AGUSTIN... M.A.P.L.V. tome 11

Chapitre 75

A table, leurs interminables discussions qui lui avaient tant manqués revinrent spontanément. Ils ne voyaient pas le temps passer.

Au moment du dessert, le serveur proposa du champagne. La mine heureuse, Tomine allait approuver quand elle sursauta. Agustin la regarda, étonné, puis comprit et lui prit la main en demandant un verre de champagne pour deux.

- je ne pensais plus au bébé... murmura t elle paniquée.

- et ben, quoi?

- tu te rends pas compte... au final, ta mère...

- stop!! aller zou, debout, viens danser!

L'orchestre jouait une musique douce, il enlaça sa belle.

- moi non plus, je ne pensais plus que tu étais enceinte... il y a une peine de prison pour ça?

- non, mais...

- je n'ai pensé qu'à toi depuis que tu es arrivée... enfin, si, quand tu dormais tout à l'heure, ça m'a travaillé, avoua t il, mais depuis juste à toi et à rien d'autre et je suis heureux que toi aussi... notre bébé, j'y ai pensé tout le temps depuis que je sais qu'il est là... et toi aussi... tu sais, j'espère que quand il sera né, tu penseras quand même à moi...

- bien sur.

- alors, tout va bien, et tu sais, je suis sur que si tu bois un peu de champagne, il sera pas ivre!!

- tu rends tout si simple...

- voilà aller détends toi... embrasse moi...

Elle s'exécuta.

- tu es bien?

- oui, je me suis pas sentie si heureuse depuis longtemps...

- si tu es bien, il l'est aussi, non?

- heu... oui... je crois...

- alors tout va bien!

Sans la lâcher, il s'approcha de leur table et attrapa le verre. Il en bu une gorgée et prit ses lèvres... souvenir d'un certain baiser... au bord de la méditerranée.

- on peut parler de ma mère et de ce qu'elle t'a dit? Demanda t il après avoir danser un moment dans un silence complice.

- si tu veux.

- elle a raison, mais tu sais ce qu'elle n'a pas compris?

- non, et ça me fait de la peine que tu sois d'accord avec elle.

- écoute moi, et ne râle pas.

- OK.

- on ne va pas jouer aux parents modèles, moi, je ne veux pas vivre en me demandant ce qu'il faudrait qu'on fasse pour être parfaits... on a 21 ans, on sera pas des parents pros comme si on avait  35 ans et déjà 2 enfants... et même si on y arrivait, on serait pas heureux...

Tomine avait le regard fixé sur lui, la mine sérieuse.

- on était tellement heureux avant cette merde de guerre, on va vivre comme on vivait, comme ça nous rend heureux... mais avec notre bébé...

- mais comment?

- il vivra comme nous, et sera heureux parce qu'on le sera... un bébé peut être dans la même pièce que nos potes si on fait une soirée à l'appart, même si Hortense fume son herbe sur la terrasse, un bébé peut venir faire mon footing avec moi le dimanche matin, je courrai juste en poussant une poussette, un bébé peut squatter dans un parc sur une serviette pendant qu'on révise. Et tu sais quoi? Il pourra même râler un peu dans son lit s'il a faim et qu'on est en train de s'envoyer en l'air...