AGUSTIN... M.A.P.L.V. tome 11

Chapitre 8

La journée du lendemain fut plus amusantes que les journées normales de cours, les salles étaient bondées, les profs se forçaient à parler très doucement...

Les suivantes également, la première semaine passa vite

La prof de littérature française voulut profiter de la présence d'étudiants français et leur demanda leur auteur préféré.

Tomine répondit Baudelaire.

- oh, un classique... pouvez vous nous expliquer pourquoi?

Dans son anglais impeccable, elle parla de la vie torturée de l'écrivain, de la sensibilité de ses textes pour finir par citer de mémoire certains de ses passages préférés...en français.

Le silence s'était fait dans la salle, elle parla jusque la fin du cours.

- oh pardon d'avoir monopoliser la parole...

- pas du tout... merci à vous d'avoir partagé votre passion... à demain...

La salle se vida. La prof retint Tomine et lui demanda ce qu'elle voulait faire plus tard.

- écrire... des textes, des poèmes, des articles, des reportages... je ne sais pas trop mais écrire madame...

Dans les couloirs, Agustin, à ses cotés, restait silencieux.

- ça ne va pas?

- si, si...

- on va où?

- les cours sont finis... je vais te kidnapper...

Toujours sans un mot, il la guida jusqu'à un petit parc au bord du fleuve, ils se choisirent des sandwiches et, se laissèrent tomber dans l'herbe. Il s'assit en tailleur devant elle et le regard bouleversé lui tendit son sac de cours.

Elle y jeta un œil et, les yeux ronds de surprise, y plongea la main pour en ressortir un exemplaire des 'fleurs du mal'. Il était mal en point, les pages jaunies et pliées... un livre qui avait été lu et relu.

Lu et relu avec les Andes en arrière plan...

- oh... tu...

- c'est comme si il avait mis de mon âme dans ses poèmes, souffla t il reprenant ce qu'elle avait dit en cours... c'est exactement ça...

Tout doucement, il commença à réciter son poème favori... dans cet exercice, son accent espagnol s'effaçait tant il était concentré sur les mots... Tomine se joignit à lui... les yeux dans les siens...

'C'est comme faire l'amour... faire l'amour avec des mots...'

Prenant appui sur son bras, il se pencha pour l'embrasser avec émotion quand leurs voix moururent.

Ils s'allongèrent sur l'herbe, Tomine nichée contre lui, incapables de parler, trop bouleversés par ce qu'ils venaient de découvrir... de ressentir...

Le téléphone de Tomine sonna un peu plus tard.

- Mégane... grinça t elle en se redressant sans enthousiasme, allô? Tu es où?? comment ça tu sais pas???

Agustin se frappa le front.

- alors, tu sors de ce centre commercial, et tu attrapes un taxi, et tu lui donnes l'adresse d'Agustin... je te l'ai mise dans ton portable, hier soir... bah non, je peux pas venir te chercher, je sais pas plus que toi où tu es... voilà rappelle moi quand tu seras dans un taxi... voilà... hey, non, demande à retourner à la fac... bah oui, on doit aller en cours cette aprème...

- c'est quoi cette nana???

- c'est mon amie...

- je le vois... je ne comprends pas comment c'est possible mais je le vois...