Chapitre 48 :

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Je reviens brusquement à mes pensées après ce flash de cette fameuse soirée, et sans même m'en rendre compte, Cameron est debout, à côté de moi, à se cacher les parties génitales.

-T'es folle ? Qu'est ce qui va pas chez toi ? Crie-t'il entre deux soufflements de douleur.

J'écarquille grand les yeux et aspire mes lèvres pour les pincer, me rendant compte sur le moment de ce que je viens de faire. Je me relève brusquement à côté de lui.

-Ça va ? Je suis désolée, je... c'est parti tout seul, tenté-je de me justifier.

-T'es vraiment folle, m'adresse même pas un mot.

-Je suis désolée, je n'ai même pas fait exprès !

-Tu me mets des coups de genoux dans les couilles « sans faire exprès » ? Tu te rends compte de ce que tu me dis ?

Je lâche presque un gloussement en grimaçant, crispée, ne sachant pas quoi dire. Il ne peut pas comprendre tant qu'il ne sait pas ce qu'il s'est passé ce fameux soir, et je ne compte pas non plus lui en faire part.

-En plus t'as de la force ! On m'avait jamais fait aussi mal !

Cameron dit ça pratiquement en riant à cause de l'absurdité de la situation.

-Parce qu'on te l'a souvent fait ?

Il sourit.

-J'ai besoin de temps... je suis désolée.

-T'as pas à être désolée, juste, y'a d'autres façon de me prévenir ! Genre parler...

Il rit et se rassieds sur le canapé, puis prend son téléphone. Ça ne fait que huit minutes.

-Tu vas me dire un jour ?

-Peut-être quand t'arrêteras d'agir comme un connard. Peut-être.

-Je ne suis pas un connard.

-Pourtant t'agis tout comme.

Cameron souffle.

-T'agis comme une fille pleine de confiance et saine d'esprit et de corps et on sait tous les deux que c'est pas pareil dans la réalité.

Je fronce les sourcils, étonnée. Je comprends le sens de sa comparaison et ne lui en veux pas d'utiliser mon histoire pour ça. Parce qu'en vrai, c'est une comparaison vraiment perspicace.

-Je ne suis pas saine physiquement mais je ne suis pas pour autant malade mentale.

-Pour une fille qui se compare à un lithopédion, tu te débrouilles bien.

Je souris. Il a raison, encore une fois.

-C'est si dure que ça ?

Je mords mes lèvres.

-Je veux dire, pour ce secret.

-J'avais compris... mais t'as entendu ce que je t'ai dit sur Camille ? Si je te l'ai pas dit et que je ne suis même pas sûre de te le dire un jour, c'est que c'est légèrement pire.

Il joue toujours avec mes mains de nervosité.

-Quelqu'un le sait au moins ?

Je secoue la tête et il me fait signe de poser ma tête sur ses jambes. Je m'exécute et il me caresse le cheveux pour me rassurer. Je ne comprends pas comment l'homme que j'ai pu apercevoir au début peut actuellement se vouloir protecteur et à vrai dire, ça m'inquiète beaucoup.

Il joue sûrement avec moi, et ça peut me tuer.

Quand le minuteur sonne, je saute du canapé en direction du jardin et feins d'être heureuse de revoir Nate, comme si la présence de Cameron et son absence m'avait tué.

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