American Dream

Chapitre 39 :

On part une heure plus tard, ce qui me laisse le temps de cuisiner Cameron pour savoir dans quel type d'endroit on peut bien se diriger, même si sa réponse est à chaque fois de lui faire confiance, ce qui ne peut que m'inspirer que le sentiment contraire. Le pire est lorsqu'il me prévient de faire ma valise, puisque notre destination est sur la route jusqu'à Los Angeles.

-Tu fais flipper mec, à tout moment je me retrouve kidnappée et violée jusqu'à la fin de mes jours.

Il me fait un clin d'œil en embarquant dans le voiture, et je pouffe comme une idiote, tout en roulant des yeux, et posant à mon tour les fesses sur le siège en cuir de la mini.

Je regarde tout le trajet les bâtiments défiler, en silence, appréciant le ronronnement du moteur d'Ella et les musiques qui défilent, mais m'étonne lorsqu'on sort de la ville, encore plus lorsqu'on dépasse les trente minutes de route.

-J'avais bien raison, tu me séquestres, rigolé-je.

Cameron pose quelques secondes le regard sur moi, l'air amusé mais à la fois surpris que je prenne la parole après tant de temps.

-On en a plus que pour une dizaine de minutes, t'inquiètes...

Je lui souris en retour tout en reposant mes yeux sur mon téléphone en m'inquiétant des notifications qui défilent : des messages de Nate. Je ne réponds pas, principalement parce que je culpabilise, sachant très bien que je joue avec le feu, mais aussi parce que je ne veux pas que Nate me bride et m'empêche de jouer avec ce feu que j'apprécie tant.

-Tu l'aimes ? Me demande Cameron.

Je reste en silence mais en hochant la tête, peut-être, voir sûrement, pour m'auto-convaincre.

-Tu serais pas là si oui. Tu le sais.

Je pose à nouveau mon regard sur Cameron. Je sais qu'il a raison, il ne faut pas être une tête pour le deviner, mais ça me fait mal de l'admettre.

-Et toi, avec ton Alexie ou ton je-ne-sais-quoi...

-A part t'affirmer qu'elle est putain de bonne au lit, je ne saurais pas t'énoncer une chose à propos d'elle. Et pis le but de l'opération est de se faire plaisir sans se prendre la tête ! Tout le contraire des amourettes...

Je manque de m'étouffer avec ma propre salive. Sa façon de me dire ça est si crue qu'elle me procure une sensation assez désagréable et me tord l'estomac.

-T'es jalouse ?

Un large sourire apparaît brusquement sur son visage. Quant au mien, il se referme et se contracte, signe de négation.

-T'es jalouse !

-Non, j'ai un mec, ton ami, donc je ne suis pas jalouse de cette... Alexie.

Je suis jalouse.

Beaucoup trop jalouse.

-J'en reviens pas, t'es jalouse !

Il s'esclaffe comme un enfant, et moi j'ai envie de le faire taire, alors je lui mets un gros coup dans le bide, en riant, mais il lâche une main du volant pour agripper la mienne et la tordre pour me faire mal en riant.

-T'es nul Cam !

-Ça me donne même des petits surnoms ! Ça rigole plus dis donc !

Je lève les yeux au ciel et ris à nouveau. Je suis stupide d'être comme ça avec Cameron, et de m'attacher à ce point, surtout en vue de tous les efforts que je fais pour le maintenir éloigné, mais il finit toujours par trouver un moyen de se rapprocher.