AGUSTIN... M.A.P.L.V. tome 11

Chapitre 149

Quand Rafa partit en promettant de fermer sa bouche pour laisser à Tomine le choix de parler du retour de son homme à qui elle le souhaitait dans la famille, elle monta la petite dans sa chambre.

- on a un rendez vous ma belle poupette, tout à l'heure...

- gapacababa.

- on va aller retrouver ton papa.

- papapapapapa.

- tu l'as oublié? Lui, il a beaucoup pensé à toi... à nous deux... je suis vraiment désolée de t'avoir empêchée de le connaître... quand tu seras grande, je pense que tu m'en voudras... j'essayerai de t'expliquer... peut être que tu comprendras...

- câlin...

- oui câlin... tu lui en feras tout à l'heure au parc à papa des câlins?

- parc???oh parc!! sette? Sette au parc??? bondit de joie la petite fille

- oui, on va aller au parc en poussette après le dodo voir papa...

- parc.

- mais d'abord dodo.

- oui dodo parc sette.

- allez, on te met une couche propre... et tout à l'heure, on mettra la belle robe bleue pour papa...

- couche pue.

- tu comprends pas vraiment de quoi je te parle hein?

- t'aime mama.

- moi aussi... voilà zou au lit. À tout à l'heure petite poulette!

- parc sette.

- alors vite dodo.

La petite se colla son petit puma sur le nez et ferma fort ses yeux. Tomine alla s'étendre sur le transat dans le jardin.Elle aurait vraiment aimé être sure que tout allait bien se passer dans deux heures dans ce parc... heureusement, malgré que la météo aie annoncé des orages, pour l'instant, il faisait beau...

De son coté, Agustin avait passé les deux jours précédents à s'angoisser... il était au téléphone avec Carmina... et avait exigé qu'elle ne parle de rien à personne. Personne n'avait rien su de son procès et de son incarcération, personne ne savait où le trouver, il souhaitait que cela reste comme ça.

- t'en fais pas, je n'ai personne à qui raconter ça, mes parents se réjouissent comme des cons de tes malheurs en espérant que tu finiras par m'épouser, et chez toi, j'y fous plus les pieds... même vos gauchos se barrent, ils passent de plus en plus de temps sur nos terres avec les nôtres.

- je m'en fous, Carmina, je ne veux plus de cette vie...

- et je crois que tu as raison... je voudrais faire comme toi... mais il faut des ronds... toi, tu as pu bosser à droite ou à gauche depuis que tu es parti, mais, pour une fille, c'est plus difficile...

- et plus dangereux.

- alors... tu l'as revue?

Elle eut droit au récit complet des dernières semaines d'une voix qui manifestement n'y croyait pas vraiment. Carmina avait eu vraiment peur pour son ami et était heureuse d'entrevoir une issue heureuse à ce drame.

Il bourra ses affaires dans sa besace, les vêtements qu'il avait embarqués dans son périple de 6 mois, et ce qu'il lui fallait pour ses cours. Il se prit à rêver de ne plus revenir dans cet appartement où il se sentait si seul et si coupable...

L'heure tournait, il partit à pied le cerveau enserré de peur et d'impatience. Comme prévu, il était en avance, il se colla sur le même banc qu'à la rentrée et laissa son regard errer sur ce parc... sur l'aire de jeu des enfants grimpaient partout, certains pleuraient, faisaient des caprices... d'autres bien sages ratissaient le sable d'un air appliqué... comment se comportait Anahéra? Sage ou bien ficelle? Sûrement ficelle, déjà toute petite à l'Aqualand, elle ne tenait pas en place... et comment Tomine allait elle gérer sa présence à lui? Serait il 'le monsieur'? 'Papa'? Un type indéfini? Quoi qu'elle décide, il s'y plierai... Justement, il la vit arriver, en avance elle aussi. Une fois encore, le courage lui manqua... il dut se gifler mentalement pour faire trois pas vers elle.