Chapitre 57

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PDV Kate


C'était le jour du grand départ. Les paquetages étaient prêts et les hommes au taquet pour en découdre avec tout ce qui se dressera sur leur chemin, zombie ou humain. Pour ma part mes forces s'amenuisaient de jour en jour alors que la petite chose grandissait en moi. Mais je m'étais jurée de tenir debout tant que je n'aurais pas achevé le rouquin de mes propres mains, sans ça, je serais alitée depuis longtemps je pense. Mais il y aura un prix à payer tôt ou tard, à repousser mes limites comme je le faisais. Caleb ne se doutait de rien, tout comme les autres d'ailleurs.

Ils étaient tous là, debout devant l'immense portail du manoir, je fixais leurs visages déterminés un par un, en terminant par celui de l'élu de mon cœur.

_ Nous y sommes, au bout d'un mois de préparations, nous sommes sur le départ. Et quand je vois vos visages, je n'y lis aucune peur. Vous êtes désormais des survivants comme Cal et moi. Notre grande famille affrontera les difficultés et tous ensemble, peu importe l'issue des affrontements, peu importe qui se mettra sur notre chemin, je jure que je serai en tête pour vous guider et vous protéger du mieux que je le pourrais, malgré mon état. Énonçais-je en caressant mon ventre. Caleb, ouvre les grilles je te prie ! Allons récupérer ce qui nous appartiens ! Daniel Moore va chier dans son froc quand je lui trancherai la gorge moi-même !

_ OUAIS !!! S'écrièrent les militaires à l'unisson.

Je passais finalement les grilles, suivie de ma milice personnelle, Caleb refermait les portes derrière nous. Quitter cet endroit me fit un petit pincement au cœur quand même. Il était chargé de bons et de mauvais souvenirs mais c'était un peu comme notre deuxième maison désormais.
La main de mon mari qui se glissait dans la mienne me tira de ma rêverie, il me souriait de toutes ses dents, un sourire éclatant sur son visage blafard strié de veines noires, ses yeux gris et carmins vissés aux miens. Je repensais à tout ce chemin parcouru depuis Nashville, la fille triste et solitaire que j'étais s'était transformé en leader d'une équipe solide. Comme la chenille se changeait en papillon, s'était ainsi que je percevais ma progression. Et Caleb y était pour beaucoup, pour ne pas dire tout. Chaque épreuve, chaque dispute, chaque séparation n'avait toujours eu pour but que nous faire grandir dans la bonne direction. Comme si ma bonne étoile s'était réveillée d'un long sommeil le jour où j'avais posé mes yeux sur lui la première fois.

_ Qu'est-ce qu'on fera une fois à Manhattan ? Demanda Brown derrière moi.

_ La première phase du plan sera d'essayer de contacter Emily, ça pourra prendre une minute comme des jours. Ça ne dépend que d'elle.

_ Tout ton plan se base la dessus, et si elle ne répond jamais ? Demanda le tatoué.

_ Si ça se passe comme ça alors je n'ai plus de plan et plus de moyen de rentrer dans la communauté, avouais-je.

_ C'est un pari risqué, laisser nos vies entre les mains d'une gamine, dis Brown un peu nerveux.

_ Je ne me fais aucun soucis, répondis-je sèchement. Emily nous connaît et elle ne perdra pas espoir si facilement. La seule chose qui pourrait nous bloquer, c'est qu'elle soit captive et qu'elle n'ait plus accès à un talkie-walkie. C'est la seule variable contre laquelle je ne peux rien.

_ Je suis confiant également, Emily nous attends, elle sait qu'elle a des responsabilités envers nous désormais, avoua Cal.

_ Vous avez tous les deux raisons, ayons la foi, répondis le Général. Après tout, elle tient de vous deux.

La journée de marche fut longue et pénible pour moi mais je n'en montrait rien. La sombre forêt laissa place aux plaines, et le paysage rural devenait de plus en plus urbain, signifiant que nous nous rapprochions de New York.
Nous trouvâmes une petite maison pour la nuit lorsque le soleil entama sa descente. La marche avait fatigué tout le monde, étant donné les lourds paquetages des hommes, les armes récoltés et les munitions pesaient un poids conséquent. Je me laissais tomber dans un confortable fauteuil dans le petit salon, mes muscles me faisaient souffrir et j'eu un mal fou à retirer mes Rangers a cause de mes pieds enflés. Alors que je somnolais mes pieds rentrèrent en contact avec un liquide glacé.

_ Aaaah c'est gelé ! M'écriais-je par surprise.

Tous les témoins de la scène riaient de bon cœur tandis que j'observais le zombie en train de me masser les pieds dans la bassine d'eau froide. Il me souriait avec malice, les yeux joueurs.

_ C'est pas drôle, lançais-je avec désinvolture.

_ Arrête de te plaindre je prends soin de toi, lâcha l'homme aux cheveux ébène. J'ai bien vu que tu galérais à marcher ces derniers kilomètres.

Sa manière de garder un œil constant sur moi m'étonnera toujours, j'avais beau faire comme si tout allait bien, il remarquera toujours le moindre détail. Au moindre signe de faiblesse, je pourrais être démasquée sur mon état de santé, il allait falloir que je redouble de vigilance.
Je lui souris pour toute réponse, après ce massage agréable, il vint se blottir vers moi auprès du feu qui crépitait dans la cheminée. Les hommes étaient étrangement silencieux, ils se préparaient à la guerre de territoire qui allait éclater ces prochains jours. Cal caressait affectueusement mon ventre tandis que je tombais dans un sommeil profond et sans rêve.

Le lendemain matin, Cal me réveilla, il nous fallait reprendre la route. En approchant de New York, les zombies se faisaient de plus en plus nombreux, il fallait être encore plus vigilant que la veille.
J'enfilais un gros manteau par dessus ma veste en cuir, le temps s'était encore rafraîchit récemment, j'attrapais ma lance de fortune et inspirais à fond pour me donner de la force et du courage. Nous serons bientôt à Manhattan et à ce moment là j'aurais enfin ma vengeance tant attendue. Et ensuite, advienne que pourra, pour moi et le bébé.

Zombie StoryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant