Zombie Story

Chapitre 10

PDV Kate

Je m'étais assoupie sous les yeux inquiets de Caleb, il avait une nouvelle expression dans le regard que j'avais énormément de mal à déchiffrer. Lovée sous l'épaisse couverture que Caleb m'avait trouvée, la tempête qui faisait rage dehors ne m'empêcha pas de trouver le sommeil réparateur dont j'avais tellement besoin. Je n'avais pas le souvenir de m'être sentie si faible de toute ma vie, tout le sang que j'avais perdu et la fatigue accumulée de ces dernières semaines ont eu raison de moi. Malheureusement, seul mon agresseur pouvait prendre soin de moi. Une voix suave me tira de mon sommeil, une voix que je commençais à bien connaitre.

I've got more wit, a better kiss
Hotter touch, a better fuck
Than any boy you'll ever meet, sweetie,
You had me

Je reconnaissais immédiatement les paroles de Lying Is The Most Fun A Girl Can Have Without Taking Her Clothes Off, si je pouvais reconnaitre une chose, c'est que cet enfoiré de zombie avait de sacrés bons goûts musicaux. Ou semblables aux miens en tout cas. Je restais immobile le laissant continuer à chanter car ça me faisait beaucoup de bien d'écouter un peu de musique.

Girl I was it, look past the sweat
A better love deserving of
Exchanging body heat in the passenger seat
No, no, no, you know it will always just be me

Quand il acheva la chanson, il me jeta un coup d'œil et découvrit qu'il avait une auditrice secrète.

_ Tu as refait des cauchemars, j'ai essayé de jouer un peu pour t'apaiser et cela à fonctionner, se justifia-t-il en posant la guitare.

Il était toujours appuyé contre le canapé a quelques centimètres de moi, j'aurais voulu me sentir en danger vu les récents évènements mais je n'y arrivais pas. J'aurais aimé me dire que c'était un putain de zombie comme les autres mais je n'y arrivais pas. Il s'était montré présent quand j'ai été en détresse et il avait su me rassurer alors que je n'avais jamais laissé personne pénétrer ma carapace.

_ Je ne me souviens pas avoir refait d'autres cauchemars, soupirais-je. 

_ Tant mieux, dit-il. J'espère juste que je n'étais pas celui qui te terrorisais.

Je haussai les épaules en réponse, je n'avais pas envie d'approfondir ce sujet. Les faits étaient bien trop récents pour être abordés.

_ Ça fait combien de temps qu'on est ici ? Demandais-je.

_ Deux jours, la tempête s'est enfin calmée, répondit le beau brun.

_ J'ai repris des forces, annonçais-je en me redressant. Il faut reprendre la route, pas la peine de prendre racine ici.

_ Tu n'es toujours pas en état, protesta Caleb en m'empêchant de me relever. New York peut attendre encore un peu.

Je grinçais des dents pour toute réponse, exposant mon mécontentement avec beaucoup d'humeur. Caleb farfouilla dans mon sac pour en sortir une boite de conserve qu'il posa près de la cheminée pour réchauffer le contenu. Je le regardais faire, plus le temps passait et plus je trouvais ses actions envers moi empreintes d'une tendresse inexplicable. Je n'étais pas habituée à ce genre d'attentions, que l'on fasse attention à moi et à mes besoins et c'est certainement pour cela que Caleb me chamboulait tellement. Mais il fallait aussi avouer que la mort lui allait si bien, son teint pâle et ses lèvres aux couleurs presque bleutées, je pensais que cela aurait dégouté n'importe qui mais visiblement pas moi. Je n'avais jamais flashé sur personne, aucun homme, ni aucune femme ne m'avait vraiment intéressé, donc mon type de mec c'étaient les morts-vivants aux jambes interminables et aux cheveux noirs de jais ? Vu ma santé mentale qui a toujours été plus que fragile cela ne m'étonnait qu'à moitié.