Chapitre 50

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PDV Kate


Mon sang bouillissant dans mes veines, je tremblais de colère et de rage. J'avais déjà tué dix milles fois Daniel Moore dans ma tête de manières plus ou moins gores. Pourtant, je restais immobile tandis que le rouquin avait un flingue pointé sur moi.

_ Eh bien, eh bien, je suis un peu déçu de toi chère Kate. On m'a tellement vanté ta fougue et ton talent au combat et te voilà maintenant à ma merci sans même résister.

_ Bah donne moi une arme, qu'on s'amuse un petit peu, Daniel, crachai-je en détachant chaque syllabes de son nom avec dédain.

_ Daniel, je t'en supplie, ne lui fais pas de mal, intervint soudainement Cal, en se glissant entre nous deux.

_ Vous êtes mignons les tourtereaux mais vous êtes la plus grosse menace dans cette communauté, je crois ne pas avoir le choix, ricana-t-il.

_ Dis-nous ce que tu veux, on te le donnera, aboyais-je, incapable de contenir la colère qui me rongeait.

_ Ce que je veux ? Mais n'est-ce pas évident ? Je veux cette communauté, pour moi et mes amis. Votre mariage à facilité les choses pour faire rentrer en douce mes petits camarades, je devrais vous remercier, aucune sécurité, haha c'était trop facile.

_ Enfoiré ! Dis-je en m'élançant mais Cal me stoppa.

_ Oh oh ! On se calme beauté ! Menaçai le rouquin en agitant son flingue dans ma direction.

Cet enculé s'était servit de notre mariage comme diversion, j'avais envie de l'étriper mais je ne pouvais rien faire, je pensais à Caleb, à notre bébé et à nos amis, un mauvais geste de ma part et ils pourraient tous mourir.

_ Alors tu vas faire quoi ? Tu vas tous nous tuer ? Demanda Caleb, glacial.

_ Oh voyons, je ne suis pas un assassin, M.Lancaster. Je vous ai bien observés vous tous et j'ai sélectionné une petite liste de personnes qui seront expulsés de ces lieux. Et si vous résistez, vous mourrez, c'est assez simple non ?

Je l'écoutais , incrédule. J'étais un peu surprise, je m'attendais à ce qu'il nous butte un par un, c'était trop beau pour être vrai, je jetai un coup d'œil à Cal, qui m'observait aussi nerveusement. Il paniquait intérieurement, je ne le connaissais que trop bien, Caleb n'avait qu'une seule peur dans la vie, la peur de me perdre définitivement.

_ Pourquoi nous mettre dehors et prendre le risque qu'on revienne se battre avec toi ? C'est stupide, grondais-je.

_ Ce qui est stupide Mlle Sullivan, c'est que vous pensiez pouvoir pénétrer des murs de la taille d'un immeuble, répondit-il d'un air hautain.

_ C'est Madame Lancaster enfoiré ! m'énervais-je.

_ Oui, oui, m'ignora-t-il. Et de toute façon vous mettre dehors dans votre état, vous serez morte d'ici peu, dit-il en lorgnant sur mon ventre légèrement gonflé. Bon commençons ! Ceux que je vais appeler viendront se poster près de nos jeunes mariés.

Une quinzaine de noms en tout, l'escadron et le général Brown y sont passés. Il avait gardé les gens utiles comme Reed, Diana et ... Emily.

La petite blonde avait été écartée de notre groupe et elle commençait à protester et c'est alors qu'un mec la mit en joug.

_ Emily ! Criai-je avec colère. Ça suffit, c'est sérieux ce qu'il se passe alors ne soit pas stupide ou tu te fera tuée.

L'adolescente ravala un sanglot et alla rejoindre Reed un peu plus loin, ce dernier la prit dans ses bras pour rassurer l'adolescente.
Elle était plus en sécurité avec Moore derrière les murs, que dehors avec les morts. Elle devait nous faire confiance, on allait s'en sortir, nous n'avions pas le choix.

On nous fit monter dans une fourgonnette, assis sur le plancher, entassés comme des animaux. Il n'y avait aucune fenêtre pour se repérer. La nuit était tombée et j'étais toujours habillée de ma lourde et dérangeante robe et je commençais vraiment à avoir froid. Caleb qui me vit trembler posa sa veste de costume sur mes épaules, m'encerclant de ses bras puissants, cela me calma instantanément et je pus commencer à réfléchir à un plan.

Soudain la camionnette se mit en marche, et les soldats jusqu'alors silencieux, se mirent à murmurer dans une tension très palpable.

_ Sans armes et sans bouffe, on est déjà morts.

_ On va se faire étriper vifs, j'aurais préféré qu'il nous mette une balle dans la tête cette enflure.

J'écoutais ces discours pessimistes distraitement quand je reportais mon attention sur Brown assis plus loin, il avait l'air aussi désespéré que ses hommes.

Ces hommes ne sont pas des survivants, pensais-je.

_ Tu as un plan ? Me demanda soudainement Caleb.

_ Se mettre à l'abri et trouver de quoi se défendre, on avisera après. Il ne faut pas compter sur la machine de guerre, sans Kuro et Shiro, je suis beaucoup moins efficace.

Caleb posa la main sur mon ventre. Il soupira, ce qui me brisa le cœur.

_ Je voulais qu'on mette cet enfant au monde dans de bonnes conditions, mais sans Reed ça va être compliqué, dit le tatoué.

_ N'y pense pas, le rassurais-je. Je n'ai pas encore dit mon dernier mot et je n'ai pas encore abandonné la Communauté non plus.

_ je te reconnais bien là, ma Katy, dit Cal en me baisant la main.

Je lui souris. Abandonner ne faisait pas parti de mon vocabulaire, encore moins si Caleb était à mes côtés. J'inspirais profondément et me chargeai à bloc de courage.

_ Je prends le commandement de l'escadron. Suivez mes ordres et vous vivrez longtemps, affirmai-je avec assurance.

Les hommes se turent, abasourdis. Brown me dévisageait, l'air complètement choqué.

_ Vous avez quelque chose à dire Brown ? Demandai-je.

_ Non, madame Lancaster. Je vous laisse les rênes, vous êtes bien mieux qualifiée que moi pour cette mission, répondît-il.

_ J'ai déjà sauvé vos petits culs un nombre incalculable de fois, laissez-nous vous montrer de quoi sont capables des vrais survivants. Arrêtez de vous morfondre et préparez-vous mentalement. Dans ce monde les indécis ne font pas long feu.

Personne ne protesta, dans notre situation ils ne pouvaient pas se le permettre et ils m'avaient tous déjà vu à l'œuvre.

C'est alors que la camionnette se figea, et les portes s'ouvrirent.

_ Terminus, bienvenue en enfer ! Ricana une voix inconnue.

Nous descendîmes un par un, Caleb m'aida à m'extraire du tas de ferraille. Dans la pénombre je remarquais trois hommes dont Moore. Pas étonnant, il voulait savourer totalement sa victoire en nous accompagnant jusque dans nos derniers instants. Il se disait qu'il n'était pas un assassin mais en réalité il voulait juste que nous aillons une mort cruelle. Sauf Cal, lui il était déjà mort.
Je le vis s'approcher un fusil d'assaut entre les mains. Le danger me fit frémir, mon instinct senti la menace imminente.

_ Nos destins se séparent ici, mais avant de partir je vous doit un cadeau de mariage, dit le rouquin avec un rictus mauvais.

Posté devant nous, je le vis soulever la crosse de son fusil avant de l'abattre dans mon bas ventre. La douleur me coupa le souffle, ma vision se brouilla avant que tout ne devienne noir autour de moi.

Non pas mon bébé, je ne veux pas perdre mon bébé.

Zombie StoryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant