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PDV BILLIE
13h41
Je me réveillai, totalement perdue et déboussolée.
J'étais allongée, seule, dans un grand lit noir, habillée d'un sweat inconnu au bataillon.
Il sentait le parfum du polak mais je n'étais pas sûre à cent pour cent que ce vêtement lui appartenait.
La lumière du jour était légèrement filtrée par les stores à moitié ouverts de la chambre et de la musique résonnait depuis le couloir.
Je secouai la tête et regardai autour de moi.
Un grand miroir se trouvait en face du lit, tandis qu'une gigantesque armoire grise trônait à ma droite.
Sur la table de chevet, un paquet de Malboro était posé et attendait patiemment que l'on y arrache ses deux dernières cigarettes.
Avec une lenteur démesurée, j'attrapai l'une d'elles et prenait le briquet étalé sur le sol.

Je ne savais absolument pas comment j'avais atterri ici.
Après ma défonce d'hier soir, j'étais supposée m'être endormie en robe sur le canapé du salon, et non pas dans une chambre que je n'avais pas encore visitée.
Les quatre joints que j'avais fumés m'avaient complètement anéantie et je regrettais de les avoir autant chargés vu mon état de fatigue.
À vrai dire, je ne me rappelais plus vraiment de ce que j'avais fais à partir du moment où j'avais commencé à effriter ma beuh.

Lassée par ma propre stupidité, je poussai un long soupir et allumai la cigarette qui attendait patiemment entre mes lèvres depuis deux minutes.
La chaleur était intense dans la chambre et je crevais de chaud.
Avec nonchalance, je décidais de sortir du lit et de prendre place en face du miroir.
Mes yeux étaient ornés de cernes incroyablement profondes tandis que mes joues étaient devenues rougeâtres à cause du soleil qui avait irradié sur mon visage hier.

-Putain...Chuchotai-je

Je posai mes mains mon front et me mis à tirer fortement dessus.
J'avais une sale gueule.
Je fis des cercles avec mon pouce sur mes pommettes, tentant de me réveiller par tous les moyens mais rien n'y faisait.
Mais alors que j'essayais de rehausser mes sourcils en tirant dessus, un bruit se fit entendre derrière la porte: quelqu'un venait de toquer.

-Oui? Dis-je avec une voix à moitié endormie.
-Ouais c'est moi, j'peux rentrer?

C'était la voix du polak.
Je marquai un pause avant de lui crier que j'étais d'accord.
La porte s'ouvrît lentement et je vis peu à peu sa silhouette apparaître à l'entrée de la chambre.
Il s'y engouffra et referma aussitôt derrière lui.
Lors qu'il posa un pied dans la pièce, je l'analysai et repensai directement à notre dernière dispute.
Il avait un air grave sur le visage et ses yeux cernés me signalaient qu'il avait sûrement dû fumer des joints lui aussi.
Nos regards se croisèrent tandis qu'il dit craquer ses doigts tout en s'avançant vers moi.
Sans savoir pourquoi, je me jetai dans ses bras dès qu'il effectua un seul pas.
Je l'enlaçai et le serrai incroyablement fort contre moi, enfouissant ma tête contre son torse.

-Je veux plus qu'on se dispute. Dis-je d'un ton ferme après avoir passé plusieurs minutes logée dans ses bras.

Je l'entendis souffler du nez, signe qu'il rigolait ou qu'il souriait.

-C'est bon Bil' c'est rien, on zappe. Dit-il en passant sa main dans mes cheveux.

J'esquissai un sourire et le serrait un peu plus fort contre moi.

Après plusieurs minutes sans rien se dire, collé l'un contre l'autre, Mathieu me mit une petite tape dans le dos.

-Bon maintenant sautes et enroules tes jambes. Dit-il avec un sourire en coin.

C'était une habitude qu'on avait.
Je sautais toujours dans ses bras et je devais enrouler mes jambes autour de lui.
Je gardais mes mains sur son cou et il me portait jusqu'à un endroit bien précis.

POLAKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant