Certaines secondes sont vitales

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J'avais couru. Aussi vite que mes jambes m'avaient permises, j'avais couru. Betty dans les bras, du sang sur les vêtements. La pluie glacée était tombé sur moi, effaçant mes traces et traversant mes vêtements jusqu'à faire frissonner mes os. Mes larmes avait fusionnées avec les gouttes qui tombait du ciel, et le corps de Betty, inconscient, était contre moi. Chaque seconde qui passait, sa vie la quittait un peu plus. Chaque seconde qui passait, une partie de mon âme partait avec elle.

Mais j'avais courus. Même si mes jambes me brûlaient, même si mes yeux étaient embués par les larmes, même si je n'arrivais même plus à hurler j'avais couru. J'avais chercher désespérément l'hôpital, suppliant le noir de la nuit de me guider. J'avais sentit le sang de Betty couler lentement sur mes bras, sa respiration doucement s'éteindre.

Et enfin, j'avais vu l'hôpital. J'avais hurlé, serrant Betty contre moi comme un objet qu'on craignait de perdre. Les sanglots avaient brisés ma voix, et j'avais du me tordre la cheville au moins trois fois. Mes poumons m'avait semblé brûler, et alors que j'allais lâcher, quelques personnels de l'hôpital étaient sortis et avaient pris Betty.

J'avais senti qu'on me la prenais, qu'elle quittait mes bras. J'avais entendu ses mots "Elle ne respire plus !". J'avais senti sa peau glisser contre la mienne, encore chaude, peut être pour la dernière fois. J'avais contempler son visage, si paisible, les yeux fermés comme si elle était dans un doux rêve. Je l'avais vu disparaître, dans l'obscurité pour se diriger vers la lumière du bâtiment.

Et quand son corps avait passer la porte, mon cœur s'était réellement briser. Je m'étais mis à trembler et j'étais tombé à genoux. Seul, dans le froid, sous la pluie, une horrible douleur dans la cage thoracique, comme si on venait de m'arracher une partie de moi. Je m'étais allongé sur le bitume trempé et lentement, je m'étais recroqueviller. À ce moment là, j'ai connus la réelle souffrance. C'était bien différent de simplement avoir une rupture, se faire harceler ou se faire casser une côte. C'était une douleur irréparable, une douleur qui te tuait alors même que tu allais parfaitement bien physiquement. Une douleur qui dévorait toutes tes émotions joyeuses et faisait défiler les souvenirs dans son cerveau jusqu'à ce qu'il supplie d'arrêter, jusqu'à que tu ne puisses même plus sourire.

Seul avec la lune, j'étais resté là, allongé, immobile, comme un robot qui venait de griller. D'après ceux qui m'avaient trouvés, mon regard était vide. Je fixais l'hôpital, dans une sorte de transe, les larmes coulant dans un silence de mort. Je ressemblais presque à un cadavre, vu la douleur qui étirait mon visage.

Maintenant, j'étais dans le repaire des serpents. Le Whyte Wyrm. Mais sans Betty, il était étrangement vide. Étrangement triste et morose. Toni et les autres avaient été alertés par téléphone que leur chef s'était fait tiré dessus, et c'est là qu'il était arrivé. Et qu'il m'avait trouvé. J'avais essayer de leur expliquer, mais aucun son ne voulait plus sortir de ma bouche. J'avais réussi à décrire cette femme, voilà tout.

Cette femme aux cheveux blonds et au regard de vipère qui avait tiré sans aucune hésitation. Ils avaient dit que c'était sûrement une certaine "Penny. Penny Peabody." Je me fichais très certainement de qui elle était, mais je voulais sa mort. Comme elle avait essayé de tuer Betty. Je voulais lui tirer dessus et la voir souffrir. Contemplé la peur dans ses yeux, et lui faire regretter le moment où elle avait presser la détente. Jamais une telle haine ne m'avait animé, mais la seule pensée que la femme de ma vie était peut être morte me provoquait des sensations inédites et horriblement désagréables et douloureuses.

Ils avaient dit qu'elle ne respirait plus. Et je l'avais senti. Quand je n'étais plus qu'à quelques pas de l'hôpital, j'avais senti sa poitrine arrêter de se soulever. J'avais arrêter de sentir son souffle sur mon torse, et la légère pression qu'elle donnait en serrant ma main. À ce moment là, je l'avais probablement perdu.

- Jughead... Ça va...? Elle vas s'en sortir, j'en suis sûre... Tenta Toni pour me rassurer.

Sans même relever les yeux, j'avais ravalé ma salive et j'avais dis d'une voix morne.

- Elle ne respirait plus. J'ai senti sa respiration s'arrêter, et quand les médecins me l'ont pris, ils l'ont dit aussi.

Le visage de Toni se crispa et elle prit une chaise pour se mettre en face de moi. Doucement, elle releva mon visage et plongea son regard dans le mien puis continua.

- Elle vas s'en sortir Jones. Je te le promets. Même si quelqu'un ne respire plus, on peut le réanimer, de nos jours ! Tu le sais bien. C'est ça les progrès de la médecine.

Je relevai lentement la tête et plongea mon regard embué de larmes dans le sien. Il semblait me rassurer, et elle avait l'air déterminé. Mais je sentais une pointe de peur dans sa voix. Même elle, avait un doute.

- Toni... Si Betty meurs... Je meurs aussi. Je ne peux pas vivre sans elle, et je l'ai réaliser quand j'ai vu cette balle traverser son thorax. Je sais que ça doit te sembler débile mais... C'est elle que j'ai attendu pendant toutes ses années. Je l'aime plus que je ne pourrais jamais aimé quelqu'un et sans elle... Une partie de mon âme n'existe plus... Je souffres tellement que... Que j'aimerais être déjà mort, pour ne pas ressentir ça... C'est comme si... Comme si mon corps se déchirait de l'intérieur, lentement... Comme si mon cerveau se torturait lui même. Si elle ne survit pas... Je ne survivrait pas non plus...

À mes paroles, Toni se mit à pleurer et me prit dans ses bras, me serrant aussi fort qu'elle le pouvait. Je pouvais maintenant ressentir toute sa douleur, toute sa souffrance. Toute sa peur.

- Moi aussi Jughead... Si elle part... Une partie de moi part avec elle... Jamais quelqu'un n'as été aussi proche de moi auparavant et... Et c'est ma meilleure amie. Mais toi, tu l'aimes plus que tout. Je le vois dans ton regard, et je l'ai su dès la première fois que Betty m'as parlé de toi. Vous êtes des âmes sœurs. Si son âme part, tu part aussi. L'inverse marche aussi. Vous êtes fait l'un pour l'autre et le destin en as décidé ainsi. Je n'avais jamais vu ma meilleure amie amoureuse. Mais dès que vos yeux se sont croisés, j'en étais déjà sûre. Même si tu essayais, tu ne réussirait jamais à la remplacer. Et si jamais tu abandonnes Betty, elle ne pourrait jamais te remplacer non plus. Si elle avait des pantins comme ça, c'était pour combler ce manque dans son cœur. Ce manque, c'était toi. Vous étiez si proche et si loin en même temps... Mais je te jures Jughead, que je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour que Betty survive. Pour que vous puissiez enfin être heureux, enfin vivre l'idylle que vous avez tout les deux tant attendu. Écoute ton cœur Jones... Est-ce que tu la sens. Est-ce que tu as l'impression d'encore entendre son cœur battre, son doux souffle frôler son cou. Est-ce que tu as l'impression que la deuxième partie de ton âme est partie ?

Aux mots de Toni, je fermai les yeux lentement et me concentra... Il fallait que j'essaye de fouiller au plus profond de moi. Que j'essaye d'avoir une vision, un instinct ou peut importe. Il fallait que je sache si elle était toujours là, dans ce monde, toujours vivante. Si son cœur était reparti, si elle se battait pour survivre, pour moi. Je me concentrai uniquement sur cette prouesse. Sur le plus profond de mon cœur, de mon âme.

- Alors, tu la sens ? Elle est là ? Que dis ton cœur...

Et enfin, je vis quelque chose. Un frisson parcouru ma colonne vertébrale, et j'ouvris violemment les yeux, en sueur.

- Toni...

- Quoi ?

- Je ne la sens pas.

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L'identité de l'agresseuse de Betty est révélé, et Jughead tente désespérément de survivre...

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Love u ❤

La Reine des Serpents (Bughead)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant