Aucun mot ne pouvait décrire combien tu étais heureuse que la journée soit finie. Les minutes avaient défilé avec une lenteur extrême. Peu importait combien de temps t'avais pris ton travail, les heures n'étaient pas passées à la vitesse que tu souhaitais. Il était à peine 14 heures que tu étais déjà en train de rêver d'être chez toi, bien au chaud à faire tout ce que tu voulais sauf travailler comme tu étais en train de le faire. Alors quand vint enfin le moment pour toi de partir, tu ne perdis pas de temps et quittas le bâtiment où tu travaillais.
La mine décontractée que tu arborais jusque-là s'évanouit pour laisser place à une mine inquiète et à un soudain froncement de sourcil en voyant des tâches de sang sur le sol de ton appartement. Tu ne mis pas longtemps avant de comprendre leur origine.
Danny maintenait une pression sur le côté droit de ses côtes et son visage présentait plusieurs égratignures. Ses vêtements étaient tâchés de sang et tu te doutais qu'il s'agissait d'un mélange du sien et de celui de son ou ses adversaires. Tu fermas la porte d'entrée à clé et déposas tes affaires près du canapé.
- Laisse-moi faire. Tu vas te faire plus de mal qu'autre chose.
Danny te lança un sourire alors que tu lui enlevais des mains la trousse de premier soin qui lui était entièrement dédiée.
Tu ne comptais plus le nombre de fois où tu l'avais retrouvé dans cet état. C'était devenue une routine qui avait fini par s'installer entre vous. Tu avais toujours la même réaction face à ton petit-ami blessé. Tu essayais de ne pas trop montrer ton inquiétude mais, à l'intérieur de toi, c'était équivalent à la catastrophe du Titanic. Ton cœur battait à une vitesse incroyable que tu crus qu'il allait lâcher à tout instant. Chaque fois que tes mains touchaient ses blessures, tu ne pouvais t'empêcher de grimacer craignant de lui faire plus de mal. À chaque fois que tu voyais son visage se crisper au contact de la solution antiseptique sur ses plaies ou de l'aiguille contre sa peau, ton cœur se serrait mais tu savais que tu n'avais d'autres choix que de poursuivre ta tâche.
Ce soir-là n'était pas différent des autres. Ton cœur battait anormalement vite, les grimaces et les yeux fermés de Danny montraient que la sensation des produits désinfectants était loin d'être agréables. Tes mains étaient moites et tes yeux ne quittaient pas les plaies sur son abdomen et sur son torse.
La seule chose qui différait de d'habitude était ton comportement étrange. D'habitude, tout ce qu'il pouvait entendre était le son de ta voix qui le réprimandait ou qui cherchait à savoir ce qu'il s'était passé dans le but de le distraire de ce qu'il pouvait ressentir. Néanmoins, cela n'arriva pas. Les voitures qui circulaient dans les rues se faisaient parfaitement entendre et c'était tout ce qui rendait votre appartement moins silencieux. Aucun mot, aucun son n'était sorti de ta bouche. Tu ne l'avais pas regardé une seule fois. En fait, plus le temps passait et plus il était convaincu que tu étais en train de l'ignorer. Tu faisais ce que tu avais à faire de façon presque mécanique. Tu le connaissais depuis des années maintenant et tu étais donc habituée à le voir comme ça. Toutefois, à chaque fois tu arborais une mine expressive mais pas ce soir et Danny savait qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas.
- Tout va bien ?
Tu avais envie de pouffer de rire à la simple question. Tu voulais lui dire qu'il avait beaucoup de culot de te poser cette question comme s'il n'était pas couvert de blessures pendant que ses habits ensanglantés se trouvaient sur le sol.
- Mmh mmh acquiesças-tu
Votre conversation prit alors fin mais ses yeux ne se décrochèrent pas de ton visage. Tu sentais l'insistance de son regard sur toi mais tu choisissais de l'ignorer. Tu voulais simplement en finir avec ses blessures pour rejoindre ton lit le plus vite possible.
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Imagine Book
RandomRêver. On a tous déjà entendu ce mot. Cette opportunité que l'on a en commun avec tout être humain. Rêver est synonyme de liberté, d'échappatoire à notre routine du quotidien. La seule chose que l'on désire plus que tout est de continuer à rêver, à...