Épilogue

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PDV ?


Je renfilais mon pantalon à la va-vite, le soleil était couché depuis longtemps, j'allais certainement me faire tuer en rentrant.

_ Pourquoi tu ne restes jamais ? Se plaignit Jenny depuis son lit où elle gisait encore nue sous les draps.

_ Tu sais pourquoi, elle m'impose de rentrer tous les soirs. Si tu es si mécontente tu n'as qu'à aller te plaindre auprès d'elle, raillais-je en remettant de l'ordre dans ma crinière ébène.

_ T'es cinglé, elle me fout beaucoup trop le jetons, frissonna la jeune femme aux cheveux d'or. N'empêche tu as dix-huit ans maintenant, tu devrais être libre d'aller et venir à ta guise.

Je soupirais pour toute réponse, peut-être serais-je libre un jour mais une chose était certaine, je ne cesserai jamais de me battre pour cela. Je plaçai mon sabre dans mon dos et me dirigeai vers la porte sans un regard pour Jenny. Elle était une de mes régulières mais elle savait que ça valait le coup de me partager avec d'autres, que nos moments intimes partagés seraient plus que satisfaisants. Je courrais sans effort à travers les rues bétonnées entre les habitations de Manhattan jusqu'à la grande porte, seul un garde faisait le guet sur le mur quelques mètres plus haut.

_ Hey ! Jackson ! Tu m'ouvres s'il te plait, hélais-je le meilleur ami de mon père.

_ Mon pauvre je te plains, j'espère pour toi qu'elle dormira, ricana l'homme blond d'une quarantaine d'année.

_ Oh je t'assure qu'elle ne dormira pas, grognais-je.

J'entendais encore Jackson glousser alors que je me dirigeais vers Dante, l'étalon attendait patiemment à la barre d'attache en mâchouillant du foin, encore une des inventions de ma mère, pour les gens qui se déplaçaient à cheval. Je l'enfourchai et passais les portes en faisant un signe amical au garde, cavaler de nuit dans la ville morte était vraiment plaisant, seul le bruit des sabots résonnait contre les buildings et la lune pleine éclairait de ses lueurs blafardes et féériques. Bien trop vite j'arrivais aux quais et faisait monter ma monture dans un des bateaux, la traversée fut courte et mes nerfs se montraient de plus en plus à vif jusqu'à l'arrivée au ponton. J'amarrais l'embarcation, en sortait ma monture et l'emmenais jusqu'au garage. La maison était plongée dans le noir mais je n'avais aucun espoir d'en sortir indemne alors que je rentrais bien après le couvre-feu. Je plaçais Dante dans son box, à côté de celui de Precioso et lui retirais son harnachement puis lui donnait une bonne ration d'avoine et quelques carottes. J'en fis de même avec Precioso et Delilah qui piaffaient de jalousie, heureusement que les autres poulains vivaient en liberté sur l'île sinon ça nous couterait chère en carottes et en pommes. Mes parents m'avaient fait cadeau du premier poulain de Precioso et Delilah lorsque j'avais dix ans et je devais reconnaitre que je l'aimais comme un frère ou un meilleur ami. Je montais enfin les escaliers qui menaient au rez-de-chaussée avec le plus de discrétion possible, je traversais le salon et me réfugiais à la cuisine car mes exploits avec Jenny m'avaient bien donner la dalle. J'enclenchais l'interrupteur mais j'eu immédiatement un mouvement de recul en découvrant mes parents les bras croisés, appuyés contre l'ilot central.

_ Bonsoir, lançais-je avec désinvolture.

Aucun doute, la nonchalance de mon père n'était pas perdue au grand dam de ma mère.

_ Bonsoir ? Répéta-t-elle avec un calme qui n'annonçait rien de bon.

La petite brune qui faisait bien deux tête de moins que moi me sembla désormais bien imposante. Elle sauta du plan de travail où elle était assise pour faire quelques pas dans ma direction.

_ Tu as bu ? Demanda-t-elle en me fusillant de ses paillettes d'or, les même que je croisais dans le miroir tous les matins.

_ Non, répondis-je bien trop vite.

Zombie StoryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant