Zombie Story

Chapitre 70

PDV Kate

Cal avait commis l'erreur de me retirer cet horrible collier, la seule entrave à mon évasion. Il ne m'avait fallu que quelques minutes pour trouver une faiblesse dans un barreau qui donnait sur la cellule de mes petits camarades et mon plan d'évasion fleurit de lui-même dans mon esprit en quête de liberté. J'avais balancé mon drap sur mes trois amis au petit matin et j'ai pu me cacher dans leur cellule en toute discrétion en attendant l'arrivée de Caleb. Avec un pincement au cœur je l'envoyais contre les barreaux de mon ancienne prison d'un coup de pied puissant, avant de m'enfuir à toutes jambes mais je savais qu'il se relèverait bien assez tôt et qu'avec ses jambes indécemment longues il me talonnerait sans problème. Sans surprise, je le vis sortir à la hâte de l'école et me repérer instantanément. Je sifflais entre mes doigts de toutes mes forces en espérant que Precioso rapplique rapidement.  Je commençais à regretter de ne pas avoir pousser mon plan d'évasion plus loin que ma porte de cellule, j'avais pensé que l'improvisation me réussissait bien d'habitude, grossière erreur.

Alors que j'approchais dangereusement de la grande place, Caleb n'était qu'à quelques mètres derrière moi et toujours pas de Precioso en vue.

_ Kate ! Attends ! Je venais te libérer ! Héla le tatoué. 

J'avais envie de lui laisser le bénéfice du doute mais pour l'instant je voulais juste retrouver ma liberté en dehors de ces malheureux murs de béton. Je n'avais pas tout de suite remarqué Ayden et Emily à l'embranchement de la prochaine rue mais alors que je les dépassais avec ignorance, une voix m'interpella.

_ Maman !

Cette voix que je reconnaîtrais entre mille, la chair de ma chair, venait de m'appeler par un mot qui m'était jusqu'alors étranger. Mon corps s'était instinctivement figé et Caleb en avait fait de même, tout aussi étonné que moi. Je craignais d'avoir rêvé, d'avoir imaginé ce moment que j'attendais désespérément depuis cinq ans. 

_ Comment m'as-tu appelé ? Demandais-je au petit garçon aux cheveux noirs.

_ Maman, répéta l'enfant.

A cet instant, mes dernières défenses cédèrent, mes jambes me lâchèrent subitement et je tombais à genoux sur l'asphalte fraîche. Mon âme tout entière avait renoncé à fuir, ma place était auprès de ma famille, peu importe l'endroit où nous vivions. Ayden venait de me tirer de mon cauchemar, brisant ma prison mentale qu'était ma folie, cette folie qui dictait mes actes et pensées ces derniers jours. Les larmes dévalaient mes joues alors que je sentis la main rassurante de Caleb se poser sur mon épaule. Ayden se libéra sans mal de l'emprise d'Emily et vint se réfugier dans mes bras chaleureux.

_ Je n'ai vécu ces cinq dernières années que pour entendre ce mot, sanglotais-je.

Precioso était arrivé entre temps, attendant patiemment tout près de nous. 

_ Je vais chercher Reed, s'enquit Emily avant de courir vers l'école.

Serrant mon fils que je ne voulais plus lâcher, je ne m'inquiétais plus des conséquences de mes actes avant que Caleb me ramène dans la réalité.

_ Partons, dit-il. Tu n'es plus en sécurité ici.

_ Pour aller où ? Demandais-je, inquiète.

_ Il y a un endroit qu'on peut désormais appeler « chez nous », annonça le grand brun avec un clin d'œil complice. 

Alors que je ne croyais toujours pas ce que je venais d'entendre Caleb nous aidait à monter à cheval.

_ Je vais ouvrir la porte, échappe-toi et je te rejoindrais, ordonna-t-il.