Chapitre 74

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PDV Caleb


Nous nous tenions tous sur la grande place, tout le monde s'était déplacé pour assister au premier procès de l'histoire de cette Communauté. Sur l'estrade, cinq personnes dont Eliot notre ami de l'escadron, qui avait été tiré au sort pour être dans le jury qui déciderait du sort d'Emily. Kate jubilait de ne pas avoir été choisie, elle aurait eu l'occasion de rassasier sa soif de vengeance.
Au pied de cette estrade se trouvait la grande blonde dont le bras était toujours en écharpe à cause de sa clavicule brisée par la balle de Kate. Elle était flanquée de Sanchez et de Ray, fringants dans leurs uniformes militaires, ils étaient armés, juste au cas où. Kate, dont la main caressait le manche de ses sabres attachés à sa ceinture lorsqu'elle ne chevauchait pas, signifiait par ce geste son envie de sang et de meurtre. Ayden se tenait sagement, agrippant ma jambe tout en observant ce qu'il se passait sans comprendre. Comme sa mère, il était silencieux mais observateur et intelligent. Je le trouvais beaucoup trop sage pour un enfant de son âge, d'autres auraient hurlés, attirés l'attention sur eux mais lui, il se contentait d'observer le monde qui l'entourait de ses prunelles d'or aiguisées. Je n'avais aucun mal à imaginer Kate avec le même comportement à cet âge, ne comprenant rien de ce qui lui arrivait mais regardant ce monde avec intelligence et recul sans l'innocence des enfants normaux. Mon cœur se pinça à cette image, je voulais étreindre cette petite fille, lui dire que tout irait bien, lui donner l'amour qu'elle aurait mérité de recevoir.
La voix de Brown me tira de mes divagations alors que je jetais un dernier coup d'œil à ma femme qui se tenait à mes côtés. J'étais inquiet, son calme sous-jacent ne présageait rien de bon en général.


_ Bien, j'annonce ouvert ce premier procès. Pour ceux qui l'ignorent encore, nous avons mis en place un système judiciaire malgré mes réticences car j'ai confiance en vous tous. Cependant, voilà longtemps que nous sommes regroupés au sein de ces murs et je crains que la solidarité et la bienveillance qui s'est installée après la fin de notre monde tel que nous le connaissions ne s'efface pour laisser place aux jalousies et à la cupidité dont l'homme est habité naturellement. Grâce au concours de Kate et Caleb ainsi que le lieutenant Sanchez et le docteur Reed, nous avons mis en place un protocole judiciaire strict mais juste.
Aujourd'hui nous jugeons Emily Black pour la tentative de meurtre sur la personne de Kate Lancaster. Un jury a été tiré au sort au hasard pour délibérer de la sanction en s'appuyant sur une grille indicative.
Maintenant, j'aimerais que Kate s'avance pour nous raconter les faits qui se sont déroulés il y a presque un mois maintenant.


Ma brune s'exécuta, repoussant son imposante chevelure et se déhanchant nonchalamment jusqu'à l'estrade où elle prit place, en appui sur un seul pied, son avant-bras posé sur le manche de ses sabres avec une élégance qui n'appartenait qu'à elle. Elle dévisageait la foule avant de s'arrêter sur nous, offrant un demi-sourire à son fils qui lui faisait signe en toute innocence. Puis elle reporta son attention sur Emily, lui offrant un regard sombre et meurtrier qui fit frissonner la foule, moi y compris.


_ Alors que nous étions en réunion avec le Général Brown, le lieutenant Sanchez, le docteur Reed, le sergent Jackson ainsi que mon mari et mon fils, nous fusses interrompus par un tir depuis le haut du mur. J'en garderais une belle cicatrice, lança Kate en effleurant sa joue barrée par une trace rosée. J'ai alors procédé à l'arrestation du sniper posté sur le mur, qui n'était autre que mademoiselle Black ici présente.


_ Emily, en vue du nombre de témoins présents, il est impossible de ne pas reconnaitre que tu es coupable. Tu n'as droit à aucune défense. Cependant, tu as droit à la parole si tu souhaites t'exprimer.


L'accusée semblait réfléchir à ce qu'elle pourrait bien dire tout en sachant qu'elle était indéfendable.


_ J'ai eu du temps pour réfléchir dans ma cellule. Tout ce que je peux dire c'est que j'ai laissé mes sentiments dicter ma conduite, j'ai mis en danger des gens que je considère comme ma famille et c'est impardonnable. Peu importe la sanction, je l'accepterais. J'ai pris pour modèle une personne mauvaise et par conséquent j'ai commis un acte qui ne me ressemble pas.


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