Chapitre 64

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PDV Caleb


_ Papa ! Regarde ce que j'ai trouvé ! Dit le petit garçon aux cheveux d'ébène.

Il me tira de mes pensées, j'étais encore une fois perdu dans un souvenir lointain. Je replaçais mon attention sur mon fils qui me montrait une pierre avec un magnifique sourire. Le sourire de sa mère.

_ Regarde ! C'est un caillou qui brille ! S'émerveilla-t-il.

_ Wow, il est superbe, complimentais-je. Va le montrer à tata Emily, continuais-je.

L'enfant s'enquit de courir en direction de sa tante, qui discutait avec Alex non loin de là. Puis, une fois sa tâche accomplie, il repartit jouer dans le parc. Emily et son petit ami, vinrent à ma rencontre, la mine grave. Quant à moi, je tripotais nerveusement mon alliance, les yeux dans le vague.

_ Comment tu te sens ? Me demanda Emily. Je sais que ce n'est pas un jour comme les autres.

_ Comme quelqu'un dont c'est le cinquième anniversaire de mariage mais qui n'a plus de femme pour le fêter, dis-je platement.

La mine triste d'Emily ne faisait que me rendre encore plus mal. Non, la mine triste de tous les gens que je croisais ce jour-là me démontait le moral.

_ Elle reviendra, dit la blondinette qui était devenue une jeune femme désormais.

_ Et moi je te répète qu'elle est morte, énonçais-je sèchement. Elle ne nous aurait pas laissé si longtemps. Elle était si faible quand elle est partie, elle a dû se faire avoir par une de ses saloperies là dehors. C'est la seule explication possible.

Emily se renfrogna pour toute réponse, c'était le grand débat ces quatre dernières années.

_ Si tu penses qu'elle est morte, pourquoi tu ne passes pas à autre chose hein, tu continues de la pleurer tous les soirs, s'enquit-elle.

_ Peut-être parce que je n'arrive pas à faire le deuil de la femme de ma vie, que j'ai laissé fuir comme un gros crétin qui plus est ! M'énervais-je.

_ C'est bon Emily, fiche-lui la paix, ce n'est pas le bon jour pour ça, me défendit Alex. Allez viens, on a du travail.

Ils s'éloignèrent sans un mot mais main dans la main. Tandis que moi je revoyais ma femme dans sa magnifique robe de mariée, il y a cinq ans jour pour jour.
C'était comme ça, je vivais ma vie par intermittence. Coincé entre les souvenirs et la réalité. Je combattais toujours une grave depression, après avoir cherché ma Kate pendant des semaines, je me suis écroulé, j'ai fait crise sur crise car j'ai arrêté me nourrir, il a fallu me remettre dans la cage de Reed, j'étais un danger pour tout le monde et Katy n'était pas là pour me gérer comme d'habitude dans ce cas-là. Mais voir Ayden avoir ses premiers pas, ses premiers mots, m'avait aidé à reprendre le pas sur la réalité et j'avais lentement remonté la pente même si je sentais que je pouvais rechuter à tout moment. Je restais fort pour mon fils mais ce jour de l'année était l'un des pires à vivre. Trop de bons souvenirs remontaient, trop d'instants où j'étais parfaitement heureux.
C'était d'autant plus dur qu'Ayden ressemblait trait pour trait à sa mère. Sa manière de se tenir, de parler, d'être fort face à chaque situation. Elle n'avait pas été là pour l'élever et pourtant il avait son caractère mais la joie de vivre en plus. Il était très mature pour son âge, il était aussi très intelligent et il avait le charme de son père. C'était devenu la mascotte de toute la communauté, tout le monde l'aimait, peu importait qu'il soit légèrement différent.

_ Ayden, c'est l'heure d'aller voir papy ! Criais-je pour que l'enfant m'entende.

Il revint aussi vite qu'il le pouvait tout joyeux. Une fois par semaine, Reed examinait Ayden et son évolution, c'était devenu nécessaire depuis ses un an, quand il avait essayé de mordre Emily.

Zombie StoryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant