Chapitre 51

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PDV Caleb

Kate s'écroula mais je la rattrapais avant qu'elle n'heurte le sol. Je lui parlais mais elle restait inconsciente. Je n'avais même pas fais attention à Moore et ses hommes qui s'éloignaient dans leur camionnette pourrie, ni à Brown et Jackson qui étaient agenouillés à côté de moi. Leurs lèvres bougeaient mais je n'entendais rien, mes sens étaient éteints et morts. Je ne voyais que Kate et la légère flaque de sang qui tachait sa robe blanche entre ses jambes. La panique prenais le dessus, petit à petit, je m'imaginais perdre Katy, ma plus grande peur dans ce monde et la seule chose qui avait de l'importance. Mais quand je sentis sa main serrer la mienne je réalisais qu'il y avait toujours de l'espoir. Essuyant les larmes au coin de mes yeux, je regardais autour de moi, cherchant quoi faire ou un repère auquel me référer, mais il faisait nuit noire.

_ Caleb ! Tu m'entends ? Mais dis quelque chose putain ! Jura Jackson en me secouant par le bras.

_ Euh oui, euh je ... Il faut trouver un abri et après on s'occupera de Katy, balbutiais-je.

_ Ça va être compliqué, on y voit rien, constata Brown. Et on a rien pour se défendre.

_ Nous sommes sur une route, elle doit bien mener quelque part, remarqua Eliot, un membre de l'escadron.

_ Suivons la route, soyez le plus silencieux possible. Les infectés ne voient rien la nuit mais ils entendent bien, conseillai-je.

_ Alors tu n'y vois rien non plus, demanda Jackson.

_ Je ne suis pas un vrai zombie tu le sais bien, lançai-je.

Je soulevais Kate, bien calée contre mon torse et me mis à courir au petit trot suivit par mes camarades. Foulant le sol avec le plus de légèreté possible. Il nous fallu une vingtaine de minutes pour atteindre un village composé de seulement quelques maisons. Elles étaient toutes fermées à clefs.

_ C'est bizarre qu'elles soient toutes verrouillées, avec Katy on trouvait toujours des portes ouvertes dans les endroits qu'on visitait. C'est dommage, elle sait crocheter une serrure, elle, dis-je en lui jetant un coup d'œil.

Sa respiration était très faible, sa poitrine se soulevant péniblement à chaque inspiration. 

_ Ça fait sûrement partie des endroits qui ont été évacués à Manhattan. Mais les évacuations ont échouées, les militaires en charge ont été dépassés par le nombre d'infectés, expliqua Brown.

_ Je m'en occupe, dit Jackson.

Prenant son élan il se jeta contre la porte et la défonça avec son épaule. Le fracas réveilla un mort dont j'entendis le râle tout près de nous.

_ Dépêchez vous de rentrer on est pas seuls, murmurai-je.

Une fois à l'intérieur, les mecs bloquèrent la porte avec le plus gros meuble qu'ils puissent trouver. Réunissant des bougies et des allumettes, ils les placèrent vers le canapé où j'avais déposé Kate.

_ Je ne sais pas quoi faire, le saignement à cessé mais elle reste inconsciente et elle semble faible, dis-je.

_ Il faut attendre, elle est forte, me dit Brown en posant une main sur mon épaule.

_ Je vais veiller sur elle, reposez-vous, demain on réunis des armes et on trouve un abri sécurisé, lâchai-je froidement.

Tous se trouvèrent un coin pour dormir, moi j'étais assis au pied du canapé, ma main dans la sienne et écoutant son souffle régulier.
Cette scène me rappelait la vieille ferme, pendant la tempête, Kate et moi n'étions même pas encore ensembles à l'époque. D'un coup ça me semblait si loin alors que c'était il n'y a pas si longtemps. Mais ce n'était pas à cause du temps mais le chemin que nous avions parcouru qui me donnait ce sentiment. Je n'étais pas encore conscient que je venais de trouver le bonheur, incarné en Kate Sullivan et maintenant madame Lancaster.
Je me tournai et posai la main sur son ventre. Comment savoir si notre bébé était toujours là ? Y avait-il vraiment encore de l'espoir ? Le coup fut si violent, pas étonnant qu'elle ne se réveillait pas. Moore avait raison, être enceinte c'était comme être déjà morte à l'extérieur des murs. Je voulais cet enfant mais si c'était aux dépends de la vie de ma Katy, je n'étais pas sûre que ça en vaille la peine.

_ Oh Lancaster ! Réveillez vous, me secouait Brown.

Merde, j'avais fini par m'assoupir malgré mon angoisse. Le soleil filtrait par les rideaux du salon. Je me retournai vers Kate qui avait repris quelques couleurs.

_ Tenez, dit le militaire.

Il me tendait une boîte de viande en sauce.

_ Je n'ai pas envie de devenir votre quatre heure, continua-t-il.

_ Merci, répondis-je.

Sa bienveillance me toucha, quelque part il me rappela mon père. Constamment déchiré mais il pensait toujours à vérifier que j'avais mangé.
Une fois terminé, j'aida Kate a s'hydrater un peu. Encore une chance qu'il restait quelques provisions dans cette maison.
Elle toussa, alors je retirais le goulot de ses lèvres. Elle entrouvrit les yeux une demi seconde avant de les refermer, puis les rouvrit totalement.

_ Hey beauté reste avec moi, implorais-je, ma main sur sa joue chaude.

Ses yeux parcoururent la pièce, fixant les visages présents et familiers, mais elle restait silencieuse. Elle posa une main sur son ventre et se mit à pleurer. Kate pleurait en public, je ne pensais ne jamais voir cela de toute ma vie. Je mis un moment à réagir, je me sentais terriblement impuissant.
Posant ma main sur la sienne, j'essuyais ses larmes de ma main libre.

_ Ma puce, comment te sens-tu ? Demandais-je timidement.

Elle ne répondit pas immédiatement et continua à sangloter silencieusement. Nous étions tous réunis autour d'elle, nos amis de l'escadron étaient inquiets pour elle, je le voyais dans leurs regards. Soudain je l'entendis grincer des dents, chose qu'elle faisait quand elle était en colère.

_ Il me le paiera, dit-elle d'une voix glaciale qui me fit frissonner.

Tous frissonnèrent. Ils ne savaient pas ce que Kate pouvait faire quand la rage prenait le dessus, derrière cette petite jeune femme il y avait un monstre assoiffé de sang, plus assoiffé que moi.

_ Est-ce que tu sens encore le bébé ? Demandais-je.

_ Je ne sais pas ... J'ai une douleur aiguë dans le bas ventre. S'il ne se manifeste pas je suis incapable de dire s'il est toujours là, répondit-elle. Ses yeux s'emplirent de larmes à nouveau.

_ Hey, c'est notre enfant, c'est un survivant comme nous. Il y a encore de l'espoir ma puce, la rassurais-je en lui caressant les cheveux.

_ Comment fais-tu pour être toujours aussi optimiste ? Demanda-t-elle.

_ Bah je suis moi et nous sommes ensemble dans cette galère, lâchai-je avec mon sourire séducteur.

Elle gloussa une demi seconde avant de se renfrogner.

_ Tu peux marcher ? Il faut qu'on bouge d'ici, demandais-je.

_ Ça devrait aller, me répondit-elle en se redressant.

_ Très bien, réunissez des provisions, nous partons dans une heure ! Ordonnais-je.

Zombie StoryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant