Retrouvailles

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J'hochai la tête, étant sur que mon père le connaissait. Après tout, quand j'étais parti visiter Noah en prison, il m'avait parlé de mon père, et ils semblaient plutôt proches. Alors si mon père n'avait plus de souvenirs de ce dernier, cela aurait été plutôt suspect. Mais heureusement, il en avait.

- Noah Carri oui. Il as dit te connaître.

- Me connaître ?

Mon père se releva en rigolant et prit une bière dans le frigidaire avant de continuer.

- Me connaître, c'est un euphémisme ! On était tellement proche. Il était un génial chef des Ghoulies, malgré sa capacité à faire ce qui l'importait. Sa relation avec sa petite amie de l'époque était aussi tellement romantique ! Dommage qu'ils aient été séparés l'un de l'autre par la prison. Ceci dit, leur relation n'allait forcément s'effondrer à un moment. Un chef de gang avec une lycéenne normale qui sortait des beaux quartiers ? Malheureusement, on ne vit pas dans un film. Et mes craintes se sont confirmés quand elle l'as totalement abandonné. Quelle lâche !

Pour une fois, j'étais plutôt d'accord avec mon père. Cette "Maëlle" avait été tout sauf courageuse en abandonnant ce pauvre Noah en prison, sans même essayer d'avoir des explications de sa part. Peut importe, je n'avais pas besoin de juger des gens que je ne verrais jamais et dont l'existence ne se résumait qu'à des histoires qu'on m'avait raconter. Je me relevai également et mit mon manteau, regardant mon père. Ce dernier eut l'air triste et fronça les sourcils.

- Jug' ? Tu vas où ? On vient juste de se retrouver, tu vas pas t'en aller quand même.

- M'en aller ? Non. J'ai une surprise pour toi, mais c'est au Whyte Wyrm. Tu viens ?

Je pris sa veste des serpents, qui stagnait sur le porte manteau depuis bientôt un ou deux mois, et lui tendis. Il était temps qu'il rencontre Noah, ou du moins qu'il le revoit, après toutes ses années. Il haussa les épaules et prit le cuir entre ses mains en un geste amusé, avant de la glisser sur ses épaules, un étrange sourire au visage.

- Je ressens encore les frissons quand je portes cette veste. Promets-moi que si un jour j'essaye de la jeter, empêche moi mon fils. Elle est trop précieuse.

Ce même sourire se dessina sur mon visage et je jetai un coup d'oeil au dos de ma veste, à mon dos. Le serpent trônait toujours là, majestueusement, et montrait les canines. Papa avait raison. Elle était bien trop précieuse, gorgée de souvenirs.

- Je te le promets papa. Allez, tu viens ?

Il hocha la tête et prit une bière dans sa main. Je lui lançai un regard interrogateur et il eut un haussement d'épaule en un rire.

- Faut bien s'hydrater, non?

Je répondis en levant les yeux au ciel, lâchant aussi un rire.

- Si tu le dis. Allez, viens.

Montant dans la voiture de mon père, j'attachai ma ceinture et le poste de radio se mit à grésiller. Je n'avais en vérité rien organiser, mais j'étais presque sur que Noah y était toujours, vu qu'il n'avait pas beaucoup d'endroits où loger ou aller. Et faire que les deux se retrouve, j'étais persuadé qu'ils allaient apprécier. Ou du moins, je l'espérais très fort. Plus la route passait sous les roues et plus les arbres à travers ma fenêtre disparaissaient, plus je devenais excité. Peut être Noah allait retrouver le sourire grâce à cela ? J'avais peut être et sûrement trop d'attentes, mais peu importe. Et soudain, quand mon père arriva au Whyte Wyrm, je lui dis de s'arrêter. Il me dévisagea mais finit par descendre de la voiture en haussant les épaules. Réajustant ma veste et prenant une grande respiration, FP commençait à légèrement s'impatienter, alors, je rigolai et fis un mouvement de tête, histoire qu'il me suive. Fronçant les sourcils, signe qu'il était confus, il me suiva néanmoins assez facilement. Alors, j'ouvris lentement la porte du Whyte Warm, et appercu Noah qui buvait une bière au bar en rigolant avec une étrange femme. Elle avait de longs cheveux noirs, des yeux bleus comme les miens, et des lunettes sur son crâne, ainsi que, le plus étonnant, une veste des serpents ! Pourtant, je ne la connaissais pas, si ?

Mais peu importe. Je sentis mon père me pousser gentillement et rentrer à l'intérieur du bar pour trouver sa "surprise". Il était évident qu'il pensait que sa surprise était matérielle, comme une banderole, ou une chemise. Voilà donc pourquoi son visage se décomposa quand il vit le beau jeune homme assis au bar, qu'il n'avait pas vu depuis si longtemps. Les larmes montèrent et je sentis sa voix trembler quand il prononça le nom de Noah, et que ce dernier se retourna, son visage s'étant aussi décomposer.

- FP... J'y crois pas ! T'es encore vivant vieux gangster ?! Viens là !

Et tout les deux foncèrent l'un vers l'autre, se prenant dans les bras plus forts qu'aucun câlin que je n'avais eu l'occasion de voir. Noah ressemblait à l'apprenti de FP, qui lui était devenu si fier de celui qu'il avait formé. Voyant autant de joie en un espace si réduit, je ne pus m'empêcher de m'arracher un sourire, content de ma surprise. C'était conforme à mes attentes, et sans que je ne le saches, ça allait bientôt devenir encore meilleur que mes attentes. En effet, FP se retira du câlin un grand sourire aux lèvres et décala son regard vers la femme qui se tenait non loin. Son regard se gorga encore plus de larmes, et il ouvrit ses bras pour venir l'enlacer. Mais ce câlin avait quelque chose de plus étrange, car il y avait une certaine tension entre les deux.

- Pema... Tu m'as tellement manqué.

Elle le serra aussi fort, et finit par lui faire un bisou sur la joue, ce qui me fit tilter. Mais qui était-elle...? Elle se recula au bout de quelques secondes et ravala ses larmes en un reniflement avant de dire, d'une voix émotive.

- Toi aussi tu m'as tellement manqué.... Papa.

Au mot "Papa", mon corps entier se crispa, et une boule indescriptible contracta mon estomac. Papa...? Elle l'avait appelé Papa et... et me ressemblait étrangement. Non, c'était impossible... pas vrai ? Mais non, la seule solution, c'était que cette Pema soit... ma grande soeur ?! Cette information me fis l'effet d'un poignard, et sans une once d'hésitation, je sortis. Ça suffit. C'était trop d'informations d'un coup. Il valait mieux que je rentres à la maison, et que je me poses devant Netflix pour digérer. De plus, mon père allait sûrement faire la fête jusqu'à tard, et il me fallait aller à Pop's à 19h.  Pour l'instant, il n'était que 17h30, j'avais donc le temps.

Parcourant les rues froides de l'hiver, éclairées encore une fois par la faible lumière des lampadaires, je m'emmitouflais dans ma légère veste en cuir. Le froid traversait le tissu pour venir me mordre, et je fus pris de légers tremblements, tandis que le claquement de mes chaussures résonnaient sur le béton mouillé. La nuit étant tombé, les ténèbres invisibles du noir cachèrent ceux que j'aurais du voir bien avant. Et ceux que j'aurais préféré voir.

Je ne ressentis rien. J'entendis juste le béton claquer derrière moi, et avant même que je n'ai pu me retourner, quelque chose se planta dans mon cou. Je sentis mes jambes se dérober, et ma vue devint flou. Et enfin, quand je sentis la froideur de l'asphalte sur mon corps, tout s'éteignis.

Noir.

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Voilà un nouveau chapitre que j'ai trainé à écrire car j'avais 0 inspi. Bref, vu que mon collège est fermé pendant 15 jours à cause du coronavirus, comme tout les autres établissements de l'Oise et qu'on est bientôt en niveau 3 (magasins fermés, tout fermés et la ville en quarainte) et que du coup je me fais chier comme un rat mort et que mes amis me manquent, je vais pouvoir écrire.

Qu'est-il arrivé à la fin du chapitre...? Suspens. Des théories (en commentaire) ?

Avis en commentaire

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La Reine des Serpents (Bughead)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant