Le passé doit rester dans le passé

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Quelques minutes plus tard, les gardes revinrent emmener à nouveau Noah dans sa cellule, et il me fit un "tchao" de ses doigts sur son front, un grand sourire. Il était étrangement sympa, comme si il était coincé en ado, et que la prison était comme un lycée pour lui. De mon point de vue, ça paraissait horrible mais quand on le voyait, la prison n'était qu'un espèce de camp de vacances violent.

Je partis donc du bâtiment le cœur léger. Ce n'était ni un ennemi, ni une personne qui leur voulait du mal. Il paraissait même être un ami plutôt agréable et drôle. En bref, ma matinée se serait parfaitement passé si je n'avais pas croisé quelqu'un sur le chemin du retour.

Au détour d'une rue, alors que le froid de l'hiver commençait à me mordre les bras, une silhouette se dessina dans la ruelle. Le soleil brillait au zénith, mais pourtant, j'avais du mal à appercevoir qui me fixait ainsi. Mais très vite, j'eus ma réponse quand elle sortit volontairement de l'ombre, le poing serré.

- Betts ?

Sans même ouvrir la bouche, elle s'approcha de moi avec ses talons claquant au sol, la fureur dans son regard et leva sa main en l'air.

- Jughead Jones, tu es le plus gros con de cette planète.

Et d'un coup d'un seul, me décolla une énorme claque qui résonna dans toute la rue. Quand à moi, j'étais sous le choc. Ma joue me brûlait quasiment et je ressentais encore les picotements, et la trace de la main. C'était la dernière chose que j'avais imaginé, et le pire, c'est que je ne savais même pas pourquoi elle venait de faire ça.

Je mis quelques longues secondes à réaliser tout ce qui venait de se passer, et je finis par relever la tête, dévisageant Betty du regard, comme si c'était une trahison impardonnable.
Elle continuait quant à elle à me fixer du regard, toujours autant énervé. Je me caressai la joue et m'offusquai.

- Mais pourquoi t'as fais ça ?! J'ai fais quoi ENCORE ?

- Encore ? Jughead Jones, quand on fait un contract, ce n'est pas pour que tu ailles fouiller ton vieux nez dans ce qui ne te concerne pas ! Le passé doit rester dans le passé, pourquoi tu veux toujours savoir tout sur tout le monde ?! C'est quoi ton problème à jouer les Sherlock Holmes constamment ? Noah est un criminel qui as été mis en prison, certes, mais maintenant il faut bien comprendre que notre boulot, c'est de le faire sortir peut importe si il est contre ou avec nous ! C'est le pacte pour la trève, et nous devons dans tout les cas de le respecter. Mourir, c'est aussi être un serpent.

- Mais Betty... Je n'allais pas le faire sortir de prison pour qu'il nous étripe tous sérieusement ! Tu ne penses jamais à la santé de tes serpents ou quoi ?

Je regrettai immédiatement les mots que je venais de prononcer, quand je vis le visage de Betts se durcir, ses dents grincer, et ses sourcils se froncer. Elle me prit par le col et me souleva, disant d'une voix sèche et aggresive ses mots qui me firent sentir comme un enfant qui se fait crier dessus par sa mère.

- Je t'interdis formellement de dire ce genre de choses. Les serpents sont tout pour moi, et je pense à eux avant tout. Mais tu as faillis briser la trêve. Si je n'avais pas arrangé la situation, des Ghoulies aurait même pu tuer des serpents. Entre nous deux, crois-moi, c'est toi qui les mets plus en danger.

- Quoi...? Mais comment c'est possible...? J'y suis aller seul, et sans prévenir personne... Je ne comprends pas...

Betty me relâcha soudain, lâchant un rire forcé et agressif. Elle sembla se détendre, mais la colère avait fait place à une sorte de déception. Elle secoua la tête de droite à gauche et soupira.

- Tu es encore plus bête que ce que j'aurais pu penser. Les Ghoulies sont partout, Penny as des yeux dans les quatres coins de la ville. Parfois, j'ai même l'impression que tu ne mérites pas d'être un serpent. Et encore moins d'en être le roi.

Ces mots semblèrent me mettre un énorme coup de pied dans le ventre, et pendant que la belle blonde partie, je restai là, bloquée par les phrases qu'elle venait de dire, qui tournait en boucle dans ma tête.

Pour une fois, tout était de ma faute. J'avais cru bien faire, mais j'avais tout fait foiré. Quelle idée stupide que j'avais eus ! Mais je ne pouvais pas laisser un meurtrier dans la nature quand même... Si ? C'était pourtant ce que Betty semblait vouloir me faire comprendre. J'avais échoué, et mis en péril l'équilibre qu'elle avait maladroitement essayer d'instaurer. Être un serpent, c'était également faire des sacrifices. Et là, j'avais été trop faible pour réaliser ce que je devais réellement faire. Peut-être avait-elle raison ? Peut-être aurais-je dû rester le garçon du fond de la classe au lieu de devenir le roi des serpents ?

Je n'en avais pas le cran, c'était sur. Je n'avais pas le cran de diriger un gang dangereux, et de gérer la guerre entre ses deux, et la paix avec la justice. J'avais été trop dur avec Betty. Elle devait gérer ses problèmes personnels, l'école, son gang, et tout ce que ça engendrait. Elle s'était même pris une balle, devant mes yeux, mais continuait à vivre sa vie comme si de rien était. C'était la femme parfaite, que je ne méritais évidemment pas.

Il était donc impératif que j'aille m'excuser, et que je lui demandes à l'avenir, avant de faire ce genre de conneries. L'aider et la supporter était sûrement les seules choses à ma portée. Je n'étais pas du tout bien placé pour être le roi des serpents, et je ferais sûrement mieux de donner mon titre, où de le mériter.

Mais bon, se torturer l'esprit maintenant était inutile. Il fallait simplement que je me rendes au Whyte Wyrm, et que je prouve que j'avais tort. Même si je déteste faire ça, c'était nécessaire. Me retrouver l'ennemi de Betty, et en proie à tout mes ennemis, était la dernière chose dont j'avais envie.

Je marchai alors une bonne vingtaine de minute, la tête basse. Je me sentais si mal et si coupable, mon cœur était lourd. Et si Betty ne me pardonnait pas ? Non, autant ne pas penser à cela.

Arrivé devant notre QG, je poussai lentement la porte, et une musique de fond résonnait dans les enceintes. Certains serpents jouaient au billard et me saluèrent, d'autres s'amusait à lancer des couteaux dans les poteaux. Quand à Toni, elle était au bar, servant des shots, mais elle semblait être inquiète.

Posant mon bonnet sur le comptoir, je m'asseyai lourdement sur le tabouret et soupirai. Toni comprit immédiatement, sans même qu'un mot n'eus besoin de franchir mes lèvres.

- Tu l'as vraiment mise en colère, Jughead. Mais vu ta tête, tu dois lourdement regretter. Elle est rentrée en claquant du talon, et s'est enfermée dans la pièce là-bas. Elle n'y vas qu'en cas d'extrême nécessité. Mais une odeur étrange en sort, fais gaffe...

Je remis mon bonnet, et descendit du tabouret, mais alors que je commençai à avancer, la voix de la jeune femme se fit entendre à nouveau.

- Bonne chance, Jug'. Sois un gentleman, et excuse-toi platement.

J'ocha la tête et je me dirigeai vers la petite pièce. Et très vite, je compris de quelle odeur Toni parlait. Alors que la porte n'était même pas encore ouverte, la pièce empestait. Ça sentait comme chez les Ghoulies... La drogue.

Reconnaissant l'odeur, j'ouvris avec précipitation la porte et malheureusement, le spectacle que je vis fus bien celui que j'avais imaginé. Betty était allongée sur le canapé, les vêtements débraillés, les cheveux en bataille, le maquillage qui avait coulé, une musique assez forte sur l'enceinte. Et la pire chose...

Elle était entourée de drogue.

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Betty et Jughead ont eu une sévère dispute, qui aura des conséquences...

Pensez-vous que Betty pardonnera à Jughead ?

Love u ❤

La Reine des Serpents (Bughead)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant