Chapitre 8 :

291 19 0
                                    

Chaque élève français a un choix crucial imposé alors que celui-ci est jeune, bien trop jeune pour prendre la bonne décision.

Tout le CM2, on nous raconte que c'est un choix décisif qui nous suivra pour plus de sept ans de cours, le fameux choix Allemand ou Espagnol. On nous induit alors en erreur, en nous racontant que l'apprentissage de l'allemand est valorisé, qu'on entrera dans une meilleur classe dès le collège, ou pleins d'autres mensonges visant à vous attirer dans le même choix que ces menteurs ont fait des années avant, et qu'ils ont regretté dès ce moment. Ainsi, vous induire en erreur est comme une vengeance, contre ceux qui les ont eux-même entraînés à la faute à l'époque, ainsi que la perpétuation de cette tradition.

On prend donc pour beaucoup la mauvaise décision, qui, sept ans plus tard nous aura juste appris à dire trois mots : Ach, soit un mot ne voulant rien dire, Kartoffelsalat, soit salade de pomme de terre - ne me demandez pas pourquoi ce mot en particulier, et le verbe « être » conjugué uniquement au présent, et encore sans savoir forcément les orthographier.

Les seuls à savoir dire plus sont des robots, des druides sûrement. Ils ne sont pas plus d'un ou deux par classe à maîtriser plus que ces trois mots de la langue du démon où même l'accent est moche, souvent parce qu'ils étaient partis six mois en cinquième en Allemagne, parce que selon eux l'Angleterre, les États-Unis ou encore l'Australie, c'est pour eux trop sûr-côté - logique quoi.

Ce n'est pas pour rien que j'ai décidé en terminale d'apprendre, seule, chez moi, l'espagnol, pour la passer en deuxième langue au bac et prendre l'allemand en option. J'ai finalement eu quatorze en une année d'espagnol, contre un beau neuf en allemand, que j'ai donc pratiqué plus de sept ans pour une note qui n'a finalement pas été comptée pour le bac, puisque le notes d'option en dessous de dix ne comptent pas.

Cette année est pour moi ma dernière chance pour essayer de me perfectionner dans cette langue. Moi aussi je veux devenir un robot en allemand, histoire de me dire que je n'ai pas investi sept années de ma vie pour rien. Apparement la pédagogie américaine est une des meilleure pour les langues, alors c'est le moment pour moi d'apprendre peut-être un quatrième mot. C'est mon moment.

J'arrive la première en classe, et m'installe alors sur un des îlots sur le devant de la salle. Au fur et à mesure la classe se remplie et, sans étonnement, je constate que la langue du démon en a attiré quelques uns : Alexie et Alison arrivent en rigolant toutes les deux, et encore une fois, étant dernières, il faut qu'elles aillent aux deux place qu'il reste, c'est à dire sur mon îlot.

Quelle belle coïncidence !

On passe le cours à faire de nombreux jeux par équipe, qui sont finalement presque sympathique, mis à part un énorme détail : ce cours d'allemand est de niveau B2, c'est à dire le niveau attendu fin de terminale, ce qui explique pourquoi je suis aussi perdue. Je me rends vite compte que je suis la plus nulle de tout mon groupe, comparé à l'année dernière où j'étais troisième, après les fameux druides, qui eux-mêmes sont beaucoup plus nuls que le reste de cette classe. Les USA feraient-ils réellement des miracles ?

La fin de l'heure sonne pour moi comme une libération de cette langue de l'enfer. Je cavale vers mon cours de littérature qui passe également à une lenteur extrême.

Je n'aime pas lire, du moins quand c'est obligatoire, je préfère pleinement le faire pour mon plaisir personnel, et ainsi pouvoir choisir l'ouvrage en question, plutôt que des romans pour la plupart ennuyeux. En fait, même les sujets géniaux sont souvent traités de façon longue et embêtante avec les cours.

Pauline d'Alexandre Dumas par exemple, parle d'une fille séquestrée et empoisonnée par son mec après qu'elle ait découvert qu'il passait ses week-end à torturer d'autres filles avec ses potes. Le sujet : du génie - même si j'aimerais bien savoir où l'auteur à trouvé l'idée. Seulement, au final, c'est si long à lire ! Aucun piquant, aucune dimension, des descriptions ennuyeuses de deux pages...

American DreamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant