Chapitre 62

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Holly

L'écran de mon téléphone affiche vingt heure trente lorsque je remonte dans ma chambre après le dîner, je n'ai pas eu de nouvelles de Kerian du reste de la journée bien que mon père m'ait assuré qu'il soit bien rentré chez lui après leur petite entrevue.
J'embrasse la joue de mon frère, entrant dans sa chambre avant de ne pousser la porte de la mienne, je crois avoir une attaque en découvrant Kerian, assis sur mon lit occupé à jouer avec un de mes vieux ours en peluche.

- Kerian ! Tu m'as fichu la frousse !

Il glousse.

- J'ai cru que ton foutu dîner ne se finirait jamais !

- Comment est-ce que tu es entré ?

Il brandit devant moi une paire de clés avant de les plonger dans sa poche de veste en cuir.

- Pourquoi est-ce que tu ne m'as pas appelé après avoir discuté avec mon père ? Je me suis inquiétée, Kerian.

- Vraiment ?

Il bondit du lit pour venir se poster juste en face de moi. Je dois, comme toujours, lever la tête pour pouvoir observer son joli visage.

- Oui.

- Je t'ai dis que je te retrouverai chez toi ce soir. Et... on est ce soir !

Son air suffisant à autant le don de me mettre en rogne que de me faire fondre.
Le grand blond me zieute ensuite de haut en bas, mordillant sa lèvre en observent son simple teeshirt faisant office de pyjama. Il faut dire qu'il doit bien m'arriver presque aux genoux !

- Dis-moi, qu'est-ce que tu portes sous mon teeshirt ?

Je glousse. C'est pas vrai, il vient à peine d'arriver et il a déjà envie de me sauter dessus ! Je me prends cependant à son jeu, mordillant à mon tour ma lèvre inférieur. Ses joues rougissent à vu d'œil.

- Rien du tout.

Je le contourne, faisant mine de ne pas percevoir la lueur d'envie embrasant son regard puis gagne mon bureau, ou je m'attelle à ranger quelques papiers jetés négligemment dessus.
Penchée sur mon bureau, je peux entendre sa respiration saccadée, puis quelques secondes plus tard, la serrure de la porte se fermer. Et là, j'ai bien du mal à rester stoïque.

- Vraiment ?

Sa voix est mielleuse à souhait tandis qu'il fait de grands pas pour me rejoindre, se poste derrière moi puis agrippe mes hanches frêles de ses deux mains.

- Vraiment.

J'ai bien du mal à canaliser ma respiration tandis que ses longs doigts passent sous le teeshirt pour se glisser dans mon entre jambe.

- Qu'est-ce que tu fais, Holly ?

- Tu vois bien, je range mon bureau. Un problème ?

Il laisse échapper un grognement tandis que je ne peux faire autrement que me mordiller la lèvre en sentant ses doigts entrer en contact avec ma fleure.

- Si t'as envie que je te prenne sur le bureau, t'as cas demander, Jensen.

- Je...

Il ne me laisse pas le temps de répondre que ses mains agrippent mes hanches pour me faire me retourner, me retrouvant alors collée à lui. Son teint est cramoisi, sûrement comme le mien, et ses pupilles dilatées au possible.

- Dis-le, Holly, murmure-t-il avant de passer délicatement le bout de sa langue le long de mon cou.

- J'ai envie que tu me fasses l'amour sur le bureau, Kerian.

Je me surprend moi-même. Kerian ouvre grand ses yeux, il ne s'attendait certainement pas à cet aveux. Et ça me fait rire intérieurement, voir cette lueur de surprise dans ses yeux me rappelle ce que j'étais quelques mois plus tôt : à ses pieds. Il suffisait d'une simple caresse pour que mon corps tout entier soit à lui, désormais, nous sommes sur le même pied d'égalité, et je sais pertinemment qu'il ne me faudrait pas plus d'une minute pour qu'il soit si faible face à moi que je ne l'étais au début de l'année. Cette simple idée, aussi stupide soit elle, parvient à me faire croire que je suis bel et bien forte.
Le beau blond agrippe le bas du teeshirt pour me le retirer en moins de deux, me retrouvant nue face à lui. Il passe délicatement sa langue sur sa lèvre inférieur avant de retirer négligemment sa veste en cuir ainsi que son teeshirt. Les longs doigts s'emparent ensuite de l'arrière de mes cuisses pour me porter et me faire asseoir sur le bureau. La fraîcheur du bois blanc en contact avec la chaleur de ma chaire crée un contraste parfait, et tandis que sa main passe à nouveau dans mon entrejambe, je laisse mes mains se balader sur la bosse sous son jean. Il laisse échapper un petit bruit de satisfaction avant de prendre entre ses dents ma lèvre inférieur. Son corps est brûlant, je peux voir les muscles de ses bras et de ses épaules se contracter à mesure qu'il effectue des va et viens dans mon entre jambe, je peux apercevoir sa mâchoire se contracter un peu plus à chaque fois que je resserre mon étreinte sur son membre, ses sublimes yeux verdâtres sont révulsés et je peux même distinguer son cœur frappant lourdement sur sa cage thoracique.

- Putain, j'ai envie de toi, Holly.

Là-dessus, il retire son jean ainsi que son caleçon avant d'enfin me pénétrer. Je dois me retenir pour ne pas pousser un gémissement et faire rappliquer toute ma famille !
Rapidement, je me vois obligé de déposer ma main devant ma bouche tant Kerian accélère. Ce n'est en rien désagréable, au contraire. Mais je n'ai jamais réellement exploré cette facette de lui, peut-être qu'il me ménageait jusqu'à présent !
Mais j'ai à peine le temps de déposer ma main devant ma bouche que ce dernier s'en empare, les plaçant derrière mon dos.

- Non.

- Je vais...

- Crier ? Retiens-toi alors !

Sa mine amusée m'excite autant qu'elle m'énerve. Il est tout bonnement cinglé ! Et si ma mère le surprenait ici ? Et si... toutes mes questions et mes craintes semblent soudainement s'évaporer tandis que ce dernier conclut l'affaire. Conclut l'affaire ? Sérieux ? Je me marre intérieurement. Cette référence est un poil répugnante !
Alors qu'il retire son préservatif, le jette négligemment dans la poubelle et se laisse tomber, toujours nu, sur ma chaise de bureau, j'enfile à nouveau son teeshirt. Mes jambes sont tremblantes et je n'ai toujours pas repris mon souffle.

- T'es pas obligée de te rhabiller, tu sais ?

Son regard lubrique me fait mourir de rire.

- Espèce de pervers !

Il se marre à son tour.

- Moi ce que j'en dis, c'est que cacher un corps comme le tien devrait être interdit. Enfin... seulement avec moi. Ouais. C'est ça, seulement avec moi.

Son soupçon de jalousie me fait fondre. Il peut parfois être adorable ! Seulement quand il le veut, bien évidement !
Je bondis alors du bureau une fois avoir repris mes esprits pour m'asseoir finalement sur les genoux d'un Kerian enfin décidé à remettre son caleçon ainsi que son jean.

- Je t'aime, Kerian.

Il dépose délicatement ses lèvres contre les miennes tout en passant ses longs doigts sur mes joues toujours rosâtre.

- Je t'aime, Holly.

- Tu... il faut que tu me parles maintenant. J'ai besoin de savoir.

Je comprends à son bruyant soupire que je viens tout juste de briser cet instant magique. Mais il le faut, ce n'était peut-être pas le bon moment, mais si j'écoutais Kerian, ça ne le serait jamais. J'ai besoin de le savoir, j'en ai besoin pour enfin passer à autre chose, pour me dire que pardonner un énième faux pas à Kerian n'était pas une erreur. Je dois savoir toute la vérité, connaître l'intégralité de l'histoire. Et je vois bien à son regard empli de détresse que cette révélation ne va pas me plaire. Pas du tout.

Soulmate - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant