Soulmate - Tome 2

Chapitre 64

Kerian

Putain, je dois la suivre, si elle part elle ira voir Rachel et lui racontera tout et cette petite garce s'empressera de lui dire de me quitter. Je ne dois pas la laisser s'en aller. Elle dit avoir besoin de prendre l'air, mais je dois me battre pour elle, ne pas la laisser s'enfuir encore une fois.
En dévalant les escaliers, l'horrible remarque que je lui ai balancé il y a quelques mois lors d'une soirée chez elle me revient en mémoire. Comment est-ce que j'ai pu être un tel salaud ? Et cette histoire avait commencé à cause de Luna. A cause de mon passé. Ce soir-là, j'ai laissé s'imprégner en moi mon passé alors que j'avais face à moi mon présent et mon avenir, l'ange le plus doux que la terre n'ait jamais porté. Et il est hors de question que je ne refasse pour la énième fois cette erreur.

- Holly, attend, je...

Putain de merde, je crois halluciner à la seconde même où je passe la porte d'entrée. Qu'est-ce que ce petit merdeux de Leo fout planté là, devant chez elle ? Holly semble figée, elle se trouve sur les marches du porche, les bras croisés et le souffle court.

- Salut, grogne-t-il.

Sa putain de mèche tombante m'a toujours fait marrer. Sérieux, il se prend pour John Travolta ou quoi ? Je me rappelle qu'Holly le comparait à Danny Zuko dans le film Grease, et cette comparaison me donne d'autant plus envie de fracasser la gueule de cette petite merde, et le pire, c'est que j'ignore pourquoi !

- Qu'est-ce que tu fous là ?

Il ne bouge pas d'un cil malgré ma voix menaçante.

- Il t'a encore fait du mal, c'est ça ? Je peux le voir dans ton regard, Holly.

Mais je rêve, cette petite merde est vachement culottée.

- Il est encore là, connard.

- Rien à foutre. C'est à Holly que je suis venu parler.

- Qu'est-ce que tu es venu me dire ?

Attendez, ne me dites pas qu'elle compte réellement l'écouter ? Putain, qu'est-ce que cette petite merde pourrait avoir à lui dire ? Qu'il l'aime ! Puérile ! Qu'il est amoureux d'elle ! Pas étonnant, je veux dire, qui je tomberai pas amoureux de cette somptueuse créature, sérieux ? Mais il n'en a aucun putain de droit, il n'a aucun putain de droit d'essayer de me l'enlever. Elle est à moi et personne d'autre. Et certainement pas à une merde comme lui.

- Je veux que tu reviennes, Holly. Regarde ce qu'il te fait, tu mérites mieux.

- Genre une petite merde qui passe trois plombes pour se coiffer chaque matin ? Sérieux petite merde, combien de temps est-ce que tu passes pour arriver à ce résultat ? Je glousse.

- Ferme ta gueule, Kerian.

- Mais c'est qu'elle mord la petite merde !

J'entends le gloussement d'Holly, me poussant à continuer. Je passe alors devant elle sans lui lâcher le moindre regard pour me planter directement devant l'autre abruti.

- Elle sera à moi un jour ou l'autre. Et ça, tu le sais pertinemment Kerian. Et tu es effrayé parce que tu sais qu'une fois parti à Paris, j'aurais le champ libre.

- Je m'en rappellerai la prochaine fois que je la prendrai sur le bureau, petite merde.

Holly étouffe un cri avant de déposer sa main devant sa somptueuse bouche. Je vois bien qu'elle se retient de ne pas hurler de rire.

- Profite-en, il ne te reste plus longtemps.

- Ne t'arrête pas Kerian, continue, je souffle d'une voix haletante.

- Quoi ?

- Ça, c'est quand elle prend son pied. Mais c'est vrai, ta petite bite de petite merde ne lui faisait pas le même effet.

- Kerian ! Beugle-t-elle sur un ton entre l'hilarité et l'énervement.

- Oui, bébé ?

Mon large sourire tandis que je me tourne dans sa direction la fait glousser. Je m'apprête à me retourner en direction de la petite merde quand je sens horrible mal de ventre m'assaillir, puis je suis rapidement attiré sur le sol et roué de coup. C'est pas vrai, putain, il n'a pas osé ? Je relève la tête vers mon assaillant et c'est sans trop de surprise que je tombe nez à nez avec la petite merde, la faible luminosité apportée par les réverbères extérieurs me laissent entrevoir ses joues d'un rouge cramoisi. Je me marre, ce qui le fait d'autant plus se mettre en colère. Mais avant qu'il n'ait le temps de m'asséner un autre coup, je me saisis de son crâne pour l'emmener se fracasser contre le béton de la route. Il hurle de douleur alors que je me place sur lui pour le rouer de coups. Son nez est couvert de sang.

- Non, arrêtez.

Le beuglement d'Holly ne parvient à me calmer que l'espace d'une seconde, avant que je ne reporte mon attention sur la gueule de ce connard. Je le revois en train de l'embrasser à cette soirée, chez Holly. Je le vois, ses putains de mains posées sur elle, la caresser, l'embrasser, coucher ensemble et une envie de gerber se saisit même de moi. Putain, comment est-ce qu'il a pu oser souiller ce qui m'appartenait ? Comment est-ce qu'il a pu entrer sa petite bite de merde en elle ? Comme est-ce qu'il a pu la voir dévêtue. Je suis le seul à en avoir le droit, il ne peut pas, il n'a pas le droit de me retirer ce droit, il n'a pas le droit de me la prendre.
Lui assénant un autre coup, je sens la main d'Holly se poser sur mon épaule puis bientôt, celle-ci vient me tirer à l'extérieur de l'arène. Étonnement, je me laisse faire. Un autre beuglement la part de ce merdeux et je le butte.

- S'il te plaît, arrête. Tout le monde dort, sanglote-t-elle.

Ce qui me fait marrer, ce que la seule raison pour laquelle elle s'inquiète, c'est parce qu'il est tard. Elle ne semble pas le moins du monde s'inquiéter pour l'état de Leo ou bien pour ce que je lui ai infligé. C'est si jouissif.

- Ok, je grogne. Mais fait le dégager d'ici rapidement.

Là-dessus, je marche d'un pas décidé vers ma maison après avoir embrassé le front d'Holly.

- Alors c'est avec ça que tu sors ? Avec un type violent et incontrôlable ? Qu'est-ce que tu crois qu'il te fera s'il se met en rogne contre toi ?

Je fais mine de ne rien entendre, mais la question de Leo alors qu'il me croit parti me brise le cœur. J'ai déjà fait subir à Holly un de mes excès de colère, elle en a écopé d'une belle trace sur la gorge. Comment est-ce que j'ai pu lever la main sur elle ? Je m'en veux encore tellement. Mais ça n'arrivera plus. Ça n'arrivera plus jamais. Tout ça, c'est du passé. J'ai changé. Et tout ça, grâce à elle.

- Je l'aime, Leo. Et toi, tu devrais partir. Je suis désolée que les choses aient dégénérées. Rentre chez toi, Leo.

Mon cœur bat la chamade, qu'est-ce que j'ai bien pu faire pour mériter une fille pareille ? Comment est-ce que j'ai pu me dégoter une telle perfection ? Je ne la mérite pas.