Chapitre 49 :

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-Alors ? Demande Cameron me voyant monter sur la balance.

-Quarante-quatre ! M'exclamé-je avec enthousiasme.

-Un mois pour six kilos, c'est bien !

Il est assis sur mon lit sans grand enthousiasme, je viens alors lui prendre les mains pour jouer avec.

-C'est exceptionnel tu veux dire !

Cameron se racle la gorge et je me rends alors compte que je suis en contact avec lui, ce qui est formellement proscrit. Je m'éloigne et balbutie, gênée.

-Je... je voulais juste préciser que je n'en avais pris que cinq avec les nutritionnistes !

Il sourit mais ne semble pas bien.

-Ça va ?

-Je vais aller aux examens semestriels aujourd'hui.

Je souris, un sourire fière puisque je ne m'attendais pas à cette révélation.

-En fait pas tout un plat, je vais sûrement pas les avoirs.

-C'est déjà bien d'y aller !

Il me regarde l'air de demander si je suis sérieuse, et je rentre les lèvres dans ma bouche pour les mordre.

-Et toi ? C'est quand ?

-A midi, je pars dans dix minutes, donc laisses moi m'habiller s'il te plait.

Il hoche la tête et part sans un mot.

C'est comme ça depuis ce fameux brunch : j'ai réussi à me réconcilier avec Maddison, mais pour ce qui est de Blair, c'est une autre histoire, et avec Cameron, c'est le calme plat, on se parle tout juste pour ma prise de poids, et il n'y a aucun contact, rien, même visuel, sachant l'effet que ça nous fait.

Je me prépare et pars pour le lycée en compagnie des filles. Mes cours sont en tête, mais je passe brièvement en revue ceux de mathématiques dont je passe l'épreuve cette après-midi. Ella a tenu à nous emmener, et elle fait donc revoir ses leçons à sa plus petite fille, qui passe quant à elle l'épreuve de physiques cantiques, alors que j'observe le paysage, en particulier les décorations ridicules et démesurées qui sont installées devant les maisons du quartier résidentiel depuis plusieurs longues semaines maintenant pour préparer Noël.

Les anciens de ce programme n'avaient pas mentit : Noël aux USA est démesuré, comme tout ici en fait.

Au moins, ça a le don de me distraire et m'empêcher de penser à cet anniversaire particulier, celui de cette fameuse soirée qui s'octroie deux bougies aujourd'hui. C'est un deuxième anniversaire et je ne m'y suis donc pas encore assez habituée pour passer à côté du choc en apercevant la date.

Je reçois d'ailleurs sur le trajet un message de Nate qui me souhaite « bonne chance mon amour », et ai envie de rire en voyant sur l'écran d'Alison qu'elle a reçu le même. Je lui répond alors « Toi aussi, je t'aime ». Faux et faux. J'espère non seulement qu'il rate son examen comme un coup du karma, mais en aucun cas - bien que je lui radote plusieurs fois par jours depuis que je lui ai « avoué mes sentiments » il y a deux semaines - je l'aime. Je ne le considère pas en fait, et l'écriture de ces mots m'arrache les doigts.

Ce que je fais est mal, mais il ne s'agit que de lui rendre la pareille, et à en croire les sorties d'Alison qui se sont réduites de moitié, je me permets d'espérer que notre plan fonctionne.

À nouveau et malgré ma conscience qui me dit que c'est mal, je suis presque triste de ne rien recevoir de la part de Cameron. On s'est éloignés et la façon dont mon corps réagit au sien, les frissons, les cambrures... c'est sûrement physique et uniquement physique et ça ne risque donc pas d'évoluer, jamais, mais sa présence me manque, je ne peux pas le nier.

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