Chapitre 75

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PDV Kate


Je suis sidérée et encore sous le choc alors que les bras musculeux de Damian m'enlacent. Il avait fait le chemin depuis la Californie juste pour me voir ? Certainement le seul ami proche que j'avais pu me faire pendant ces longues années de solitude malgré la multitude de gens que j'avais rencontré. J'entends son cœur battre fort dans sa poitrine, ce qui me faisait toujours bizarre car la seule personne avec qui j'avais eu des contacts physiques était un zombie. Levant la tête, je plantais mes yeux dans ses prunelles d'un vert magnifique et intense et lui adressais un demi-sourire car c'était le mieux que je puisse faire.

Une silhouette attira mon attention près de la porte, je tournais la tête instinctivement pour découvrir Caleb qui arborait une expression indéchiffrable. Par réflexe je m'écartais vivement de Damian qui suivit mon regard, je réalisais que la situation pouvait porter à confusion. Je me rapprochais de mon mari qui ne quittait plus des yeux le grand blond derrière moi. A sa hauteur, ils se toisèrent mais aucun ne voulait détacher le regard de l'autre.


_ Mon Coeur, je te présente Damian, c'est un ami de la communauté de Californie. Damian, voici mon mari Caleb, fis-je les présentations.


_ Alors c'est toi le zombie ? Demanda Damian en tendant la main.


_ Il parait, gronda Caleb d'un ton peu commode.


Il serra la main de mon ami si fort qu'il grimaça, je ne pus m'empêcher de lui balancer un regard mauvais.
Brown interrompit ce moment étrange en nous rejoignant de son air dur et implacable.


_ Qui est-ce ? Demanda-t-il en tendant une main vers le blond qui lui adressa un sourire sincère.


_ Damian Flemming, monsieur, répondit-t-il en serrant poliment la main du Général.


_ Il vient de la communauté où je suis restée plus d'un an en Californie, expliquais-je. Cependant, je ne sais toujours pas ce qu'il fait ici, grondais-je.


_ Ce n'est pas toi qui m'as dit en partant que je pourrais venir te rendre visite à New York quand j'en aurais envie ? Rétorqua l'homme au regard émeraude.


_ Attends ça ne fait que quelques mois que je suis partie et le temps de faire le voyage, je ne suis rentrée que depuis quelques semaines, lançais-je abasourdie.


_ Tu me manquais, dit-il en haussant les épaules. Et puis nos expéditions pour buter du zombie ce n'est plus pareil sans toi.


Des images de nos escapades en dehors des murs de fer de la petite communauté me revinrent et il était vrai qu'on s'était payé de bonnes rigolades. S'il y avait bien une chose qu'on avait en commun, c'était notre passion pour éclater de la cervelle pas fraiche. Je lorgnais sur son sac à dos où était logée sa fidèle batte de baseball qui était assez redoutable entre ses mains. Je risquais un coup d'œil vers mon mari qui était de marbre, son regard métallique et affuté ne cessait de divaguer entre Damian et moi, ses muscles étaient tendus et surtout il était silencieux, c'était ça le plus alarmant. Lui qui avait toujours une vanne ou une connerie à débiter, ce manque d'éloquence me fit presque frémir.


_ Eh bien, nous sommes ravis de vous accueillir et que vous ayez fait ce voyage sans encombre, lâcha Brown avant de nous inviter à entrer.


Alors que Damian fit un pas vers moi, Caleb s'interposa entre nous pour enlacer ma taille de manière possessive et me pousser vers les portes restées ouvertes.


_ Allons nous restaurer, tout le monde à bien travaillé ce matin et on mérite bien une petite pause, ajouta le militaire.


Nous nous dirigions vers une des nombreuses tables de la grande place où les cuisiniers commençaient à préparer le festin de ce midi. Du monde affluait, en provenance de Central Parc, les traits tirés et les corps ruisselants par l'effort d'une solidarité collective pour nourrir une centaine de personne pour l'hiver qui serait rude comme chaque année. Sur le point de nous asseoir, je fus percutée de plein fouet par une petite tornade à la chevelure noire et aux reflets irisés. Ayden me broyait la jambe et je dû fournir un effort considérable pour ne pas gémir de douleur. Finalement il allait peut-être réussir à me tuer un de ces jours.



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