime pas. Je fais mine d'être vexée, mais en réalité je m'en fiche royalement.

On part tous à pied, Cameron portant les assiettes de charcuterie ainsi que la salade, puisque la maison n'est qu'au bout de la rue. Il s'agit d'une immense villa, pratiquement de la même taille que celle de ma famille d'accueil, dominant également toute la plage.

On fait le tour de la maison par le jardin et on voit une vingtaine de personnes autour du barbecue dont s'occupe Nate. Il y a aussi Alexie, et c'est vraiment les seuls personnes que je connais ici. Je souffle et lève les yeux, ça risque d'être long si tout se passe comme la dernière fois. Heureusement, Nate me voit arriver et me fait signe d'aller le rejoindre. Je m'exécute alors.

-Alors, pas trop de courbature ? Me charrie-il.

-Des courbatures ? Moi ? J'ai baissé ma vitesse pour l'ajuster à la tienne, alors je crois que je devrais te retourner la question !

American DreamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant