Chapitre 132

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Joane appela un matin. Agustin,les yeux au ciel, décrocha en s'attendant à avoir une avalanche de conseils niais sur les couples post naissance. Mais non, elle appelait pour savoir si Tomine avait regardé son compte facebook. Elles discutèrent dix minutes. Il constata qu'il n'était pas au menu des conversations et en fut soulagé. Nikita n'avait pas rappelé... par discrétion ou peut être parce que Tominelui avait elle demandé de ne pas le faire...

Ses pensées furent interrompues quand sa femme arriva dans la chambre d'Anahéraoù il était venu se réfugier.

- il y a une soirée des anciens collégiens du village ce week-end... samedi, annonça t elle.

- très bien... et?

- on va y aller Joane, Émilie et moi...

- ça sera sans moi... je vais retourner bosser à la Scala... vu comment je suis nécessaire le soir, autant aller gagner ma vie... si tu prévois de faire le tour de tes anciens flirts, j'aimerais que Hortense nous garde Anahéra...

- je vais l'emmener parce que j'y resterai pas longtemps, j'ai juste envie de revoir quelques personnes qui seront heureuses de la voir et ne t'en fais pas, elle ne sera témoin de rien d'indécent... répondit elle en sentant la colère la gagner.

- de toute façon, avec cette connasse d'Émilie, tout le département le saura si c'était le cas, grinça t il en sortant et claquant la porte derrière lui.

- tu m'énerves!! hurla t elle.

- tant mieux!!!

Un coup frappé dans le mur fit tomber la pendule.

- t'es un grand malade!!

- emmerdeuse!!!

Elle sortit de la chambre et vint se planter devant lui les poings serrés.

- bon, il faut que je fasse quoi pour que tu nous permettes de passer à autre chose?? j'ai du m'excuser trois cent fois!!!

- laisse moi te baiser la bouche, tu sais bien, y a que ça qui m'importe!

- je n'ai jamais dit ça...

- si... c'est toi qui l'a proposé.

- comme je te l'ai dit, j'ai mal réagi, je me suis excusée... j'ai... peur... si peur...

Elle se cacha le visage dans les mains, et partit en courant dans leur chambre. Il l'entendit éclater en sanglots... en gros sanglots... resté dans le couloir, il tourna en rond deux minutes, les sourcils froncés et vint finalement frapper à la porte. Mais, il n'obtint aucune réponse. Il décida de passer par la terrasse et son cœur s'arrêta en la trouvant en boule par terre secouée par sa crise de larme. Il vint s'agenouiller près d'elle sans oser la toucher.

- hey...

Le problème se trouva résolu instantanément, elle se blottit contre lui. Il referma les bras autour d'elle sans un mot. Il était très vexé mais son chagrin lui brisait le cœur. Il bougea un peu pour s'asseoir plus confortablement et attendit qu'elle s'apaise.

Elle se rendit compte qu'il restait mutique et leva les yeux pour croiser son regard. Elle respira profondément et se redressa, sur les genoux, elle alla à la table de nuit et revint avec la boite de préservatifs à la vanille.

- je vais pas pouvoir... murmura t elle revenue devant lui, sur les genoux, ces trucs là, ça me fout les jetons... rien que d'y penser, j'ai envie de partir en courant...

- ...

- les rues sont pleines de personnes dont le papa portait ces conneries quand ils ont été conçus... j'en ai déballé un... l'autre jour, c'est ridiculement fin et fragile... tu vas me dire que c'est parce que je suis en mode coincée que je réfléchis mais, à part en empiler trois ou quatre, je vois pas comment réussir à me détendre... même si tu arrives à... me motiver...

AGUSTIN... M.A.P.L.V. tome 11Où les histoires vivent. Découvrez maintenant