Chapitre 114

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Le lendemain, au petit déjeuner, Manuel était embarrassé mais voulait faire passer son message.

- écoutez les enfants, vous êtes adultes et tout à fait capable de veiller l'un sur l'autre mais... je me dis qu'il faudrait maintenant arrêter de prendre des risques...

- vous avez raison Manuel... lui sourit Tomine, il était prévu qu'on se repose à notre location et qu'on rentre... cette histoire a juste avancé cela de quelques jours...

- c'est parfait... je suis rassuré, tu es magnifique, Tomine... tellement épanouie et rayonnante...

- merci...

Ils décidèrent d'aller faire quelques pas autour de l'hacienda, Tomine en profita pour rappeler chez elle pour rassurer tout le monde, ils étaient sains et saufs à l'estancia...

Max vint un peu mal à l'aise demander à Agustin de lui accorder un peu de temps.

Il s'organisa d'abord pour envoyer quelqu'un récupérer la voiture de location et la ramener au loueur. Un gaucho y partit en avion taxi et revint le lendemain avec leur guitare, complice inanimée de toutes leurs aventures!

Tomine fut tellement heureuse en la retrouvant qu'il ne regretta pas d'avoir utiliser pas mal d'argent du compte lune de miel pour la récupérer. De toutes façons, la version Galiano de ce voyage de noce avait été vraiment très peu dépensière et n'avait pas entamé la cagnotte de plus de 25%.

Max attendait qu'il raccroche assis sur le muret la mine inquiète.

- voilà mon pote, je suis dispo... sourit Agustin, ne me dis pas qu'il s'agit encore de ton vieux...

- non... enfin, pas vraiment... heu pas seulement...

- tu m'inquiètes... viens marchons et allons nous coller sous notre arbre.

Agustin et Max étaient en fait beaucoup plus que patron et employé, ils avaient eu la même nourrice, Leila. Agustin par choix de sa mère et Max parce que sa mère était morte en lui donnant naissance. Son père ne s'en était jamais vraiment remis, rendait son fils responsable de ça et avait sombré dans l'alcoolisme. Don Galiano continuait de subvenir à ses besoins par charité mais les nombreuses raclées reçues par le jeune Max avaient souvent conduit Manuel à s'en mêler et à se battre avec cet homme ravagé.

Agustin remarqua que son 'collègue de bêtises de petit garçon', son frère de lait comme on dit ici, tenait une sacoche en cuir.

- aller raconte, sourit il, tu as quoi la dedans?

- des lettres...

- ah oui?

- des lettres de la señorita Émilie...

- oh...

- depuis le mariage de... Anya et Matt, on s'écrit... enfin, elle m'a écrit, moi j'aurais jamais osé... mais je lui ai répondu... je les ai amenées toutes ses lettres pour que tu les lises si tu veux... pour te prouver qu'il n'y a rien de déloyal ou de malsain dedans...

- non, Max je vais pas lire ton courrier, donc... ça fait... trois ans que vous correspondez...

- oui.

- et que nous, on comprend pas pourquoi elle a personne dans sa vie...

Max rougit et baissa le regard.

- dans sa dernière lettre, elle dit qu'à une fête là bas en Europe, elle a laissé un homme la... séduire mais que ça lui a pas plut qu'elle a eu très peur... en fait, elle est traumatisée par ce que sa maman a subi...

AGUSTIN... M.A.P.L.V. tome 11Où les histoires vivent. Découvrez maintenant