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PDV BILLIE
12h14
Je venais de me réveiller.
Le lit était vide et seul ma présence le remplissait.
Mathieu était sûrement parti se doucher.
Tout en poussant un grognement, j'attrapai mon téléphone qui gisait sur le sol.
12h14.
Je commençais à travailler à partir de 13h aujourd'hui.
Et merde.
Sans réfléchir, je me levai, cherchant mon jean quelque part sur le sol ainsi qu'une culotte se baladant quelque part dans la pièce.
Mes yeux se posèrent sur mon pantalon qui se trouvait de l'autre côté du lit, tandis que j'attrapai un des caleçons propres du polak à cause du peu de temps qu'il me restait.
Les enfilant en quelques secondes, je fonçais vers la salle de bain histoire d'y prendre un des hauts que j'avais laissé chez Mathieu.
Il fallait que je me dépêche.

-Parfait. Dis-je en attrapant le top blanc aux écritures jaunes.

Je l'enfilai le plus rapidement possible.
À présent, je fouillai dans le tiroir à brosse à dent afin d'en trouver une neuve.

-Bingo. Dis-je en trouvant une brosse à dent jaune inutilisée.

En 3 minutes, tout était brossé.
J'attachai rapidement mes cheveux, quittant la pièce complètement démaquillée.
En ce qui concernait la douche, je la prendrai ce soir, à défaut de la prendre maintenant.
Je regardai l'heure sur mon téléphone: 12h25.
Il me restait un peu de temps avant de devoir partir.
Mais d'un coup, quelque chose me vint à l'esprit.

-Mathieu? T'es où?

Pas de réponse.

-Mathieu?

Toujours rien.

-Mathieu je dois y aller là!

Le silence s'alourdissait.
Apparement, il n'était pas là.
Il avait sûrement du partir régler quelque chose ou aller chercher sa conso.
Rien de bien grave.
Et puis de toute façon, je devais y aller.
Je repasserais ce soir.

22h06
Je venais de sortir du bar où je travaillais.
J'avais bossé sans relâche aujourd'hui, mais à chaque fois que je passais devant ce foutu couloir, je ressentais comme une forte envie de vomir.
Mes yeux avaient évité la porte durant toute la journée, comme si j'essayais d'effacer tout souvenir de ce qu'il s'était passé ici.
À vrai dire, le fait que mon patron m'explique qu'il avait trouvé un homme inconscient et plein de sang dans le couloir des toilettes n'avait pas arrangé les choses.
Sur le coup, j'avais eu un coup de chaud, de peur qu'il ait appelé la police.
Mais il n'avait rien pu faire de tout ça car l'homme s'était enfui alors qu'il se rendait dans son bureau afin d'appeler le 16.
Par manque de temps, le gérant du bar avait préféré laisser tomber l'affaire.
Et ce pour mon plus grand plaisir.

Maintenant, il fallait que j'aille chez Mathieu.
J'avais la flemme de marcher mais je devais absolument voir le polak.
Je ne savais pas où il était depuis ce matin et il ne m'avait envoyé aucun message de la journée.

J'attrapai mon téléphone dans ma poche de jean et envoyai un message à Mathieu.

à: mathieu: j'arrive bientôt

Je rangeai le portable dans ma poche et commençai à partir en direction de son bat.
Il avait intérêt à être là.

22h23
Arrivée dans le quartier où Mathieu habitait, je scrutais les bâtiments qui entouraient le sien.
Tout me paraissait trop calme.
D'habitude il y avait des gamins ou des jeunes qui traînaient dans le coin, mais cette fois ci tout était vide.
Je me retournai histoire de voir si il n'y avait personne derrière, mais rien à l'horizon non plus.
Puis, mes yeux se posèrent sur le sol juste en face de l'immeuble du polak.
Des tâches rouges foncées décoraient le devant de la porte, tandis qu'une flaque de sang se dessinait sous mes yeux à quelques mètres de ça.
Encore un règlement de compte.
Je comprenais mieux pourquoi il n'y avait personne.
Mais si tout ce sang se trouvait devant chez Mathieu, ce n'était pas bon signe du tout.
Vraiment pas.
Je pris une grande inspiration avant de rentrer, tapant le code que je connaissais par cœur.
Les tâches de sang étaient étalées jusqu'à la porte de l'ascenseur.
Ni une ni deux, je m'engouffrais dedans sans chercher le pourquoi du comment.
Je priais pour que ce ne soit pas lui.
Mes mains commençaient à trembler.
Ce n'était pas la première fois que je devais gérer quelque chose comme ça, mais d'habitude c'était à moi ou à ma sœur que cela arrivait.
Pas à lui.
Il s'était toujours tiré d'affaire seul et avait toujours gagné peu importe l'ampleur de la bagarre.
Je sentais bien que quelque chose n'allait pas, et mon intuition ne me trompait jamais.

L'ascenseur s'ouvrît juste devant la porte du polak.
Ni une ni deux, je fonçais dessus, priant pour qu'elle ne soit pas verrouillée.

-Putain putain putain.

Mes mains glissaient sur la poignée.

-Bingo.

La porte s'ouvrît après mes efforts considérables, me laissant apercevoir des bouteilles d'alcool étalées sur le sol.
Des tâches de sang les entouraient de leur couleur carmin.

-Mathieu. Dis-je le plus fort possible.

Un grognement me parvint du salon.
Je m'approchai, refermant la porte derrière moi dans un vacarme titanesque.

Lorsque j'eus atteins le salon, mes yeux s'écarquillèrent.
Mathieu gisait sur le sol, du sang coulant de sa tempe.
Il avait une bouteille de Jack dans sa main droite, elle aussi couverte de sang.

-Mathieu! Dis-je en m'approchant de lui.

Il n'ouvrît pas les yeux.
Je m'agenouillai près de lui, prenant sa tête entre mes mains glacées.

-Mathieu réveilles toi je suis là. Qu'est ce qu'il s'est passé? Dis-je en tirant la bouteille de sa main.

Mais il ne répondait pas.
Ses yeux restaient fermés.
Putain.

•••

POLAKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant