AGUSTIN... M.A.P.L.V. tome 11

Chapitre 145

... Un an passa...

Tomine reprit les cours en Mars comme prévu. Une part d'elle attendait cette date depuis sa fuite de l'hacienda puisque qu'Agustin, lui aussi, devait finir son année, ratée l'an passé. Il était bien inscrit mais ne vint à aucun cours.

Tomine passa par une période d'abattement mais peu à peu une routine s'installa, Anahéra grandissait en mode fusionnel avec sa maman. Maman qui avait mis de plus en plus de distance entre sa famille et elle. Seul Raphaël ne lui avait pas laissé le choix et passait au minimum tous les 15 jours.

Tomine valida ses examens et découvrit que son mari aussi. Où qu'il soit, il avait apparemment demandé à suivre les cours par correspondance. La déprime fit son retour, il ne souhaitait visiblement pas du tout avoir une place dans la vie de sa fille et sa femme.

Raphaël prit les choses en main, il ne voulait pas voir la jeune femme sombrer à nouveau dans la mélancolie. Il obligea Tomine à partir avec sa fille passer l'été à Napoli chez sa grande sœur Natacha, la maman de Rafa. Natacha et Giovanni savourèrent cette initiative qui leur permettait de prendre soin de la petite dernière de la fratrie et de la dernière née de la famille.

Tomine décida de ne pas arrêter ses études, et rentra à Aix en Provence.

Ce jour là, dans le parc de l'observatoire, Tomine tachait de rester concentrée sur le super été qu'elle avait passé en Italie, elle venait de faire sa rentrée universitaire. Elle avait été fébrile toute la journée, puisqu'il y avait de nouveau le nom de son mari sur la liste des inscrits... inscrit mais toujours absent... Il continuait donc ses études mais toujours par correspondance. Elle n'osait pas aller interroger la vie scolaire... ne désirant pas leur raconter sa vie... pitoyable.

Il faisait chaud pour un mois de Septembre et sa fille gazouillait près d'elle sur la couverture. Elle venait d'avoir seize mois cette petite merveille et là, elle se régalait à crapahuter partout pour essayer de mettre dans sa bouche tout ce qui lui passait à portée de main, cailloux, fleur, terre... sa maman avait fort affaire pour l'en empêcher et son plan de départ: regarder ses premiers cours tranquillement dans l'herbe était parti en flammes!

- bon t'es un petit monstre!! décréta t elle, on rentre.

Des gazouillis où se mêlaient quelques mots 'mama''bisou' 'sette' pour poussette lui répondirent.

Un peu plus loin, un type était assis sur un banc et ne les lâchaient pas des yeux.

Agustin était là, il avait décidé de venir suivre ses cours de troisième année pour lesquels il était inscrit mais une fois devant l'université, il n'avait pas eu la force de se présenter devant sa femme au milieu de tous les crétins d'un amphi... Tomine était toujours sa femme puisque, n'ayant pas d'adresse, il n'avait reçu aucune demande de divorce.

En arrivant deux jours plutôt à l'appartement derrière le cours Mirabeau, il s'était attendu à y trouver Tomine et Anahéra. Mais non, aucune trace d'elles, la boite aux lettres remplies indiquait que Tomine ne vivait plus ici depuis longtemps.

Il n'avait donc pas pu lui parler. Pourtant, depuis un an, toutes ses nuits étaient pleines de ce qu'il pourrait lui dire quand il se trouverait en face d'elle.

Et à présent, qu'elle était à 10 mètres de lui, le courage lui manquait pour aller lui parler.

Il sursauta, un homme appelait Tomine, elle répondit à son appel par un sourire, il allait vers la couverture. Cela faisait si mal... si mal.. d'envisager que cette belle personne qu'il avait failli tuer aie pu refaire sa vie avec un homme qui saurait prendre soin d'elle... d'elle et de son bébé... Il contrôla sa première impulsion agressive et resta immobile. Tomine semblait mal à l'aise quand le type désigna Anahéra. Elle coupa court à la discussion et se leva. Agustin respira plus librement en se traitant d'abruti.