Zombie Story

Chapitre 11

PDV Kate

Je me relevais d'un bond, tanguant sur mes jambes encore faibles. J'étais encore chamboulée par la noyade et le baiser qui suivit, je n'arrivais pas à avoir les idées claires, tout se bousculait. J'avais aimé ça, non, j'avais adoré ça et j'en redemandais. Je n'aurais jamais imaginé que Caleb nourrissait de tels sentiments à mon égard mais cela expliquait la tendresse dont il avait toujours fait preuve à mon égard. Mon cœur tambourinait dans ma poitrine et mes reins me brulaient d'excitation. Je n'étais pas habituée à ressentir autant de choses en même temps, je me prenais la tête dans mes mains comme si ça pouvait me calmer mais sans succès. La main de Caleb qui se glissa dans la mienne me fit sursauter, j'étais pétrifiée à l'idée de ressentir de l'amour, pour la première fois de ma vie je n'étais plus le monstre froid qui tenait les autres à distance mais une femme capable d'aimer et j'étais terrorisée par cette éventualité. Je ne voulais pas donner mon cœur à quelqu'un car je savais ce que ça présageait : de la souffrance. Et Caleb n'était même plus vraiment humain, je ne voyais aucune possibilité pour que ça fonctionne, malgré tout le désir que j'avais eu pour lui dès notre rencontre.

_ Ecoute, ne panique pas, on a tout le temps d'y réfléchir d'accord ? Tenta Caleb pour me rassurer.

_ Pour la première fois de ma vie, je suis terrorisée Caleb, dis-je les mains tremblantes. Je ne suis pas quelqu'un qu'on aime, je suis beaucoup trop abimée. Et tu es mort putain, comment ça pourrait marcher. Tout nous sépare même la vie et la mort.

_ Et pourtant, ça marche. Je peux te toucher sans que tu ne sois infectée. Laisse-nous une chance, mon cœur est à toi depuis la première fois où j'ai posé les yeux sur toi. Je te laisserais tranquille si tu n'as pas de sentiments pour moi mais je ne peux pas y croire, tu as aimé ce baiser autant que moi.

Il avait raison. J'avais adoré ça et j'avais une furieuse envie qu'on recommence, mon corps l'appelait comme le chant d'une sirène. Mon premier baiser volé par Caleb fut un tourbillon de sentiments et de sensations que je ne soupçonnais même pas. Je décidais de lui faire face, il semblait déboussolé par mon rejet, ses magnifiques yeux gris regardaient dans le vide, dénués d'émotions. Avais-je le droit d'être aimée ? Caleb par sa condition était lui aussi un monstre, donc peut-être qu'il y avait une chance que cela fonctionne. Je parcourais les quelques mètres qui nous séparaient sous ses yeux interrogateurs.

_ Je ne peux rien te promettre mais j'ai envie de faire un essai.

Son visage s'illumina à mesure que je prononçais ces mots. Sans crier gare ses bras puissants m'encerclèrent pour m'attirer contre lui et ses lèvres vinrent à la rencontre des miennes dans un geste tendre et emplit d'amour. Je savourais la froideur de sa peau que je trouvais extrêmement agréable et quand sa langue venait à la rencontre de la mienne s'était une sensation absolument stupéfiante qui m'excitait bien plus que je ne voulais l'avouer. Rompant le baiser, il posa son front contre le mien comme pour savourer l'instant présent, ce que je fis également.

_ Comment tu te sens ? Demanda-t-il. Tu es morte pendant quelques minutes, tu dois être chamboulée.

_ Il en faut plus pour m'achever, heureusement j'avais ta voix pour me guider à travers les ténèbres, soupirais-je.

M'écartant à regret de l'impétueux beau brun, je me reconcentrais et ramassais mes sabres sur le sol.

_ Remettons-nous en route, nous devons toujours trouver un moyen de traverser.

_ Et tu vas m'écouter cette fois ? Lança-t-il de manière badine.

_ Ne rêve pas trop, souriais-je.

Tous deux en selle, nous longèrent la rivière pendant plusieurs heures avant de trouver un endroit assez peu profond pour pouvoir traverser à cheval. Le soleil amorçait sa descente et les évènements de la journée m'avaient épuisé. Nous nous rapprochions de la ville la plus proche d'après ma carte mais il était indiqué un grand bâtiment à l'écart de la ville qui se trouvait sur notre route. J'espérais que ce serait une habitation car tout mon corps me faisait souffrir, traumatisé par la noyade dans la rivière. Et j'avais envie d'un peu de confort, lassée de dormir sur le sol froid, je voulais dormir dans un lit propre et moelleux.
Je bifurquais sur la petite route qui menait à l'endroit que je cherchais. Caleb qui était extrêmement silencieux finit par me poser une question.