Zombie Story

Chapitre 43 (Réécriture)

PDV Kate

Je regardais avec lassitude le faux-plafond blanc du laboratoire, Reed me faisait un bilan de santé complet, C'était mon premier examen hebdomadaire et je ne le supportais déjà plus. Emily se tenait à mes côtés, notant toutes les paroles du savant sur son cahier.

_ Comment ça s'est passé cette semaine ? Finit-il par me demander.

_ Quelques légères nausées et des sautes d'humeur mais je ne sais pas si ça change beaucoup par rapport à mon caractère habituel, raillais-je.

Emily gloussa tout en levant les yeux au ciel, rien que ce geste me donnait envie de lui crever ses jolis yeux bleus de sale gamine. Non rien ne changeait, c'était mon humeur habituelle.

_ D'accord et tu as ménagé tes efforts comme je te l'ai demandé ? Dit-il en écoutant mon cœur avec son stéthoscope.

Je soupirais malgré moi, exaspérée rien que d'y penser.

_ Bien sûr que non.

Il se redressa immédiatement, me toisant d'un air sévère, presque paternel. Comme s'il grondait sa fille qui avait fait une grosse bêtise, cette idée me révulsa.

_ Kate ! S'indigna le savant. Tu ne peux pas faire n'importe quoi, il s'agit de ta santé et celle de ton enfant. Tu dois respecter les consignes que je te donne.

Je me concentrai sur le plafond ennuyeux, tout en contrôlant ma respiration. Je peinais à contrôler mes mains tremblantes de rages. Je chassais les images mentales qui me venaient, m'imaginant étrangler le scientifique à mains nues et le plaisir que me procurerait les pulsations de son cou s'éteignant sous la pulpe de mes doigts. Cela ne faisait que quelques semaines que j'étais enceinte et je me contrôlais à peine, au bout de neuf mois j'aurais forcément assassiné une dizaine de personnes au minimum.

_ Kate ? M'interrogea Reed en voyant que je n'étais plus tout à fait maître de mon corps.

_ Silence ! Grondais-je, en gardant les yeux clos. J'essaye de me convaincre de ne pas vous étriper.

Emily retint sa respiration, elle savait ce que je pouvais faire lorsque je perdais le contrôle de mes démons.

_ C'est un symptôme grave, lâcha le scientifique.

Soudain je tournais la tête vers lui avant d'être saisie d'un fou rire, rendant perplexe les deux autres personnes présentes dans cette pièce. Alors que je réussissais à me calmer, je plantais mes yeux dans ceux du docteur qui ne comprenait rien à ce que j'étais.

_ Ces pensées ont toujours été là, la seule différence c'est que j'ai plus de mal à les maitriser. Je suis malade, je pensais que vous le saviez depuis le temps.

_ Je ... Je n'avais pas saisi l'ampleur du mal qui te ronge, avoua l'homme qui avait l'air bien plus touché qu'il ne le devrait. Ces images violentes que tu voies, c'est récurrent ?

Je gloussais d'un rire amer.

_ Vous ne voulez pas connaitre la réponse à cette question, répondis-je. Vous serez incapable de me regarder dans les yeux ensuite.

_ Essaye toujours. Tu ne me connais pas totalement non plus, dit-il avec une lueur de défi que je ne lui connaissais pas.

Cet homme est déconcertant, pensais-je.

_ Je ne sais plus, je devais avoir dans les six ou sept ans peut-être, avouais-je avec désinvolture. Le jour où j'ai décidé que plus personne ne me marcherait sur la gueule sans que je ne rende les coups deux fois plus fort.

J'observais mes mains qui s'étaient remises à trembler, des images que je souhaitais oublier se bousculaient dans mon esprit, je les faisais taire avec difficulté.