POLAK

-58-

PDV BILLIE
Vendredi
12h00
Je me levais difficilement, et regardais l'heure sur mon téléphone.
Alpha allait arriver dans 1 heure.
Comme prévu, il avait pris un avion jusqu'en thaïlande, exprès pour nous rejoindre moi et Alma.
Honnêtement, j'avais hâte de le revoir.
Ces trois derniers jours avaient été difficiles pour moi et mon amie, et peut-être que sa présence nous aiderait à nous changer un peu les idées.
Enfin, je l'espérais vraiment.

-Alma debout. Dis-je en la secouant légèrement
-Mmhh...Encore deux minutes s'il te plaît...Marmonna-t-elle
-Non dépêches toi Alpha arrive bientôt et on doit se préparer.
-Pfff ok...Je me lève dans 5 minutes...

Depuis le jour où nous nous étions réveillées sans aucuns souvenirs de la veille, elle semblait terriblement vide.
Elle avait pleuré pendant deux jours d'affilée sans s'arrêter, et j'avais passé mon temps à essayer de la réconforter.
Je m'en voulais beaucoup, étant donné que j'avais l'impression que c'était de ma faute.
Mais malheureusement, je ne pouvais pas revenir en arrière.
Pour ma part, j'étais plus en colère qu'autre chose.
J'étais fatiguée que tout se termine toujours mal, et de ne pas pouvoir être tranquille ne serait-ce que quelques mois.
Ma haine était en train de prendre le dessus sur toutes mes émotions, et j'étais à deux doigts d'exploser sur place.
Mais comme d'habitude je me contenais.
Déjà, pour le bien d'Alma, et de deux pour mon bien à moi.

Je partis prendre une douche, puis enfilai un haut bandeau rouge avec un short en jean.
J'attachais mes cheveux en chignon coiffé/décoiffé et appliquai un peu de mascara, avant de laisser la salle de bain à mon amie.
Lorsqu'elle eut terminé, elle en ressorti habillée d'une jolie robe blanche, les cheveux détachés et lissés.
L'heure affichée sur mon téléphone indiquait qu'il ne nous restait plus que 10 minutes à attendre, alors je proposais à Alma de partir maintenant à la réception.
Elle acquiesça, tandis que je m'allumais une clope en chemin.

-Je suis un peu stressée quand même...Bredouilla la brune
-Pourquoi? Dis-je en crachant la fumée de ma cigarette
-Je sais pas...je trouve ça gênant qu'Alpha soit au courant...
-T'as pas à l'être tu sais très bien qu'il est pas du genre à juger.
-Oui c'est vrai...Murmura-t-elle

Nous arrivâmes dans l'entrée de l'hôtel, tandis que j'écrasai mon mégot dans un cendrier.
Je partis m'asseoir dans un des canapés destinés au nouveaux arrivants, suivie par Alma, et me mis à jeter de multiples coups d'œil à mon téléphone.
Après plusieurs longues minutes d'attente, je finis par apercevoir Alpha, une grosse valise à la main.
Je couru jusqu'à lui et lui sautais dessus, tandis qu'Alma arriva avec un grand sourire.

-ALPHAAAA! Hurlais-je
-Ma soeur! WAllah tu m'avais manqué! Dit-il en me serrant dans ses bras

Je m'agrippais à son cou et répondait à son câlin avec encore plus d'engouement.
Ça me faisait tellement de bien de le voir là.
J'avais l'impression que l'on venait d'illuminer ma journée.

Je finissais par me détacher de lui, un sourire jusqu'aux oreilles, tandis qu'Alma lui fit la bise, toute contente de le voir.
Apparement, son stress post-retrouvailles avait disparut, ce qui en soi n'était pas une mauvaise chose.

-J'suis tellement heureuse que tu sois là! M'écriais-je
-Et attends tu vas être encore plus heureuse...Dit Alpha avec les yeux pétillants

J'affichais une mine confuse, puis regardais derrière lui.
Lorsque je le vis, mon visage se décomposa, et celui de mon amie fit de même.
Mathieu était en train de monter les marches de l'hôtel, portant une grosse valise noire, tandis que Sabri le suivait de près, un sac de sport énorme sur le dos.
Il releva la tête dans ma direction, et plongea ses yeux sombres dans les miens.
Un électrochoc parcourut mon corps lorsque nos regards entrèrent en contact, m'empêchant de dire quoi que ce soit.
Je n'arrivais pas à réaliser qu'il était ici, à l'autre bout du monde, rien que pour moi.
Notre échange s'intensifiait à chacun de ses pas, tandis qu'Alma était déjà en train d'enlacer Sabri en plein milieu de l'entrée.
Pour ma part, je ne savais pas quoi faire.
J'étais partagée entre l'envie d'embrasser le polak, et celle de l'ignorer complètement.