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{tenue de billie}

PDV PLK
10h37

-BILLIE!

Pas de réponse.

-OH RÉPONDS T'ES OÙ LÀ?

Elle répondait pas.
Ça f'sait au moins 15 minutes que j'la cherchais partout dans la villa mais y'avait aucun signe de sa présence.
J'étais parti voir si elle dormait bien ce matin et quand j'étais rentré dans la chambre le lit était vide et la couette était étalée sur le sol.
Du coup sur le moment j'me disais qu'elle s'était réveillée et qu'elle mangeait peut-être un truc sauf que y'avait pas une seule trace de son passage dans la cuisine ou nulle part dans la baraque.

-OH RÉPONDS LÀ FAIS PAS TA GAMINE PUTAIN!

Toujours pas d'réponse.
J'étais en train de serrer.
J'poussai un soupir avant tirer une taffe sur mon joint.
Elle me cassait la tête.
Fallait que j'aille m'asseoir pour réfléchir parce que j'allais vraiment péter les plombs.

Mais alors que j'partais me poser sur le canapé pour l'attendre, mes yeux remarquèrent un truc à travers la grande fenêtre du salon.
Ma gova était plus là.
Y'avait la deuxième que j'avais acheté pour Marseille histoire que Bil' puisse sortir quand j'étais pas là et qu'j'aie pas à la déposer mais ma caisse à moi avait disparu.
Oh la folle.
Sans réfléchir, j'fonçai jusqu'à la chambre où j'avais rangé les valises et traversait le couloir en piquant un sprint.
Elle aurait pas pu faire ça quand même.
J'ouvrai la porte d'une grande volée et r'gardai à l'endroit où j'avais mis ses affaires.
Mes yeux s'écarquillèrent et mon sang fit qu'un tour.
Y'avait plus rien.
Plus sa valise, ses vêtements ou son maquillage.
Elle avait tout embarqué.
Ni une ni deux, j'pris mon bigo dans la poche de mon survet et me mît à la bombarder de messages.

de: moi: ouais t srx tu fous quoi là
de: moi: la vie dmoi Billie jvais venir à Paname la laisse moi juste le temps de préparer la caisse tu vas voir
de: moi: t une malade on en a pas fini toi et moi
de: moi: tes en train dme faire serrer la
de: moi: jmoccupe de toi jfais tout pour toi et t la tu te barres? tkt pas on va s'expliquer t pas prête
de: moi: vazy j'arrive fais ta route tu vas voir

Après ça, j'me mis à la bombarder d'appels tout en tirant pleins de barres sur mon pillon.
Elle raccrochait à chaque fois.
J'étais en train de serrer.
Elle s'était tirée sans rien me dire sur un coup d'tête.
J'pouvais pas laisser passer ça.
Elle avait pas intérêt à m'échapper et à pas me donner d'explications.
Là vraiment j'étais prêt à tout niquer autour de moi.
Elle me rendait plus que dingue j'allais carrément tirer sur tout l'monde si elle continuait à faire de la merde.
J'étais tellement en train de serrer que j'savais même pas si j'voulais la rattraper pour la récupérer ou si c'était pour lui dire de plus jamais revenir.
Mais y'avait un truc qu'était sûr c'est qu'elle avait intérêt à se tenir prête parce que là elle avait prit la mauvaise décision.

16h12

de: bil': parce que tu crois que j'ai pas serré moi l'autre fois?

16h16

de: bil': désolé mathieu mais là je pouvais plus. tu sais ce que je ressens mais là j'ai besoin de temps.

16h20:

de: moi: t arrivée là? t la pire des gamines à te barrer comme ça. mais tkt j'arrive bientôt on va régler ça tu vas voir

16h22:

de: bil': oui. et c'est toi qui oses dire ça? et viens sur Paname si tu veux de toute façon tu rentres pas dans mon immeuble.

16h23:

de: moi: tu crois que jle connais pas le code de ton immeuble peut être

PDV BILLIE
16h23

Je supprimai le message du polak avant de reposer mon téléphone sur la table basse du salon.
Le cerveau en ébullition, je me laissai tomber sur le canapé et me mis à contempler le mur avec intérêt.
Je savais très bien que Mathieu connaissait le code pour rentrer et qu'il n'allait pas se gêner pour venir toquer à ma porte.
Mais je ne voulais plus le voir.
Je ne voulais plus avoir à lui parler, à l'entendre ou à avoir ne serait-ce qu'un seul contact physique avec son corps.
J'étais tellement énervée contre lui que pour l'instant les seules choses qui émanaient de moi étaient de la haine et du dégoût.
À vrai dire, je regrettais la décision que j'avais prise mais en même temps je ne pouvais plus continuer.
J'avais complètement pété les plombs et c'était entièrement sa faute.
Il m'avait poussée à bout et en plus de ça l'alcool n'avait fait qu'amplifier mon désir de liberté.
Malgré tout je ne me voilais pas la face, je me doutais bien que je ne serais pas capable de le fuir éternellement.
Tout simplement parce qu'il me retrouverait.
Et parce que je ne pourrais pas m'empêcher de retourner vers lui.
Car même après les ratures, les cris et les pleurs, je l'aimais, et je haïssais ce sentiment de tout mon cœur.

16h40
Mes mains tremblaient sans s'arrêter depuis que j'étais rentrée et j'avais du enchaîner 4 joints en l'espace d'une heure.
Je savais bien qu'il viendrait coûte que coûte et je ne pouvais pas le laisser rentrer.
Je n'en étais pas capable.
Pas aujourd'hui.
Pas ce soir.
Ni demain.
Peut-être même ni cette semaine.

Ma décision était prise: j'allais aller en ville acheter quelque trucs et j'irais ensuite au cimetière de ferraille.
Ça me permettrait d'éviter Mathieu et de prendre mon temps pour réfléchir.
Mais si je voulais être tranquille, je ne devais pas partir trop tard.
C'est à dire maintenant.
Et si le polak décidait de me chercher dans toutes la ville, et bien il n'avait qu'à se remémorer de tout ce que je lui avais dis la dernière fois.
Idiot.

17h00

de: moi: désolé. frappes à la porte si tu veux, personne ne te répondra. on se verra quand j'aurais envie de te parler.

17h06

de: mat': jvais te retrouver. crois pas que jvais abandonner  comme ça. ns deux c pas fini.

17h09

de: moi: on se reverra polak, on se reverra forcément.

•••

POLAKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant