Soulmate - Tome 2

Chapitre 4

Kerian

Dites-moi que c'est une blague, dites-moi que ce n'est qu'une putain de caméra cachée, que je vais me réveiller bien tranquillement dans mon lit. Mais non, tout semble vrai.

- Merde alors, vous étiez plus drôles quand j'étais morte !

Personne ne bouge d'un pas. Surement effrayés par la tournure des événements. Comment est-ce possible ? Comment a-t-elle pu survivre ? Ou était-elle durant toutes ces années ? Pourquoi nous avoir laissé croire qu'elle était morte ? Là-dessus, j'ai ma réponse. Luna n'est qu'une petite garce hypocrite et menteuse. Cela ne m'étonnerai pas qu'elle l'ai fait dans le seul et unique but de faire grimper sa cote de popularité ou bien de me faire culpabiliser. Peut-être les deux !

- Qu'est-ce que... qu'est-ce que tu fais là ? Tu es sensée être... morte.

La remarque de Jil la fait pouffer de rire tandis que tout semble s'écrouler autour de moi.

- Voyons chérie, les stars ne meurent jamais !

- Sauf que les stars ne se font pas renverser par une voiture, Luna.

Mon ton est sec. J'ai une folle envie de lui en mettre une, et une irrépressible envie de lui faire regretter toutes ces années de malheur, de culpabilité, de honte tandis que cette pétasse s'occupait à je ne sais quoi se saisit de moi.

- C'est aussi agréable de te revoir mon chou !

- Ne fais pas ça, Luna.

Je m'avance d'un pas, elle fait de même avant de passer sa main répugnante dans ma chevelure blonde. Je la repousse d'un rapide revers de main tandis qu'elle rit à nouveau.

- Ne fais pas quoi, Kerian ?

- Ne fais pas comme si j'avais compté pour toi, comme si tu m'avais réellement aimé. Tu n'es qu'une salope, qu'une petite garce suffisante. Ne pense pas que ton retour ici après ces années changera nos états d'esprits.

- Oh mon beau, je t'aimais autant qu'on peut aimer un adorable animal de compagnie ! Heureuse quand il remue la queue et fait des léchouilles, moins quand il commence à se rebeller.

Et là, ma main part. Brisant l'assourdissant silence régnant dans la rue. Je crois n'avoir jamais infligé une pareille gifle. Comme si je ne contrôlais plus ma main, que celle-ci était allée puiser sa force dans toute la haine m'enveloppant depuis ces derniers jours. Je n'ai jamais frappé une femme pour la simple et bonne raison que j'ai toujours respecté les valeurs de ces dernières. Il m'était impossible d'être si violent envers elles, mais là, c'était bien plus fort que moi. Il m'était tout bonnement impossible de laisser passer cette remarque. Encore moins aujourd'hui.
Deux mains me tirent violemment vers l'arrière et je tombe alors nez à nez avec Jil et Sandy. Je ne comprends pas vraiment leur soudain attachement envers moi. Mais qu'importe, ce n'est pas réellement le bon moment pour réfléchir à cette présence féminine semblant me protéger depuis la veille.

- C'est que je l'ai rendu dangereux ! Plaisante-t-elle.

Peter la rejoint tout en pouffant de rire avant de la prendre dans ses bras. Je regrette de ne pas avoir tué cette pétasse deux ans en arrière.

- Comment tu as fait pour survivre ? S'esclaffe ce connard.

- Je n'ai eu que des blessures. Bien évidement vous vous êtes tirés avant de savoir comment j'allais ! La vérité c'est que j'ai passé une bonne semaine à l'hôpital puis je suis partie dans ma famille à quelques heures de routes. Disons que je suis partie assez de temps pour préparer mon retour ! Je crois que je tombe à pic, pas vrai Kerian ?