Chapitre 28 :

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Je suis en train d'appeler Gabriel en somnolant en pleine nuit, de façon à être à une heure décente en France, quand je suis réveillée en sursaut par un gros bruit sourd.

Lundi 23 septembre, 4h du matin. Qui peut rentrer à une heure pareille, jour de cours ? Je me pose la question, mais en réalité je connais déjà la réponse.

Cameron.

Je tente d'ignorer les bruits qui parsèment le fond sonore, mais c'est impossible.

-Il est vraiment bizarre ton frère d'accueil... heureusement que tu as le meilleur frère-tout-court pour compenser !

-Heureusement que le tout bon Gabriel est là pour améliorer mes journées...

Le truc, c'est que les bruits sont de pire en pire, jusqu'au moment où s'en est trop. Je sors en furie de ma chambre et vois le grand Cameron titubant dans la cuisine.

-T'es sacrément con toi ! Affirmé-je.

-Je sais, mais je suis charmant.

Sa voix est pâteuse, il a bu encore plus que ce que je pensais.

-Tu bois en veille de classe ? T'es encore plus grave que ce que je m'imaginais...

-Je sais, mais je suis charmant.

-Tu comptes partir comment en cours dans trois heures ?

-La question c'est plus si je vais y aller...

Je fronce les sourcils, ne comprenant pas.

-Je vais surtout ne pas y aller !

Il a un ton... il est fière de lui en plus...

-Attends... tu vas pas en cours ?

Je viens seulement de réaliser ce qu'il a dit. Il me regarde et met son doigt devant sa bouche, en ajoutant un « chut » maladroit, avec la voix qui déraille, puis s'approche en tombant quasiment pour mettre le doigt devant ma bouche cette fois.

-Tu veux dire... tu sèches exceptionnellement ou tu n'y vas juste jamais ?

-Il ne faut pas que tu le dises ! Tu me dois un service !

Sa voix déraille encore plus, comme à chaque fois, et ses mouvements sont d'une maladresse horrible... je prends une grande respiration.

-Je ne peux pas te rendre celui-là ! Ta mère te paies si cher l'université, et elle est si fière de toi ! Tu peux pas juste...

-Je ne peux pas... non mais tu t'entends ? Je suis si... gentil avec toi ! Et je suis charmant aussi.

-Tu rigoles ? Et quand tu m'insultes ? C'est gentil ça pour toi ?

-Roh, je ne t'insultes pas vraiment, tu le sais... je te maintiens juste éloignée !

-Si tu m'insultes ! Et pourquoi me tenir éloignée ? Aboyé-je.

-Parce qu'il se passe trop de trucs quand je suis près de toi... chuchote-t'il.

Il s'approche de moi, au point que je sens son souffle chaud sur ma peau, et mes yeux, tout comme les siens, passent des lèvres aux yeux de l'autre. Il remet une mèche de cheveux derrière mon oreille, ses soupirs mentholé par la boisson me parcourent toute entière comme un doux frisson. Comme à chaque fois, le contact entre nous est électrique, indispensable, et me manque tout le temps...

Je ne veux jamais que ce moment s'arrête... il est si agréable, si tendre, mais il me fait parcourir des frissons, c'est des sensations incroyable ! Je me mets à penser que je ne ressentirais sûrement jamais ça avec Nate, et...

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