La journée passe à la vitesse d'un escargot, je n'arrête pas de regarder ma montre. Je ne sais pas trop ce qui me tracasse, c'est une opportunité fabuleuse, un rêve qui devient réalité, mais je ne suis qu'une pièce rapportée, je n'ai pas de place officielle. Je les ai dépannés pour un concert, c'est tout. Est ce qu'ils ne vont pas vouloir reprendre leur bassiste maintenant, ce serait logique, elle joue avec eux depuis toujours. C'est injuste qu'elle soit évincée, même si c'est elle qui s'est barrée.
J'essaie de me concentrer sur mon boulot mais sans succès, quand je reçois un mail d'une certaine personne, mon cœur fait un bond. Il est capable de me virer du groupe par mail. Je l'ouvre: "Salut ça te branche de venir chez moi jouer un peu ce soir?" Je me frotte les yeux pour être bien sure de ce que je viens de lire, Colin ne m'a quasiment pas adressé la parole depuis le concert, comme s'il cherchait à me faire passer un message du style reste loin de moi. Et j'ai bien saisi le message vu la distance qu'il a mis entre nous. Je prends le temps de répondre à son mail, un brin nerveuse, si j'y vais, je resterai sage, autant lui répondre honnêtement. Je tape:" Tu joues avec moi?", après l'avoir envoyé je me rends compte du double sens, mais quelle idiote! Il me renvoie un mail:" T'as l'air surprise que je veuille jouer avec toi...". Je sais pas si il parle de musique ou de drague, je prends des pincettes en lui écrivant:" ce n'est pas dans tes habitudes, ce genre de proposition, t'u es sur de ne pas t'être planté de personne?" Il me répond du tac au tac:" Certain, alors est ce que tu viens, ou non, je n'aime pas attendre." Qu'il soit trop gentil m'aurais étonnée, il veut la jouer comme ça et bien on va voir je lui réponds:" Ok, mais sache que je risque de transformer ta soirée en enfer." Mail de Colin:" Depuis que tu es dans les parages, je vis perpétuellement en enfer." Visiblement il apprécie l'enfer que je lui fais vivre, vu qu'il en redemande, je lui envoie: "Je prends ça pour un compliment." Je l'imagine fulminer derrière son écran, ce qui m'arrache un rire moqueur, Matt en profite pour passer le bout de son nez au-dessus de la cloison.
"- Qu'est ce qui te fait rire comme ça? Il me demande.
- Colin m'invite à jouer chez lui." Je réponds.
Vu le sourire de Matt, je vois très bien quelle pensée saugrenue lui passe par la tête, je lève les yeux au ciel.
"- Et plus si affinités? Il me dit.
- On parle de Colin là, je te signale. Je lui lance.
- Ouais justement, il a plutôt du succès auprès de filles...
- Tu es en train de sous-entendre qu'il m'invite chez lui pour me mettre dans son lit? Je lui demande.
- Il te plait, non? Pourquoi tu te prends la tête Jade?"
Et si c'était vrai s'il m'avait invité dans cet optique, histoire de clore la relation bizarre entre nous, il n'a peut-être pas l'intention de jouer de la musique avec moi. De toute façon c'est trop tard j'ai dit oui, hors de question de me défiler.
Quand je regagne l'ascenseur pour rejoindre Colin, je suis d'aussi bonne humeur que si je venais de me faire piquer mon sac. Je marmonne toute seule au sujet des hommes relous, goujat et trop beaux pour être honnêtes. Je suis tellement en colère que je ne prête pas attention à l'individu qui se tient contre la cloison du fond. J'appuie sur le boutons du rez de chaussez sans lever les yeux, si Colin veut me mettre dans son lit je ne vais pas lui facilité la tâche. Je ne suis pas une fille facile, il me plait trop pour que nous passions juste une nuit ensemble, sans le revoir après. Je commence à énumérer sur mes doigts et à voix haute ses nombreux défauts.
"- Il est pénible, agaçant, pince sans rire. Il a trop conscience de son physique avantageux. Il sait pas aligner trois mots sans être pédant ou balancer une vacherie."
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Colin et Jade
RomanceJade Reynolds. Jeune fille de de 23 ans qui travaille depuis quelque mois chez CARTER CORP une énorme boite à New York en tant que publicitaire. elle vit seul avec son chat qu'elle appeler tigris. Elle a quitté sa famille pour commencer une nouvelle...