Chapitre 41 :

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Le lendemain matin, je suis toujours aussi choquée par ce qu'il vient de se passer, mais je n'ai pas non plus décoléré. Je suis sûrement aussi très déçue de voir que l'homme dont je suis peut-être en train de tomber amoureuse n'est pas celui dont je rêvais, mais il ne mérite sûrement pas non plus ce traitement.

Je me lève du lit et marche jusqu'à la porte, mais me stoppe vite dans mon mouvement. Nate parle, sûrement au téléphone. J'ouvre la porte à peine assez pour glisser mon œil dans l'embrasure, discrètement.

-Non, j'y suis pas encore... oui je sais, j'aurais peut-être dû attendre d'être sûr d'elle avant d'essayer...

Toujours à parler de tout à leurs potes les mecs... bon, je ne peux pas critiquer à outrance, puisque moi aussi je raconte tout, enfin presque, à Léa. Je roule des yeux et m'apprête à ouvrir totalement la porte lorsqu'il continue.

-Je suis très bon acteur tu sais... t'aurais dû me voir à l'action, un vrai professionnel... j'ai d'ailleurs déjà des trucs à t'apprendre, comme quoi ça marche ! Acteur et psychologue, tu devrais me féliciter...

Je fronce les sourcils, en pouffant presque. Qu'est-ce qu'il raconte bordel ?

-Eh, mes colocs et London sont super content de la soirée d'avant hier, ils ont dit que tu leurs avais manqué, mis à part les cris fins de soirée...

Il rit avant de reprendre, alors que mon cerveau se fait tous les films possibles et imaginables en mijotant sur ses phrases.

-Tu m'avais manqué, tes gémissements aussi...

Je suffoque. Il se passe quoi ? Ma tête tourne, j'ai envie de vomir. La porte que je tiens claque violemment.

Nate a l'air surpris par le bruit et se dépêche de conclure.

-Elle se réveille, tu me manques, je t'aime Alison.

Ça y est, je ne suis plus qu'à deux doigts de vomir. Tout s'éclaircis, mais devient à la fois flou. Quant à mon coeur, il se brise à nouveau. Parce que la personne à qui je l'avais encore prêté avec une confiance bien trop aveugle vient de le briser.

Voilà pourquoi je ne connais pas les colocs de Nate, ainsi que pourquoi Nate a l'air inquiet d'être surpris avec moi lorsqu'il y a London, pourquoi il essaye de gratter les moindres infos sur moi et pourquoi il tique à chaque fois que je critique Alison. Et les photos. Ou même ces disputes dans lesquelles il me donnait toujours raison, par peur de me perdre, même lorsque j'avais éperdument tord.

Comment j'ai fait pour être si conne ?

Mes sentiments sont diverses, mélangés. J'ai envie à la fois de vomir, mais je ressens plus que tout de la colère, contre lui ainsi que contre moi, trop conne pour voir tout ça. En plus du sentiment d'être à nouveau brisée, comme avec Arthur. Pas forcément à cause de Nate, mais du fait d'être à nouveau trahie, quelque soit la personne.

-Max' ? T'es levée ?

Je dois me dépêcher de partir avant que Nate entre dans la pièce. Je prépare mes sacs rapidement, dos à la porte, lorsque je l'entends d'ouvrir. Je me paralyse instantanément, sans même arriver à respirer.

-Tu pars déjà ?

Je renfile mon masque, mets la colère et la tristesse dans une boîte que je sors de ma tête, avant d'ouvrir celle du bonheur, afin de me retourner avec un énorme sourire.

-Oui, je dois me préparer rapidement, je dois rejoindre Blair, une urgence quant à sa soirée.

Il reprend un air enjoué, ce qui me signale qu'il me croit.

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