Zombie Story

Chapitre 35 (Réécriture)

PDV Kate

Je m'écroulais contre la porte de ma chambre, laissant couler mes larmes silencieuses. J'étais encore sous l'effet de l'orgasme que venait de m'offrir Caleb mais aussi sous le choc de la réaction de mon propre corps. J'avais perdu le contrôle, envoutée par les prunelles de Caleb qui m'avaient embrasé, consumé, réveillé toute la frustration sexuelle accumulée ces dernières semaines alors que notre couple se détruisait. Toute cette tension, cette électricité statique dans l'air, cela ne pouvait pas être simulé, il m'avait désiré, moi qui ne l'intéressais plus, qui était redevenue une parfaite étrangère. Une présence se fit sentir derrière ma porte, aussitôt qu'il se trouvait auprès de moi, ma nuque me picotait agréablement. Il resta ainsi, de longues minutes, patientant en silence. Enfilant quelques vêtements à la hâte, je décidais de faire face, pour la première fois depuis qu'il était revenu du royaume des morts. Je poussais la porte et le découvrais appuyé contre le mur en face de moi me couvant d'un regard nouveau et calme. La gêne s'installa entre nous, tous les deux toujours abasourdis par ce qu'il se venait de se passer, je ne trouvais pas les mots, je n'arrivais même pas à comprendre ce que je ressentais pour lui, l'homme qui avait oublié toute mon existence.

_ Je te demande pardon, articula-t-il, rompant le lourd silence. Si tu as l'impression que je t'ai forcé la main, ce n'était pas mon intention. J'ai perdu le contrôle pour la seconde fois aujourd'hui.

_ Tu regrettes déjà ce qu'on vient de faire ? Râlais-je, les bras croisés sur ma poitrine.

Soudainement deux mains puissantes s'abattirent de chaque côté de mon visage, toujours impassible, je le défiais du regard. Il haletait, les muscles contractés et son regard indécis me frappa en plein cœur.

_ Ce putain de caractère, grogna-t-il. Cesse de me défier, j'ai dû mal à comprendre comment fonctionne ce corps alors je te conseille d'être un peu plus gentille parce que j'ai une furieuse envie de mettre ma queue dans ta bouche pour te faire taire.

Je chassais cette image mentale alléchante, moi aussi je ne savais plus comment fonctionnait mon corps face à lui, ce côté animal, la dangerosité de perdre le contrôle, je me sentais à nouveau perdre la tête rien que d'y penser. J'étais tout de même flattée de susciter ce trouble en lui, grâce à mon corps qui était loin d'être parfait à ses yeux.

_ Tu n'as pas pu lutter, même si ton esprit à régresser, ton corps se souvient comme il aime être à mon contact, lâchais-je, la victoire affichée sur mon visage.

_ Et toi ? N'as-tu pas tenté de me stopper avant de t'abandonner complètement à moi, rétorqua le beau brun.

_ Contrairement à toi, tu ne m'as jamais dégouté, même ton apparence de zombie ne m'a jamais dérangée, bien au contraire. Et tu n'aurais jamais couché avec moi si ton corps ne te l'avait pas commandé, je sais à quel point tu es superficiel dans cet état. Tu n'as même pas cherché à comprendre ce qu'il y avait entre nous, tu aurais pu poser milles questions et j'y aurais répondu honnêtement mais tu as préféré renier catégoriquement.

Mes mots le touchaient et nous avions progressé après des jours à se repousser l'un l'autre, désormais il écoutait ce que j'avais à dire, les évènements d'aujourd'hui y étaient certainement pour quelque chose. Il avait besoin d'un électrochoc et aujourd'hui après m'avoir mordu et baisé sauvagement dans la salle de bain, il comprenait qu'il n'était plus le Don Juan de sa précédente vie. Il retira délicatement ses mains pour reprendre une position plus détendue.

_ J'ai besoin de réfléchir, tout se bouscule dans ma tête et j'ai horreur de ça, me révéla Caleb en s'éloignant.

Je le regardais disparaitre au bout du couloir me laissant avec une profonde sensation de vide à laquelle je n'arrivais pas à m'habituer. Je n'aurais jamais pensé découvrir une telle sensibilité dans cette version de lui, mais je n'étais pas dupe, il n'était pas le même que l'homme qu'il était avant de mourir mais il n'était pas non plus celui que j'avais rencontré dans ce centre commercial, plutôt une version alternative tiraillé entre les deux. Nous avions besoin d'espace l'un comme l'autre car quand nous étions à proximité c'était explosif, entre la tension sexuelle et notre colère respective. Pour la première fois nous n'étions plus le Ying et le Yang, la lumière et l'ombre qui se complétaient parfaitement mais nous nous heurtions sans pouvoir trouver notre place, en perpétuel mouvement, sans repos.