American Dream

Chapitre 46 :

Après la journée difficile de la veille, j'ai vraiment du mal à me lever, un mal incroyable, mais je ne peux pas me défiler.

J'ai aujourd'hui un nouveau brunch, et je n'ai pas le choix d'y aller, et d'y voir mon supposé copain, sa réelle copine, ainsi que Maddison malgré la scène de la veille. Il y a aussi Blair, avec qui j'ai prévu de m'expliquer, et enfin et surtout, je suis obligée de parler à Cameron.

Et je ne veux pas.

Jusque-là, on avait réussi à garder une certaine distance, mais hier, on s'est beaucoup rapproché. Cette fois-ci, pas dans le désir, mais j'ai fait tomber un énorme mur pour lui, et il a été réellement rassurant pour moi. Le truc, c'est que je ne veux pas être proche de lui, et ça me plaisait jusque-là de pouvoir me dire que notre alchimie était uniquement physique, puisque rentrer dans cette dimension mentale et personnelle est bien plus que dangereux.

Je me prépare, et pour une fois, je décide de faire attention à la façon de m'habiller ; il n'y a pas de doute, depuis que j'ai parlé avec Cameron de mes troubles alimentaires, je suis beaucoup plus à l'aise avec mon corps. C'est bizarre, mais je me sens enfin prête à me faire remarquer.

Je fais alors attention en m'habillant, toujours en restant dans mon style, mais en mettant des habits plus voyant, et passe un peu de temps devant la glace pour me maquiller. C'est indéniable, laisser jouer mes pinceaux sur la paupière m'a manqué. Je reste dans des tons assez classiques, les chauds ; je suis loin d'être prête à sortir avec les yeux bleus ou rose comme il m'arrivait régulièrement avant, mais c'est déjà un pas énorme.

Quand je descends, malgré moi, j'espère attirer l'attention de Cameron, qu'il me regarde avec un œil nouveau, les yeux de quelqu'un d'impressionné, de choqué, positivement.

Inutile de préciser que lorsque je marche dans les escaliers, si Alison me toise avec amertume et Ella avec admiration, Cameron, lui, est simplement sur mon téléphone, blasé, et je suis, malgré moi encore, déçue de ne pas lui provoquer une réaction, qu'elle qu'elle soit.

On arrive au brunch et je suis particulièrement gênée en m'approchant de Nate. Quand il m'embrasse, je ne peux m'empêcher d'être blasée, voir énervée par ce baiser.

-Ça va toi ?

Je hoche la tête, blasée à nouveau par ce mensonge.

-Ça à pas l'air.

-Si, si, juste un peu nostalgique, je viens d'appeler mon frère.

Je m'impressionne de prendre du niveau en improvisation de mensonge, sûrement grâce à l'influence de Cameron, ce qui me rends heureuse. Encore une fois, voyant que même Nate n'a remarqué aucun changement vestimentaire ou au niveau de mon visage, bien qu'ils soient énorme, me rend triste. Ça n'est que Nate, son avis ne compte pas, mais j'ai besoin d'avoir quelqu'un avec moi, de ne pas me sentir inexistante comme ça.

Je me dirige donc vers Blair dans l'espoir de lui parler, notre petite querelle dure depuis une quarantaine de jours et c'est bien trop pour moi. Je m'approche d'elle, bien prête à avoir une discussion, mais elle m'ignore royalement. Super.

On s'assied au fond du jardin, dans le coin habituel, et Nate me prend par les hanches.

-Allons-y. Maxence ? Lance Maddison d'un air décidé. Tu fais ou tu bois.

Je vois tout de suite dans son regard qu'elle est fâchée, et ne veut qu'une chose : foutre la merde.

-Que dirais-tu d'embrasser Cameron ? Un smack, rien de très grave...

J'avais raison, et pourtant je suis quand même excessivement choquée par son comportement. Je la regarde, gravement, espérant qu'elle se résilie, et elle me tend un verre.