Chapitre 8

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PDV Caleb

Sur le départ, je regardais Kate s'affairer comme si elle avait fait ça toute sa vie. Je m'équipais de l'arbalète et d'un des pistolets que j'avais trouvé plus tôt. Kate me voyant maladroit et mal à l'aise, elle vint à mon secours. Me prenant l'arme des mains avec délicatesse, le contact de ses doigts brulants contre les miens traina en longueur, non pas pour me déplaire.

_ Pas difficile de voir que tu n'as jamais utilisé d'arme à feu, se moqua-t-elle.

Elle se pencha pour me montrer comment fonctionnait cet engin mortel, nos têtes se touchant presque et nos souffles se mélangeant agréablement. Cette proximité rendait difficile ma concentration.

_ Tu dois retirer le cran de sureté avant de tirer, c'est ce bouton en le pressant tu dois entendre un « clic ». Puis tu te mets en joug.

Tout en expliquant, elle vint se placer derrière moi pour corriger ma posture, ce qui rendit encore plus compliquée mon attention et mon écoute. J'étais étonné que mon contact ne la dégoutait pas, mon teint blafard et peau glacée n'avaient rien de rassurant je suppose. 

_ Maintenant presse la gâchette en gardant une rigidité dans les bras pour contrôler le recul ...

Je visais un lampadaire à quelques mètres mais le tir ne fit pas mouche, le recul de l'arme m'ayant beaucoup surpris.

_ Tu as besoin d'entrainement, mais les armes à feu sont en dernier recours car le bruit attire les infectés, c'est une des règles de survie que tu vas devoir apprendre et respecter. Ce sont les règles qui nous maintiennent en vie et qui nous aident à prendre les décisions qui s'imposent, expliqua la jeune femme.

Je lui répondais d'un sourire ravageur qui lui fit esquisser un petit rictus à son tour. Se plaçant près de l'étalon noir, elle poussa sur ses puissantes jambes pour se hisser sur la selle, l'animal ronfla, les muscles gonflés et prêts à l'effort. S'approchant de moi j'eu un mouvement de recul impressionné par l'immense bête qui me faisait me sentir ridiculement petit. Elle se pencha et tendit une main vers moi.

_ Tu montes ? Dit-elle.

_ Hors de question, protestais-je.

_ Tu ne vas quand même pas marcher à côté de moi tout le temps, railla la cavalière.

Je poussai un soupir contrit, bien obligé d'admettre que marcher ne m'enchantait pas plus que ça. Je saisissais sa main agréablement chaude et elle m'aida à me hisser en haut de l'animal qui s'ébroua quand je fus installé. Kate rassura l'étalon qui semblait mécontent de ma présence.

_ Ne t'inquiète pas il va se calmer d'ici peu, expliqua Kate. Mets tes bras autour de ma taille, tu vas être un peu secoué au début.

Je m'exécutai, plutôt ravi de ce contact physique. Je pouvais sentir l'odeur agréable de ses cheveux fraichement lavés la veille et sans m'en rendre compte j'avais resserré ma prise.

_ Caleb ... J'ai un peu de mal à respirer là, se plaignit la brune.

_ Pardon, je ne suis pas encore habitué à contrôler ma force, dis-je, totalement gêné par mon geste.

Elle esquissa un sourire pour me signifier que tout allait pour le mieux. Notre périple débuta, nous quittions Henderson remontés à bloc et prêts à vivre une belle aventure en duo. J'étais prêt à devenir la meilleure version de moi-même, plus l'homme de débauche et insouciant mais quelqu'un qui s'était fixé un objectif pour donner du sens à sa vie. Je serai le protecteur de Kate, quoi qu'elle fasse je serai son ombre.

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