Le feu guérira les cœurs

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Noah lâcha un petit rire et haussa les épaules.

- Pema Jones. C'est vrai, j'en avais presque oublier ton nom de famille.

- Oublier ? Tu as pu m'oublier ? Je suis vachement vexé. Je pensais que j'étais inoubliable.

Suite à sa réflexion, les deux rigolèrent plus fort et pour la première fois depuis le début de leur discussion, ils se regardèrent.

- La prison peut faire oublier de nombreuses choses, Pema. Je te signale que tu étais partie depuis six ans.

- Six ans oui, mais tu sais bien que j'y était obligée. Et tu as été en prison pendant septs ans.

Noah se tourna à nouveau et vixa le ciel, pensif. Un sourire s'était dessiné sur son visage et il semblait pour la première fois depuis un bon moment réellement heureux.

- C'est vrai. Tu es la seule qui est venue me voir chaque fois que tu le pouvais. Tu n'étais là que la première année avant d'être obligée de t'exiler, mais tu venais me voir chaque jour, à la même heure.

- Tu te souviens, hein? Quand le soleil commençait à briller à travers les barreaux.

- Tu avais même dit à l'époque que c'était tiré d'un poème d'Arthur Rimbaud que tu avais lu juste avant que je me fasse emporté par les policiers. Oui, je m'en souviens.

Noah se rapprocha un peu de Pema et leurs épaules se collèrent, partageant leur chaleur humaine, étrangement réconfortante.

- Tu sais, en vérité, ce n'était pas vraiment tiré d'un poème d'Arthur Rimbaud. C'était moi qui t'avais écrit un poème. J'essayais d'imaginer ce que tu endurais, mais au final, je ne crois même pas avoir réussi.

- Tu sais, je ne t'ai pas demandé d'imaginer ce que ça pouvais être. C'est pas ça ce dont j'avais besoin. J'avais juste besoin d'une certaine compagnie. J'avais besoin d'avoir quelqu'un de confiance avec qui parler et relâcher mes émotions, chaque jour. Et tu étais la meilleure personne pour ça.

Pema baissa la tête et lâcha un petit rire gêné avant de poser sa tête sur l'épaule de Noah, calmement.

- C'est fou quand même, ce dont on pouvait être inconscient dans notre adolescence. J'étais une des plus grandes serpents et tu étais le chef des Ghoulies, et pourtant on était quand même si proche.

- Il faut croire que parfois, les opposés s'attirent, pas vrai ? Et je préfère ça que de ne jamais t'avoir connu. Tu es l'une des meilleures personnes que j'ai pu rencontrer.

Pema se colla encore un peu plus contre Noah et après avoir lâché un soupir amusé et regarda ce dernier tristemement et aborda un sujet plutôt glissant.

- Je sais que je n'étais pas vraiment la personne que tu attendais chaque jour quand le soleil commençait à briller à travers les barreaux. C'était elle que tu attendais pas vrai? Je n'étais qu'un substitut pour calmer la douleur, pour oublier que non, elle ne viendrait pas. Je sais à quel point tu l'as aimé, Noah. Et je respecte totalement ça.

Le regard de ce dernier se figea et il baissa les yeux, les larmes montant dans ses iris.

- Oh non... Noah... Ne pleure pas je t'en prie. Mais j'ai besoin de te dire quelque chose. Je sais que ça va être une des choses les plus durs à entendre, mais je pense qu'as présent, tu es prêt.

Pema prit une immense respiration et posa sa main sur celle de Noah, comme pour le réconforter maladroitement.

- Elle ne reviendras pas. Ce soir, quand tu es partit en voiture avec les policiers, elle as eu peur de toi. Elle ne te considère comme rien d'autre qu'un horrible meutrier chef de gang. Et je me doute d'as quel point ça doit être dur à encaisser mais... Mais son amour n'était peut être pas aussi fort que le tien...? Elle avait sept ans pour venir te voir, et pas une seule fois elle n'as montré le bout de son nez. Elle n'as même pas laissé une lettre. Rien. Elle as juste disparu...

La Reine des Serpents (Bughead)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant