Chapitre 18

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PDV Kate

La douleur qui me tiraillait le crâne me ramena à la réalité. J'essayais de bouger en vain. J'étais suspendue par les poignets, je sentais l'acier de la chaîne qui me mordait la peau un peu plus chaque seconde, mes pieds touchaient à peine le sol. La pièce était sombre, je n'y voyais rien et j'avais perdu la notion du temps. Mes souvenirs ne me permettaient pas de savoir si Caleb et Emily étaient sains et saufs, cette idée me terrorisait. Quoi qu'il en soit je devais m'attendre à ce que les évènements se corsent, on ne m'avait pas gardé en vie pour rien, quelqu'un avait des projets pour moi. Le grincement d'une porte qui s'ouvre me tira de ma réflexion, une faible lumière éclaira la petite pièce ainsi que l'homme qui venait d'entrer. Aussi grand que Caleb, costaud, une barbe mal taillée et des cheveux sales, il devait avoir dans la quarantaine d'année.

_ On dirait que notre invitée est réveillée, dit-il. Désolé pour l'accueil un peu brutal.

Je ne disais rien, mais je le mitraillais du regard.

_ Tu n'as pas l'air très bavarde pour une gonzesse, ricana l'homme. Ta petite copine est ici aussi mais elle est encore un peu jeune pour m'intéresser réellement.

Il caressa ma joue du revers de sa main dégoutante, provoquant un frisson qui me secoua tout entière. Si Emily était ici, qu'avaient-ils fait de Caleb ?  Des scénarios tous aussi macabres les uns que les autres me traversèrent l'esprit, je sentais le désespoir m'envahir alors que l'autre crétin me regardait avec ces yeux pleins d'avidité.

_ Je vais te souhaiter la bienvenue chez moi comme il se doit, dit-il alors que sa main descendait en direction de mes seins.

_ Ne me touche pas gros porcs ! Grondais-je, menaçante.

Le bruit métallique des chaines retentit alors que me débattais vaillamment, usant de toute ma force en vain.

_ Continue, j'aime quand les femmes se débattent, plus tu me supplieras d'arrêter et plus je te prendrais fort, ricana-t-il.

Arrachant mon corsage brusquement, j'étranglais un cri de surprise dans ma gorge. Je ne voulais pas lui donner satisfaction, je ne montrerais ni ma peur, ni mon dégout. Qu'il fasse ce qu'il veut de moi, j'affronterai la situation avec courage, comme à chaque fois. Mes seins étaient désormais exposés, seulement couverts par mon soutien-gorge. Ses doigts commencèrent à parcourir ma peau faisant monter une vague de nausée en moi, je refoulais mes larmes de toutes mes forces, je ne pensais qu'à Caleb et tous ces bons moments passés ensemble. Je voulais quitter cette réalité et me réfugier dans le peu de souvenirs heureux que je possédais. Mon jean slim était désormais à terre, je n'étais couverte que de mes sous-vêtements. Alors que les doigts dégoutants effleurèrent la dentelle de ma culotte, je hoquetais d'écœurement. Le monstre en moi rugissait, voulait désosser cet homme qui s'en prenait à ma pudeur. Je luttais pour ne pas basculer dans la folie.

Ce corps n'appartiendra pour toujours qu'à un seul homme, pensais-je, les larmes au bord des yeux.

Soudainement, la porte vola en éclat, projetée à travers la pièce. Un homme aux cheveux d'ébène se tenait là, le visage déformé par la rage. Toute mon angoisse s'évanouit au moment où Caleb posa les yeux sur moi. Les larmes que je retenais jusque-là dévalèrent mes joues, ce qui ne fit qu'énerver encore plus Caleb, je ne l'avais jamais vu dans cet état, si je ne le connaissais pas si bien, je l'aurais trouvé absolument terrifiant, la mort incarnée.

_ Tu es censé être mort, connard, dit mon ravisseur en sortant un pistolet.

Il tira sur Caleb, ce qui m'arrachai un cri de stupeur. La balle se logea dans la poitrine de mon amant sans même le faire broncher. Puis il avança, lentement, sûr de lui, un rictus effrayant étirait ses lèvres parfaites.

Zombie StoryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant