POLAK

-43-

PDV BILLIE
22h57

Cela faisait au moins 5 minutes que je me tenais devant le palier de Mathieu.
J'hésitais vraiment à entrer, comme si quelque chose m'en empêchait.
Pourtant ce n'était pas la première fois que nous nous disputions, mais cela faisait très longtemps que ça n'avait pas été aussi violent.
Malheureusement il allait bien falloir que je me décide à un moment ou l'autre.

-Aller arrêtes de faire ta tapette...Me murmurais-je à moi même

Je pris une grande inspiration avant de finalement toquer à plusieurs reprises.
Des pas retentirent depuis son appartement et je vis la silhouette du polak se dessiner en face de moi lorsqu'il ouvrit lentement sa porte.
Son visage se décomposa lorsqu'il me reconnu.
De mon côté, je tentais de rester le plus neutre possible.

-Entres. Dit-il d'un ton ferme

J'entrais donc dans son appartement, avec l'intention de m'excuser pour de bon et de passer un bonne soirée.
J'étais fatiguée de tout le temps être en conflit avec tout le monde et pour une fois je comptais tenter d'avoir une relation sans cris et sans pleurs.
Je partis m'asseoir sur son canapé, tandis qu'il s'installa côté de moi, l'air toujours aussi énervé.

-Bon écoutes je suis désolée...j'avoue que...j'ai abusé. Dis-je le plus sincèrement possible

Il resta silencieux quelques secondes, avant de se décider à parler.

-...J'suis désolé aussi. J'étais vener et j'aurais pas du gueuler comme ça.

Un petit sourire dessina sur mon visage.
Ça avait été plus simple que je l'imaginais.
Honnêtement j'étais plutôt partie sur un taux de réussite de 53% en venant ici.

-Alors on est quittes? Dis-je hésitante
-Ouais on est quittes. Dit-il en rallumant son joint

Je lui sautais dessus et l'embrassais, heureuse que les choses se soient arrangées aussi facilement.
Il posa ses mains sur mes hanches et me rendis mes baisers, tandis que je montais à califourchon sur lui.
J'avais vraiment besoin de cette affection ce soir.
Sa présence m'avait manquée, même si je ne l'avais pas vu depuis seulement 2 jours.
Et je savais pertinemment que mes sentiments étaient partagés.

Après de longues embrassades, il me repoussa tout doucement et me regarda droit dans les yeux.
J'adorais ce regard car je savais parfaitement ce qu'il voulait dire.

-Tu penses à c'que j'pense?
-Exactement.

Un rictus vint se former sur son visage et il m'embrassa une dernière fois avant de me porter jusqu'à sa chambre, accompagné par mes gloussements incessants.
Je me retrouvai projetée sur son lit, déshabillée en quelques secondes.

-T'es vraiment trop belle putain. Dit-il en me contemplant

Je lui souriais et l'attirai vers moi afin de pouvoir l'embrasser à nouveau.
Ses mains glissèrent le long de mon corps et je frissonnai d'impatience, incapable d'attendre plus longtemps.
C'était bon d'être avec lui.
Un peu trop bon parfois.

02h23

-Bébé? Dis-je en jetant mon mégot par la fenêtre

Mathieu, qui avait déjà les yeux posés sur moi, souffla la fumée de son joint et déposa ce dernier sur le rebord de son cendrier.

-Ouais?
-Ça te dis qu'on retourne au cimetière de voitures?

Il parut étonné et pris quelques secondes pour réfléchir avant de me répondre.

-Maintenant là?
-Bah oui pourquoi?
-Nan nan comme ça...J'veux bien hein mais par contre on y va en voiture parce que j'te mens pas j'suis pas trop deter à marcher.
-T'es vraiment trop nul j'suis sûre que quand tu vas à la salle tu fais demi tour parce que t'as la flemme.
-Vas-y fermes la. Dit-il en éclatant de rire
-J'rigole t'inquiètes pas t'es tout musclé beau gosse.

Je lui fis un clin d'œil tandis qu'il me fit un doigt d'honneur et commençai à me diriger vers le salon pour sortir.

-T'oublies pas un truc là? Me cria Mathieu
-Hein non pourquoi?
-Bah tes fringues?

Je me regardai de la tête au pied et remarquai que j'étais en sous-vêtements, prête à mettre mes chaussures et à partir comme si de rien était.
Je fus prise d'un fou rire incontrôlable tandis que le polonais se foutais de ma gueule depuis l'autre bout de l'appartement.
Parfois je me demandais vraiment si ma mémoire ne partais pas en vacances sans me prévenir.

Je retournais donc dans la chambre m'habiller et Mathieu vint se placer derrière moi pour m'embrasser dans le cou et m'attraper par la taille.
Je souriais stupidement tandis qu'il me serra contre lui et m'entoura complètement de ses bras.

-J'te le dis pas souvent hein mais t'es vraiment trop belle.
-Bah dis donc t'es d'humeur romantique toi ce soir. Dis-je en me moquant de lui
-Ouais tu mérites archi pas. Dit-il en me faisant un bisous sur la joue

Je laissais s'échapper un petit rire avant d'enfiler mon jean, pendant que Mathieu partis s'habiller dans la salle de bain.
Comme d'habitude, il en ressorti vêtu d'un de ses éternels survêtements et chaussé d'une bonne vieille paire de tn.

-Tu veux pas les lâcher tes joggos hein.
-Non mais vous les meufs vous savez pas à quel point c'est confortable.
-Parce que tu crois qu'on en met jamais ou quoi?
-Toi en tout cas t'en mets pas souvent hein. Dit-il en tirant une taffe sur son pétard
-C'est vrai c'est vrai...Dis-je en réfléchissant. Bref on s'en fout on y va ou pas?
-Bah oui j't'attends moi. Dit-il d'un air ironique
-Dis le mec qui a passé 15 minutes dans sa salle de bain tout ça pour ressortir habillé comme d'habitude.

Il éclata de rire et me prit la main.
J'aimais bien quand il faisait ça.
C'était rare que nous nous baladions de cette manière, mais à chaque fois que cela arrivait je trouvais ça plutôt plaisant.

Arrivés dans la voiture, j'activais le bluetooth et lançai une musique de Niro.
Mathieu démarra le moteur, et posa sa main sur ma cuisse.
Il était vraiment très affectueux avec moi ce soir.
Ce n'était pas rare, mais ce n'était pas non plus si fréquent que ça.
Alors forcément à chaque fois j'en profitais au maximum.
Peut-être qu'il avait enfin décidé de se comporter comme un adulte et qu'il allait arrêter de toujours vouloir rester fermé à moi.
En tout cas je n'étais pas mécontente de cette attitude là.
Je lui fis un bisous sur la joue pour lui montrer à quel point ça me faisait plaisir d'être avec lui, et il m'embrassa longuement avant de nous emmener jusqu'au cimetière.

•••